06/02/2014
Inversnaid, de Gerard Manley Hopkins
Ma Yuan (Song Dynasty), 12 views of water, Palace Museum, Beijing
Ce ruisseau sombre d'un brun croupe-de-cheval
qui dévale sa grand'route et rugissant roule des rocs,
dans la crique et la combe plisse sa toison d'écume
et, tout en bas, au creux du lac, tombe en sa demeure.
Un béret de mousse fauve bourré-de-vent
virevolte et se défait à la surface du brouet
d'un étang si noir-de-poix, farouche et menaçant,
qu'il touille et touille le Désespoir pour le noyer.
Imbibés de rosée, bariolés de rosée, voici
les replis des coteaux où le torrent s'encaisse,
les rêches touffes de bruyère, les bosquets de fougères,
et le joli frêne perlé penché sur le ruisseau.
Qu'arriverait-il au monde s'il se voyait ravir
l'humide et le sauvage ?Qu'ils nous soient donc laissés –
oh ! qu'ils nous soient laissés - le sauvage et l'humide !
Que vivent encor longtemps herbes folles et lieux sauvages !
Traduction de Jean Mambrino, L'Angleterre en poésie, folio junior, p18
06:05 Publié dans Multi couleurs, Peintres et couleurs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : inversnaid, gerard manley hopkins, fauve, ma yuan | Facebook | Imprimer | | |