01/01/2012
Iris, c'est votre bleu d'Ariane Dreyfus
Ne mettez pas de mots vides dans votre bouche,
Hommes, regardez
Debout
C’est votre bleu.
Votre ligne, imaginons
Une plaie vivement recousue.
Votre broderie, sa joie se gonflant,
Quelques secondes d’amour par miracle successives.
Ici,
Du balancement le velours dressé,
Iris.
Je m’endors les mains sur toi.
Tu m’aimes si profondément qu’en dormant
Il y a ton visage pour le dire.
La nuit n’est pas noire.
Reconnaître ton sexe
A mon bonheur touché,
Fleur de l’infinie sculpture, fleur.
Plus rien de multiple.
La simplicité qui serait violente de te perdre,
qui serait d’un coup.
La vie simple vite tranchée
Serait mon visage dans la sciure.
Tu fermes les yeux pour que je les embrasse aussi,
C’est en confiance le ciel.
La langue dans le baiser, je dis la vérité.
Si j’ai la voix grave ?
Tantôt basse, tantôt soulevée dans le corps que tu cherches au milieu de tes mains.
Mes enfants grandissent, l’air passe. Serre-moi, toi qui es l’amour amour.
La vie éternelle n’est que mort, la vie veut seulement que les épaules frémissent l’une et l’autre et s’il fait froid, c’est qu’il n’y a pas de lumière sans qu’elle change.
La nuit les mains dansent obscurément.
Parfois le jour tu pars,
Je ramasse de l’invisible à plein courage.
Extrait de Iris, c'est votre bleu, éditions: Le Cahier astral
George Lawrence Bulleid 1858-1933 , Iris, huile sur toile
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28/02/2011
Iris, c'est votre bleu, d'Ariane Dreyfus
Je vois le chemin
À chaque fois
Ligne vive,
Magique un doigt le long d’une main, déjà.
Justesse
De la petite chambre hissant sa seule fenêtre à la montagne.
Tu simplifies mon corps en me tirant à toi.
Les yeux font les doux remous, l’étonnement.
Nous regardons la mer que le soleil plus bas
Fait pâle, elle brille, d’un bleu remué (éclairé) de rose.
Le sable rougit un peu.
De dos si tendrement.
Tout ce qui ne se dit pas
Les yeux le gardent pour les yeux inlassables.
Ils ont tiré assez fort pour que sa tête s’en aille
Shama Rezayee
N’a pas voulu crier ni plier
Malgré l’interminable décapitation d’une, et encore une…
Femmes sous la burqah,
Fantômes bleuissant les rues de leur supplice
Le beau soleil de venu qu’on étouffe durement,
Bleu lourd, couronne d’ensevelissement.
« Et la menthe criait entièrement différente
Et l’herbe chantait comme un velours triste »
Tout à l’heure, assise près de lui j’ai vu
Un gros escargot
Magnifiquement pas écrasé !
Repu, tranquille et bien humide.
Attention.
Je l’ai posé un peu plus loin
Avec sa rondeur de cœur vivant.
Ariane Dreyfus, Iris, c’est votre bleu, Le Castor Astral, 2008, p. 97 et 82.
Tableau de Dominique Hordé
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13/12/2010
Le lendemain du jour, d'Ariane Dreyfus
Comme une femme se glisse sous un homme
Je lis votre écritureOu alors c’est moi qui écris couchée
La page blanche fait cette lumière où j’oublie de me voir
Toujours commencée
Il y a un côté où l’encre n’est pas sèche
qui mène jusqu’à vousQuand vous me lisez vous le dites
Ou jamais
Je prends toutes les étoffes selon la chaleur
Les morceaux de vie selon
Ma bien future mortJe n’étais pas penchée sur le vide
Une femme sur un hommeQui écrit n’est pas longtemps une jeune fille
Plutôt souventIl faut des mots pour se glisser entre eux
Y voir
Aucun n’est vrai tout seul
Heureusement le tumulte ne refuse pas la mainTant de poèmes que je suis cachée dans toute la forêt ?
C’est vous qui choisissezL’écorce que vous dites que j’ai touchée.
Les Compagnies silencieuses, Flammarion, 2001, p. 27.
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