22/03/2011
Chapitre LIII, Vie Secrète, de Pascal Quignard
Les peintres? Les cartons vert épinard. Les musiciens? Les boites noires et luisantes. Les écrivains? Les mains vides.
Les mains invisibles.
La nature communique. Le temps communique. Les animaux communiquent. Les êtres humains aussi communiquent entre eux de façonsingulière et qui n'est pas celle que leur propose le langage qu'ils parlent et qui les assujetis à l'ordre propre de chaque socièté, laquelle n'est pas un ordre mais un réflexe aussi fasciné que carnivore (que perpétuellement sanglant).
Les femmes et les homme ne communiquent pas par les points où ils le croient. Il est possible que notre souffrance ne se confonde jamais tout à fait avec la souffrance de ceux que nous aimons. Nos malheurs ne peuvent toucher entièrement l'autre. Nos douleurs ne pouvent toucher directement l'autre. Nos mains le peuvent. La force traverse la paroi, la pensée la caisse caverneuse de la tête, la volupté le sac de la peau, l'eau et les yeux.
Vie secrète, Gallimard, p 464
Estampe d'Utamaro
21:13 Publié dans Art et poésie en couleurs, Poésie et couleurs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : utamaro, chapitre liii, vie secrète, pascal quignard | Facebook | Imprimer | | |
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