03/10/2015
Les roses de Saadi, de Marceline DESBORDES-VALMORE (1786-1859)
J'ai voulu ce matin te rapporter des roses ;
Mais j'en avais tant pris dans mes ceintures closes
Que les noeuds trop serrés n'ont pu les contenir.
Les noeuds ont éclaté. Les roses envolées
Dans le vent, à la mer s'en sont toutes allées.
Elles ont suivi l'eau pour ne plus revenir ;
La vague en a paru rouge et comme enflammée.
Ce soir, ma robe encore en est tout embaumée...
Respires-en sur moi l'odorant souvenir.
Poésies, Anthologies et dossiers, Virginie Belzgaou et Valérie Lagier, éd Folioplus Classiques
09:03 Publié dans Poésie et couleurs, Rose, Rouge, Un monde en couleurs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marceline desbordes-valmore, laurence amélie, rose, rouge, amour, parfum | Facebook | Imprimer | | |
17/05/2014
Avril, de Gérard de Nerval
Déjà les beaux jours, - la poussière,
Un ciel d’azur et de lumière,
Les murs enflammés, les longs soirs ; -
Et rien de vert : - à peine encore
Un reflet rougeâtre décore
Les grands arbres aux rameaux noirs !
Ce beau temps me pèse et m’ennuie.
- Ce n’est qu’après des jours de pluie
Que doit surgir, en un tableau,
Le printemps verdissant et rose,
Comme une nymphe fraîche éclose
Qui, souriante, sort de l’eau.
Odelettes
Sylvie, suivi de "Les Chimères" et "Odelettes" , collection librio
08:16 Publié dans Noir, Poésie et couleurs, Rose, Rouge, Vert | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gérard de nerval, avril printemps, nature, vert, rose, noir, rouge, laurence amélie | Facebook | Imprimer | | |
20/04/2013
Au bois, de Victor Hugo
Tableau de Laurence Amélie à retrouver sur http://laurence-amelie.com/
Nous étions, elle et moi, dans cet avril charmant
De l'amour qui commence, en éblouissement.
O souvenirs ! ô temps ! heures évanouies !
Nous allions, le coeur plein d'extases inouïes,
Ensemble dans les bois, et la main dans la main.
Pour prendre le sentier nous quittions le chemin,
Nous quittions le sentier pour marcher, dans les herbes.
Le ciel resplendissait dans ses regards superbes ;
Elle disait : Je t'aime et je me sentais dieu.
Parfois, près d'une source, on s'asseyait un peu.
Que de fois j'ai montré sa gorge aux branches d'arbre !
Rougissante et pareille aux naïades de marbre,
Tu baignais tes pieds nus et blancs comme le lait.
Puis nous nous en allions rêveurs. Il me semblait,
En regardant autour de nous les pâquerettes,
Les boutons d'or joyeux, les pervenches secrètes,
Et les frais liserons d'une eau pure arrosés,
Que ces petites fleurs étaient tous les baisers
Tombés dans le trajet de ma bouche à ta bouche
Pendant que nous marchions ; et la grotte farouche,
Et la ronce sauvage et le roc chauve et noir,
Envieux, murmuraient : Que va dire ce soir
Diane aux chastes yeux, la déesse étoilée,
En voyant toute l'herbe au fond du bois foulée ?
Extrait de Toute la lyre, Oeuvres complètes, T4, collection Bouquins, Robert Laffont.
06:25 Publié dans Blanc, Noir, Rouge | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : victor hugo, au bois, blanc, noir, rouge, or, laurence amélie | Facebook | Imprimer | | |