Entre nuit et soleil, de Lionel Ray (13/01/2011)
Avec tes forêts, tes
gémissements, tes orages,
à l’autre bout du chemin
tu t’inclines.
Comment cela a-t-il pu
être ? terre à secrets,
accidents, effrois,
ces obscurs silences,
ces visages déchirés ?
Et l’eau qui tout emporte,
vive et mortelle.
Les morts qu’on a aimés
ne boivent à nulle source,
inapaisés.
Reste seulement
le cri bleu des hirondelles
entre toits et clochers.
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tu n’es rien d’autre que
ce que tu cherches.
Souviens-toi de l’imprévisible.
La couleur de vivre,
celle de fin novembre,
l’oubli.
Chemine en toi lentement
la langue du temps perdu.
Mots en écho, cris et balbutiements,
toutes les joies dispersées
dans l’ombre
comme feuilles jaunies.
Il y a cette brûlure
au creux des mains,
l’inscription d’un vertige
qui n’a pas de nom
Entre Nuit et soleil, Gallimard, 2010, pp. 45 et 46.
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