30/07/2010
Feuillets, Ecrits 1, de Gustave Roud
Encrier renversé
tous mes morts vont flairer
ce sang noir
O caverne d’os au creux de mes deux mains
dégorge cette foule qui se lève en silence et
piétine ma pensée
ils vivent ils vivent ils
jaillissent de l’âcre odeur
Mais ma lampe saura les dévorer et tous ceux
qui triompheront de sa lumière je dessine ici
le lac magique de leur capture pour toujours.
L’exubérance, fleurs, feuillages, du milieu de juin n’est rien comparée à la puissante maturité qui saisit cette terre plus belle qu’aucun ciel. A la fin de juillet le ciel auparavant comme une lisse toile bleue se creuse soudain, gouffre sans un frisson où baignent les feuillages verts et noirs d’une dureté inexorable ; et lorsque août arrive, on voit vers le soir la lumière comme un fleuve fuir à l’horizon vers une mer inconnue et rendre à la voûte abandonnée sa transparence peu à peu chargée d’étoiles.
Gustave Roud, Feuillets, Écrits 1, Bibliothèques des arts, 1978, pp.27 et 30
20:27 Publié dans Art et poésie en couleurs, Poésie et couleurs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, couleurs, feuillets, gustave roud | Facebook | Imprimer | | |
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