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27/01/2012

Des yeux pour entendre, (extrait) Oliviers Sacks

 

 


Je n’entendais plus les sons, je les voyais. […] L’orchestre était comme un peintre. Il me submergeait de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Quand le violon jouait, j’étais soudain empli d’or et de feu, et de rouge si vif que je ne pouvais me souvenir l’avoir vu auparavant sur aucun objet. Quand c’était le tour du hautbois, un vert clair me traversait, si frais qu’il me semblait percevoir le souffle de la nuit.


Oliver Sacks (citant Jacques Lusseyran). Des yeux pour entendre. Seuil, 1996.

Tableau de Joan Mitchell (1925-1992)