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31/08/2013

Midi, de José Maria de Heredia

pierre gaudu 2013.jpg

©pierre gaudu 2013, tous droits réservés, ne pas diffuser sans son accord, http://pierre-gaudu.over-blog.com/


Pas un seul bruit d'insecte ou d'abeille en maraude,
Tout dort sous les grands bois accablés de soleil
Où le feuillage épais tamise un jour pareil
Au velours sombre et doux des mousses d’émeraude.

Criblant le dôme obscur, Midi splendide y rôde
Et, sur mes cils mi-clos alanguis de sommeil,
De mille éclairs furtifs forme un réseau vermeil
Qui s'allonge et se croise à travers l'ombre chaude.

Vers la gaze de feu que trament les rayons
Vole le frêle essaim des riches papillons
Qu'enivrent la lumière et le parfum des sèves ;

Alors mes doigts tremblants saisissent chaque fil,
Et dans les mailles d'or de ce filet subtil,
Chasseur harmonieux, j'emprisonne mes rêves.


Midi, « La Nature et le Rêve », Les Trophées (1893), Orphée La différence


Commentaires

Merci Dominique,
poème très sonore, épaisseur veloutée du silence en même temps... merci pour cet échange comme d'habitude si bien ajusté. Dans les profondeurs de la forêt ce qui surprend le plus à part la qualité des lumières, c'est justement c'est le côté palpable du silence.

Écrit par : pierre gaudu | 31/08/2013

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