05/05/2015
Chant d’un merle captif, de Georg Trakl
Truls Espadal, Le secret, Acrylics on canvas, 2010, 30x30 cm
Souffle obscur dans les branchages verts.
Des fleurettes bleues flottent autour du visage
Du solitaire, du pas doré
Mourant sous l’olivier.
S’envole, à coups d’aile, la nuit.
Si doucement saigne l’humilité,
Rosée qui goutte lentement de l’épine fleurie.
La miséricorde de bras radieux
Enveloppe un cœur qui se brise.
Œuvres complètes, traduites de l’allemand par Marc Petit et Jean-Claude Schneider, Gallimard, 1972, p. 130.
06:28 Publié dans Poésie et couleurs, Rose, Vert | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : georg trakl, nature, merle, solitude, doré, rosée | Facebook | Imprimer | | |
10/10/2014
Aujourd'hui, d'Alain Veinstein
Sculpture de Mårten Medbo
Encore une approche manquée...
Trop de mots, décidément,
trop de mots tonitruants.
La terre, jusqu'à nouvel ordre,
n'a rien d'un théâtre
où se déploie le merveilleux.
Seul le froid s'invite dans l'air,
s'infiltre, se resserre,
épaissit le silence.
Il m'accompagne depuis l'enfance
ce silence glacé
dans le calme accablant
du noir.
Alain Veinstein, Voix seule, Seuil, 2011, p. 139
21:26 Publié dans Noir | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mårten medbo, alain veinstein, silence, solitude | Facebook | Imprimer | | |
05/10/2014
L'automne du solitaire, de Georg Trakl
Feuillage d'Automne d'Aurel Cojan.
L’automne sombre s’installe plein de fruits et d’abondance,
Éclat jauni des beaux jours d’été.
Un bleu pur sort d’une enveloppe flétrie ;
Le vol des oiseaux résonne de vieilles légendes.
Le vin est pressé, la douce quiétude
Emplie par la réponse ténue à des sombres questions.
Et, ici et là, une croix sur la colline désolée ;
Un troupeau se perd dans la forêt rousse.
Le nuage émigre au-dessus du miroir de l’étang ;
Le geste posé du paysan se repose.
Très doucement l’aile bleue du soir touche
Un toit de paille sèche, la terre noire.
Bientôt des étoiles nichent dans les sourcils de l’homme las ;
Dans les chambres glacées s’installe un décret silencieux
Et des anges sortent sans bruit des yeux bleus
Des amants, dont la souffrance se fait plus douce.
Le roseau murmure ; assaut d’une peur osseuse
Quand la rosée goutte, noire, des saules dépouillés.
Georg Trakl, Œuvres complètes, traduites de l’allemand par Marc Petit et Jean-Claude Schneider, Gallimard, 1972, p. 107.
07:11 Publié dans Art et poésie en couleurs, Bleu, Jaune, Noir | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : automne, solitude, georg trakl, aurel cojan | Facebook | Imprimer | | |