06/12/2010
Extraits d'America Solitudes, de James Sacré
Un volume de nuée (comme une dorne tendue)
Mélange du rouge et du bleu dans le sombre de la nuit venue
Au-dessus du Rio Grande entre Bernalillo et Albuquerque.
On pourrait se demander si c’est à cause de l’éclairage urbain
Ou s’il s’agit des couleurs d’un orage contenu.
Le Rio Grande à des endroits n’est plus
Que de longues flaques d’eau quand même encore vivantes
Entre des bancs de sable et de galets, des herbes très vertes
Puis la ligne forte et tourmentée des peupliers cottonwoods
Qui marque le parcours du fleuve.
Et maintenant, loin dans la nuit, la grande forme en triangle de la montagne Sandia
Cet emmêlement de rouge et de bleu sombre a touché
Au minuscule moment où j’ai ramassé un caillou
Mal roulé avec des cassures lisses
Et des couleurs de feu et de verre brûlé dans la masse de pierre :
Fugitif rapport entre l’immensité du ciel dans une attente
Et le temps d’un geste pour tenir un caillou dans mon cœur.
De quoi parlent ces mots maintenant venus,
Et si, comme une plus vraie nuit, ils n’effacent pas tout ?
Edition André Dimanche (p. 340)
06:37 Publié dans Art et poésie en couleurs, Poésie et couleurs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, extraits d'america solitudes, james sacré, bleu, rouge | Facebook | Imprimer | | |