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21/06/2011

Du jaune au violet : inspiration florentine

palette violet et jaune.jpgComment choisir les couleurs d'une pièce? Comment faire "circuler" les couleurs de tous les éléments du décor? Il ne s'agit pas que des murs, mais des sols, des tapis, des meubles, objets...Parfois on choisit les couleurs de manière très intuitive, d'autres fois par défaut...

Quand un conseil en couleurs intervient, il s'inspire de mille détails pour constituer la palette d'une pièce.

Il est préférable de connaître la personnalité, les goûts et les rêves de ceux qui habitent cette pièce...

La palette, c'est la charte couleur de la pièce, un ensemble de couleurs qui fonctionnent ensemble, parce qu'elles ont un lien entre elles. 

Pour cette palette, je suis partie de tableaux de peintres italiens des XV/XVI èmes siècles. Pour exemple, la photo d'un tableau de Piero della Francesca, La résurrection,peint vers 1450.piero_della_francesca-_la_resurrection-_1450-1463-_fresque_pinacoteca_comunale_sansepolcro_italy-_jpeg.jpg

 

Ce qui m'intéressait, c'était d'utiliser des couleurs contrastées, en particulier le violet et le jaune, couleurs complémentaires et les verts et les bleus. J'ai laissé de côté les rouges.

 

Les couleurs utilisées ne sont pas "pures" et contiennent un peu de blanc et de noir en proportion égale.

Dans la palette proposée, les couleurs ont toutes la même intensité, avec un côté laiteux, lié à la présence du blanc. Le jaune doré sublime les autres couleurs mais pour qu'il trouve sa pleine expression, il  ne doit pas être utilisé en trop grande quantité. Le violet très doux peut être aisement utilisé pour les murs.

Les bleus et les verts font le lien entre le violet et le jaune.

Cependant, nul besoin d'utiliser toutes les couleurs de la palette ainsi déterminée... De multiples combinaisons sont en effet possibles, sachant que les couleurs constituant la palette se valoriseront les unes les autres dans tous les cas. Et celà, même s'il n'en reste que trois ou quatre.

Mais la démarche initiale ne sera pas perdue, bien au contraire. La création d'un univers-couleurs passe en effet d'abord par le choix de la palette, avant de faire le choix final.

05/06/2011

La composition des peintures

Les peintures et vernis sont tous composés de pigments, de liants, de charges et d'additifs. Et celà qu'ils soient fabriqués avec des produits dits « naturels »  ou issus de la pétrochimie. (Peintures acryliques, vinyliques, alkydes...)

 Les pigments

Ils font partie des produits de base des peintures. Les pigments sont des particules solides très fines: Il existe une quantité énorme de pigments d'origines minérale, végétale ou chimique. J'aurai l'occasion de vous en reparler.SL730253.JPG

Les liants

Les liants relient les particules de pigments entre elles et avec le support (mur, boiserie...).En principe, tout ce qui colle peut être utilisé comme liant. La plupart des techniques picturales doivent leur nom au liant utilisé: on trouve ainsi des peintures à la colle, à la chaux, à la caséine, des lasures à la bière, des peintures à l'huile, etc.

Les liants peuvent être d'origine naturelle :

  • Liants à l'eau: chaux, silicates, caséine, colle de peau, amidon de pomme de terre, œuf, gomme, cire saponifiée...
  • Liants aux solvants: huiles végétales comme celles de lin, de ricin, de carthame ou d'œillette, etc. Mais aussi la cire d'abeille, la cire de carnauba, les résines naturelles ...

Ou d'origine synthétique : dérivés du caoutchouc, produits vinyliques, acryliques, polyester, polyépoxydiques...

Il est à noter que l'essentiel des peintures du commerce utilisent des liants synthétiques et que les grandes marques de peinture appartiennent à des groupes chimiques mondiaux.

Les solvants

Les solvants sont des substances qui ont le pouvoir de dissoudre des matières. Ils permettent  d'étendre uniformément des matières sur une surface

Ils sont volatiles dans les conditions normales de séchage.

Parmi les solvants : l'eau, l'essence de térébenthine, l'alcool, les hydrocarbures et les dérivés de glycols.

Depuis le 1er janvier 2010, la réglementation européenne renforce ses exigences en matière d'émanation de COV dans les peintures, vernis et apprêts divers. Elle a ainsi fixé un taux limité de COV dans différentes classes de produits.

Les Composés organiques volatiles sont des substances chimiques naturelles ou de synthèse qui s'évaporent dans l'atmosphère, participant ainsi à l'effet de serre. Attention, les produits en phase aqueuse (produits acryliques par exemple) peuvent aussi contenir des COV. De même, les produits contenant des solvants de synthèse (de type white sprit notamment) ne sont pas tous à écarter et ceux respectant les normes européennes resteront sur le marché. Pour en être en sûr, il faut vérifier que sur l'emballage, les écolabels français (NF Environnement) et/ou européen apparaissent bien.Les deux écolabels ensemble.JPG

Les charges

Les charges apportent de la matière à la couleur. D'une manière générale, elles sont d'origines minérales : Sulfates, carbonates, silices, silicates (comme le kaolin, talc, mica, bentonite, silicate de calcium...)

Les adjuvants

 On en trouve tant dans les peintures naturelles que synthétiques en quantité très faible. Ils améliorent la qualité d'utilisation des peintures: viscosité, séchage, conservation... Il existe aussi des adjuvants anti peaux, anti sédimentation, des agents dispersants, des agents d'étalement, de matité, anti UV, antioxydant, anti mousse...

 

06/12/2010

Nicolas Poussin, (1594-1565)par Philippe Sollers

Poussin_Venus_Cupidon.jpg

Nous arrivons maintenant à Nicolas Poussin en faisant, je crois, par rapport aux Vénus italiennes, un pas de plus et tout à fait décisif, extraordinaire, dans la représentation de la sensualité féminine. Celle-ci n'apparaît que très tardivement, je dirais, pratiquement grâce au christianisme, parce que la grande sensualité grecque est oblitérée et copiée de façon un peu rigide par les Romains, et que cela resurgit en plein 17e siècle. 

Je crois que Poussin ajoute quelque chose à l'auto-érotisme de la représentation féminine, avec l'une des plus belles Vénus jamais peintes, peut-être la plus belle, pour moi. Je pense à la volupté d'être soi, ce qui est suffisamment souligné par le linge qui vient légèrement caresser, plutôt que couvrir, la région qui se trouve entre les jambes - de même que vous aviez dans une célèbre « Vénus » de Titien le regard de l'organiste qui va se porter sur cet endroit, cet endroit encore une fois terrifiant pour nos préhistoriques, qui est l'objet de toutes les peurs, de tout le sacré. Là vous avez un engouement pour ce que le petit amour vous indique, et une sorte de volupté totale dans le sommeil. C'est, à mon avis, un tableau de délectation tellement extraordinaire qu'il me semble que toute la peinture française ultérieure en sort, et que ni Watteau, ni même Fragonard, n'atteindront ce niveau. 

Il y a là comme une avance vers ce 19e siècle, ce siècle de Manet et Courbet qui vont faire tellement sensation. Poussin est le géniteur de cette volupté énigmatique, même si l'on considère par ailleurs Vélasquez ou Rubens. Je crois qu'il faut insister sur cette « Vénus », qui traduit si pleinement ce à quoi Goya, Manet, tous, regardez-les, essayent de penser, même Ingres, le vieil Ingres du « Bain Turc ». 

 

Philippe Sollers
Connaissance des Arts, n°512- Décembre 1994.   

Venus et Cupidon (1626) par Nicolas Poussin (1594-1565)