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28/10/2011

Mes petites idées sur la couleur, de Diderot

 

 

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C'est le dessin qui donne forme aux êtres ; c'est la couleur qui leur donne la vie. Voilà le souffle divin qui les anime. Il n'y a que les maîtres dans l'art qui soient bons juges du dessin, tout le monde peut juger de la couleur. On ne manque pas d'excellents dessinateurs ; il y a peu de grands coloristes. Il en est de même en littérature : cent froids logiciens pour un grand orateur ; dix grands orateurs pour un poète sublime. [...] On a dit que la plus belle couleur qu'il y eut au monde, était cette rougeur dont l'innocence, la jeunesse, la santé, la modestie et la pudeur coloraient les joues d'une fille [...] c'est ce mélange de rouge et de bleu qui transpire insensiblement ; c'est le sang, la vie qui font le désespoir du coloriste. [...] Quel est donc, pour moi le vrai, le grand coloriste ? C'est celui qui a pris le ton de la nature et des objets bien éclairés, et qui a su accorder son tableau.


Mes petites idées sur la couleur . Extrait "Essai sur la peinture " (1759-1766)

Jean-Antoine WATTEAU "Assemblée dans un parc" peint vers 1616-1617. H 32cm L 46cm. Musée du Louvre

Commentaires

La couleur et le sang qui donnent vie... je pense au si beau poème d'Apollinaire.(1915)

Si je mourais là-bas...

Si je mourais là-bas sur le front de l'armée
Tu pleurerais un jour ô Lou ma bien aimée
Et puis mon souvenir s'éteindrait comme meurt
UN obus éclatant sur le front de l'armée
Un bel obus semblable aux mimosas en fleurs.


Et puis ce souvenir éclaté dans l'espace
Couvrirait de mon sang le monde tout entier
La mer les monts les vals et l'étoile qui passe
Les soleils merveilleux murissant dans l'espace
Comme font les fruits d'or autour de Baratier

Souvenir oublié vivant dans toute chose
Je rougirais le bout de tes jolis seins roses
Je rougirais ta bouche et tes cheveux sanglants
Tu ne vieilliras point toutes ces jolies choses
Rajeuniraient toujours pour leur destin galants

Le fatal giclement de mon sang sur le monde
Donnerait au soleil plus de vive clarté
Aux fleurs plus de couleur plus de vitesse à l'onde
Un amour inouï descendrai sur le monde
L'amant serait plus fort dans ton corps écarté

Lou si je meurs là-bas souvenir qu'on oublie
-Souviens-t'en aux instants de folie
De jeunesse et d'amour et d'éclatante ardeur
Et sois la plus heureuse étant la plus jolie

Ô mon unique amour et ma grande folie

Janv 1915, Nîmes

Écrit par : jacques Fauquembergue | 28/10/2011

Merci Jacques pour ce très beau texte d'Apollinaire, que je mettrai en ligne....A très bientôt.

Écrit par : Dominique | 28/10/2011

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