Iris, c'est votre bleu, d'Ariane Dreyfus (28/02/2011)
Je vois le chemin
À chaque fois
Ligne vive,
Magique un doigt le long d’une main, déjà.
Justesse
De la petite chambre hissant sa seule fenêtre à la montagne.
Tu simplifies mon corps en me tirant à toi.
Les yeux font les doux remous, l’étonnement.
Nous regardons la mer que le soleil plus bas
Fait pâle, elle brille, d’un bleu remué (éclairé) de rose.
Le sable rougit un peu.
De dos si tendrement.
Tout ce qui ne se dit pas
Les yeux le gardent pour les yeux inlassables.
Ils ont tiré assez fort pour que sa tête s’en aille
Shama Rezayee
N’a pas voulu crier ni plier
Malgré l’interminable décapitation d’une, et encore une…
Femmes sous la burqah,
Fantômes bleuissant les rues de leur supplice
Le beau soleil de venu qu’on étouffe durement,
Bleu lourd, couronne d’ensevelissement.
« Et la menthe criait entièrement différente
Et l’herbe chantait comme un velours triste »
Tout à l’heure, assise près de lui j’ai vu
Un gros escargot
Magnifiquement pas écrasé !
Repu, tranquille et bien humide.
Attention.
Je l’ai posé un peu plus loin
Avec sa rondeur de cœur vivant.
Ariane Dreyfus, Iris, c’est votre bleu, Le Castor Astral, 2008, p. 97 et 82.
Tableau de Dominique Hordé
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