30/10/2011
Si je mourais là-bas..., de Guillaume Apollinaire
Si je mourais là-bas sur le front de l'armée
Tu pleurerais un jour ô Lou ma bien aimée
Et puis mon souvenir s'éteindrait comme meurt
U obus éclatant sur le front de l'armée
Un bel obus semblable aux mimosas en fleurs.
Et puis ce souvenir éclaté dans l'espace
Couvrirait de mon sang le monde tout entier
La mer les monts les vals et l'étoile qui passe
Les soleils merveilleux murissant dans l'espace
Comme font les fruits d'or autour de Baratier
Souvenir oublié vivant dans toute chose
Je rougirais le bout de tes jolis seins roses
Je rougirais ta bouche et tes cheveux sanglants
Tu ne vieilliras point toutes ces jolies choses
Rajeuniraient toujours pour leur destin galants
Le fatal giclement de mon sang sur le monde
Donnerait au soleil plus de vive clarté
Aux fleurs plus de couleur plus de vitesse à l'onde
Un amour inouï descendrai sur le monde
L'amant serait plus fort dans ton corps écarté
Lou si je meurs là-bas souvenir qu'on oublie
-Souviens-t'en aux instants de folie
De jeunesse et d'amour et d'éclatante ardeur
Et sois la plus heureuse étant la plus jolie
Ô mon unique amour et ma grande folie
Poèmes à Lou . texte écrit en 1915
Gustav Klimt, Femme à demi nue assise, étude pour l'Epousée, 1917-1918
Merci à Jacques Fauquembergue pour cette suggestion de poème
05:17 Publié dans Art et poésie en couleurs, Poésie et couleurs, Rouge, Un monde en couleurs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : si je mourais là-bas..., guillaume apollinaire, gustav klimt | Facebook | Imprimer | | |
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