Train rapide, de Gottfried Benn (28/09/2013)
Marc Leonard, Paysage grande vitesse, à retrouver sur son site http://marcleonard.fr
D'un brun de cognac. D'un brun de feuillage. Brun-rouge.
Jaune malais.
Train rapide Berlin-Trelleborg et les stations de la Baltique.
Chair qui allait nue.
Jusque dans la bouche brunie par la mer.
Plénitude inclinée vers le bonheur grec.
Nostalgie de faucille : comme l'été est avancé!
L'avant-dernier jour déjà du neuvième mois!
Chaume et dernière meule languissent en nous.
Épanouissements, le sang, les lassitudes,
la présence des dahlias nous bouleverse.
Le brun des hommes se précipite sur le brun des femmes :
Une femme c'est l'affaire d'une nuit.
et encore d'une autre si cela était bien!
Oh! et puis de nouveau cet Être-face-à-soi-même!
Ces mutismes! Cet engrenage!
Une femme c'est une odeur.
Un ineffable! Dépéris, réséda.
C'est le Sud, le berger et la mer.
Sur chaque pente pèse un bonheur.
Le brun clair des femmes s'affole au brun sombre des hommes .
Retiens moi! Oh, toi! Je tombe!
Ma nuque est si lasse.
Oh, ce dernier parfum
doux et fiévreux qui monte des jardins.
Choix de poèmes, traduction de Jean-Charles Lombard, Seghers, Paris, 1965.
Collection : Poètes d'aujourd'hui, n° 134 (épuisé)
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