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12/07/2011

Brève rencontre avec Zao Wou-Ki , Extraits de l'interview de France Huser




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N.O.-Vous prenez beaucoup de photographies d’arbres, de paysages. Comment expliquer chez vous qui êtes un peintre abstrait, cette nécessité d’un lien constant avec la réalité ? 
Zao Wou-ki.- Pour m’apprendre à lire, mon grand-père traçait sur chaque objet les caractères qui le désignent : j’ai appris en même temps à dessiner et à lire, à appréhender la nature même des choses. Dans la calligraphie, chaque caractère est un signe. Regardez ces idéogrammes : celui-ci représente le ciel, celui-là le coeur. Paul Klee aussi a utilisé des signes qui l’ont amené, à partir du souvenir d’un petit port tunisien, à atteindre un au-delà des apparences. 

N.O.-Vous considérez-vous aujourd’hui comme un peintre chinois ? 
Zao Wou-ki.- Qu’est-ce que cela veut dire ? Je déteste les « chinoiseries » ! Les époques Tang et Song sont celles qui m’ont appris à la fois l’espace et l’économie du geste. J’aime cette tension chinoise, ce refus du bavard. Mais c’est Cézanne qui m’a permis de redevenir chinois. Matisse, lui, m’a appris la lumière, la couleur.

N.O.-Michaux, Char et de nombreux poètes ont écrit sur vous. Pourquoi cette affinité de votre oeuvre avec la poésie ? 
Zao Wou-ki.-
 Dans l’histoire de l’art chinois, peinture et poésie sont inséparables et parfaitement complémentaires. On ne distingue pas l’intelligible du visible.

 

 

Le Nouvel Observateur N° 2034 du jeudi 30 octobre 2003

 

http://www.youtube.com/watch?v=MnzTwnpR1Vs