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19/10/2010

Paysages (3), de James Sacré

Il y a toute cette floraison des églantiers qui donne aux buissons, à la masse de verdure qui descend là devant mes yeux jusqu’aux régularités fin peignées des jardins, une fragilité presque envolée, à la fois des pétales trop vite presque défaits dès que s’ouvrent les fleurs, et de la finesse un peu jetée en l’air de brins de feuillage épineux… qui donne aussi à tout ce vert et à la fin printemps une sorte de sourire égratigné qui saigne (mais c’est pas grave, comme de se couper un peu en usant d’un rasoir mécanique). On ne sait pas quand la main d’un peintre a mis ces légères touches, à peine roses, dans l’épaisseur des buissons, mais comme on voit (est-ce bien le mot qui convient ?) ça me fait écrire. Seulement, dans la coulée de cette assez longue phrase où sont vraiment des églantiers d’encre, ou des rêveries derrière des mots qui ne sont pas sûrs de vraiment les évoquer ?

 

James Sacré, Le poème n’y a vu que des mots, Centre Poétique de Rochefort-sur-Loire / L’idée bleue, 2007, p. 112.