Colloque sentimental, de Paul Verlaine (17/02/2012)

Frida Kahlo
The Dream 1940
oil on masonite
via Olga’s Gallery

Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux formes ont tout à l'heure passé.

Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles,
Et l'on entend à peine leurs paroles.

Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux spectres ont évoqué le passé.

- Te souvient-il de notre extase ancienne?
- Pourquoi voulez-vous donc qu'il m'en souvienne?

- Ton coeur bat-il toujours à mon seul nom?
Toujours vois-tu mon âme en rêve? - Non.

Ah ! les beaux jours de bonheur indicible
Où nous joignions nos bouches ! - C'est possible.

- Qu'il était bleu, le ciel, et grand, l'espoir !
- L'espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir.

Tels ils marchaient dans les avoines folles,
Et la nuit seule entendit leurs paroles.



Les Fêtes galantes

Illustration: Frida Kahlo, The Dream 1940

 


21:24 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : colloque sentimental, paul verlaine, frida kahlo, noir, bleu |  Facebook |  Imprimer | | Pin it! |