Princesse qu'on rentre, d'Eve Roland (11/11/2010)
princesse rouge dans ta cuisine rêvant
mariée pas en blanc tu préférais l'amour
oubliées les années manifs et Tombouctou
à présent tu choues vert tu torchonnes à carreaux
tu troues dans la chaussette et tu mercurochromes
ils vécurent à deux et eurent certains enfants
tu chantais la vie large et le vent et le vent
mais lui levant — les yeux au ciel qu'est-ce que t'attends
(peut-être qu'il faudrait changer une roue au carosse, il va branlant)
toi
tu penses à cet oiseau qui bat
des ailes dans ton coeur
à la lumière d'avril tu penses
au hérisson près de l'étang l'été dernier au crépuscule
tu penses
aux ruades d'une jument verte
(parce que bleue n'en a plus depuis longtemps)
tu penses
aux bris de verre dans la rue le soir
aux cris d'enfants seuls dans le noir
tu penses
à Cendrillon tu touilles
dans le pot au noir la citrouille (…)
Extrait de Princesse qu'on rentre, éditions Mémoire Vivante (2010)
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