13/01/2014
Islande, de Delphine Priollaud-Stoclet
Quel pays dessinerait la Terre comme une autre planète ?
Comment voyager aux confins de l’univers vers ces lieux incertains qui peuplent mes rêves ?
Quelle terre épouserait l’eau pour enfanter le feu et le ciel ?
Quelle écorce arracherait de ses entrailles fumantes de spectaculaires geysers ?
Vert de gris, bleu céruléen, cramoisi d’alizarine, noir d’ivoire, auréoline. Pigments essentiels pour capturer les quatre éléments réunis, mes inséparables aquarelles.
De l’eau, de l’encre, le blanc et le grain de la feuille.
Je songe à une île unique où vagabonder au rythme de mes étonnements, l’espace d’un territoire à mille lieux des paysages connus et reconnus.
Mon doigt s’attarde au Nord de la mappemonde dépliée.
Islande, terre de glace au cœur brûlant. Palpitant oxymore.
Les plaines d’Islande chuchotent à l’oreille des cailloux des mots arides aux tonalités soufrées. Des syllabes imprononçables formées de lettres existant nulle part ailleurs ajoutant au mystère d’un pays qui dérive à la lisière du globe.
La toundra frémissante parée de fleurs sauvages et mauves ondule, offerte à la caresse de l’air pur.
Je suis prête à échanger mon cher soleil flamboyant contre le pâle et mystérieux soleil de minuit.
La nuit polaire, couronnée d’aurores boréales phosphorescentes, resplendirait d’une lumière magique pailletée d’or et d’argent.
J’aimerais parcourir à pied ces déserts de pierres ponctués de volcans cracheurs de flammes et de cendres, deviner les eaux bouillantes emprisonnées sous les glaciers, explorer de nouvelles frontières picturales.
Voir naître le cosmos, jouer avec le feu.
Un retour aux sources.
Peindre les gris colorés et l’éclat du chaud.
Jeter sur le papier la trace de mes pas.
Rapporter le carnet d’un voyage alchimique.
Islande, mon rêve de fin du monde.
Illustration et texte de Delphine Priollaud-Stoclet qui a gagné le second prix (avec 10 autres personnes) au Concours organisé par Nouvelles Frontières sur le thème "Racontez votre voyage de rêve". Pour en savoir plus:
http://www.croquis-en-voyage.fr/blog/
http://www.atelier-salamandre.net/
14:53 Publié dans Blanc, Couleur, Jaune, Noir, Peintres et couleurs, Pigments et couleurs, Rose, Rouge, Vert, Violet, Vivre la couleur | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : delphine priollaud-stoclet, carnets de voyage, islande | Facebook | Imprimer | | |
02/03/2013
Quand le ciel se sépara de la terre: légende autour de l'indigo
Eugène Boudin, Nuages blancs, ciel bleu vers 1854-1859, pastel sur papier 14,8 x 21 cm, Honfleur musée Eugène Boudin/ photo H.Brauner
Ce pastel d'Eugène Boudin m’évoque cette belle légende du Ghana sur l’indigo.
Jadis le ciel épousait étroitement la terre et nourrissait les hommes. Chacun pouvait attraper un petit morceau de nuage pour le consommer. Cette nourriture céleste permettait à chacun de flotter et de rêver, de retrouver la paix et la gaieté du temps où le dieu suprême vivait avec les humains. Mais il ne fallait pas trop en manger, savoir rester raisonnable...Asi, était affamée de ciel, avec l'espoir que si elle mangeait un gros morceau, sa peau et ses cheveux deviendraient bleu profond. Elle dévora le ciel et à peine avait-elle fini de manger qu’elle s'évanouit. A son réveil, elle retrouva sa fille morte et sur le lange blanc dans lequel elle était enveloppée, s’étendait une grosse tâche bleue à l’endroit que l’enfant avait mouillé. Asi recouvrit son visage et ses cheveux de cendres. Les esprits alors lui parlèrent. « Cette tâche est de l’indigo et elle vient des feuille que tu as rassemblées pour coucher ton enfant. Pour que le bleu survienne , il fallait l’urine de ta fille et les cendres que tu as renversées sur son corps. Maintenant l’indigo sacré colorera la terre mais seules les mères pourront le faire naitre. »
Asi de retour au village enseigna l’art de la teinture. L’indigo était descendu du ciel, et se sépara de la terre. Plus jamais les humains furent tentés d’en dévorer des morceaux. Depuis la couleur bleue est associée à l’amour et à la tendresse féminine.
En Afrique occidentale, l’indigo teint la majorité des cotonnades. Le tissu saturé de pigment déteint sur la peau et pénètre dans les pores. Les touaregs qui portent des vêtements teintés en indigo sont ainsi surnommé les « hommes bleus »
L’indigo trouve son origine dans une famille d’arbustes (le genre indigoera) qui contient de l’indican. On utilise les feuilles qu’on fait fermenter. Ensuite, suivant les pays, les recettes divergent!
(Référence bibliographique : Couleurs, pigments et teintures dans les mains des peuples, d’Anne Varichon, Seuil)
07:07 Publié dans Bleu, Pigments et couleurs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : indigo, bleu, eugène boudin, légende du ghana | Facebook | Imprimer | | |
09/09/2012
Les pigments bleus de Terre de Toscane
Du bleu pour rêver.... (aquarelle d'Emil Nolde) et les pigments bleus de Terre de Toscane pour donner vie à ses rêves.
Vous pouvez découvrir tous ces pigments aux noms évocateurs chez Matériaux Verts Houilles. Ils font partie de ma collection de pigments. Je les utilise pour teinter mes enduits décoratifs (ils sont compatibles avec la chaux) et mes patines.
Pigment de terre
21:46 Publié dans Bleu, Pigments et couleurs, Un monde en couleurs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pigments terre de toscane, terre, oxyde, pigment organique, emil nolde | Facebook | Imprimer | | |
20/04/2012
Chantier en cours: bayadère à Courbevoie
Ce bayadère a été imaginé par Corinne Crenn, qui est styliste et décoratrice (et qui intervient tout comme moi chez Opus rouge ). I
Corinne a imaginé ce rythme de rayures multicolores pour animer un passage couvert d'une longeur de 6m50. L'objectif est de créer une impression de bien-être dynamique dans les circulations de cet ensemble de bâtiments, une nouvelle résidence située au Pont de Courbevoie.
Corinne souhaitait que je réalise ce bayadère avec un enduit minéral Cela impliquait que je crée les couleurs de mes enduits pour répondre précisement à sa demande. Pour chaque couleur, Corinne me confie ses références.
Je recherche comment les obtenir avec des enduits et je réalise des échantillons, 8 couleurs au total.
J'utilise un enduit minéral à base de calcaire et des pigments en poudre ou en pâte. Pour chaque couleur, je prépare au minimum deux couleurs différentes d'enduit. Des couches fines de couleurs différentes vont donner de la profondeur à chacune des bandes...
Ensuite, il n'y a plus qu'à appliquer l'enduit. Trois couches sur l'ensemble du mur et du plafond pour la couleur de base (un gris/beige), en totale harmonie avec les pierres posées au sol.
Cela demande beaucoup de minutie et de concentration pour ne pas faire de bavures. Pour délimiter les bandes, Valérie Auzou et moi avons utilisé du scotch de peintre.
Maintenant, il reste à vernir et une autre partie du chantier nous attend...
Création et conception du bayadère: Corinne Crenn
Création des enduits (minéraux) et des couleurs: Dominique Hordé.
Réalisation des enduits: Valérie Auzou et Dominique Hordé
Outils utlisés: Taloche et couteau américain
21:31 Publié dans Enduits décoratifs et peinture, Pigments et couleurs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bayadère, création sur mesure, création de couleurs, corinne crenn, dominique hordé, valérie auzou, opus rouge | Facebook | Imprimer | | |
03/07/2011
Histoire de lin et de taupe
En décoration, deux couleurs sont à l'honneur ces dernières années, le lin et le taupe. Ce sont des couleurs qu'on classe parmi les couleurs neutres, c'est à dire qu'elles s'accordent avec beaucoup d'autres couleurs, sans s'imposer...
Si on se réfère à un nuancier, on trouve toutes sortes de nuances de lin: du beige au gris clair. Il en est de même pour le taupe, qui varie du gris foncé au chocolat.
En résumé, le lin définit une famille de couleurs claires, légérement grisée, tirant soit vers le vert, soit vers le rose.
Et le taupe, des gris plus soutenus,avec des nuances de vert ou de rouge...
Pourquoi cette difficulté à définir précisement ces deux couleurs?
Les lins et les taupes sont généralement composés d'ombre naturelle et d'ombre calcinée. L'ombre naturelle est un marron qui tire vers le vert, l'ombre calcinée un marron tirant vers le rouge. Quand on utilise ces deux couleurs à part égale, on obtient une couleur assez proche du gris...
Explication technique: le vert et le rouge sont des couleurs complémentaires. Sur le cercle chromatique, elles se trouvent à l'opposé et quand on les mélange, on obtient du...gris. C'est d'ailleurs, une astuce pour vérifier la complémentaire d'une couleur : addition de deux couleurs complémentaires = gris)
Suivant la composition du lin ou du taupe (plus d'ombre naturelle, plus d'ombre calcinée), on obtient ainsi des nuances assez subtiles de couleurs.
Les lins et les taupes sont des couleurs très vibrantes, très sensibles à la lumière et à l'ombre, et au cours de la journée, elles vont changer de couleur, passant d'un gris froid à un chocolat chaud.
Ces couleurs s'harmonisent parfaitement avec une multitude de couleurs, dès lors qu'elles sont légèrement rabattues avec une ombre naturelle ou calcinée (c'est à dire qu'on rajoute à une couleur un de ses deux pigments...).
Et quelle est l'origine de ces deux noms?
Le lin évoque la couleur des toiles de lin, qui à l'état naturel (c'est à dire non teinté) décline des nuances de beige/ beige gris). Le lin a été beaucoup cultivé en France, et a retrouvé ses lettres de noblesse.
Quant à la couleur taupe, elle fait référence tout simplement au pelage gris marron des taupes! Ce petit mammifère qui vit sous la terre se retrouve ainsi dans la lumière des succès de la décoration.
06:14 Publié dans Conseil en couleurs, Pigments et couleurs | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : lin, taupe, ombre naturelle, ombre calcinée, dominique hordé | Facebook | Imprimer | | |
02/07/2011
Vert nature
"Le vocabulaire des couleurs des grecs de l'Antiquité se nourrissait de références puisées dans leur environnement et ils parlaient de vert grenouille, de vert olive, de vert pomme ou encore de "vert marin des flots tumultueux" caractéristique d'une étoffe verte ondoyante. Au cirque, certaines équipes de gladiateurs pouvaient se reconnaitre à leurs manteaux couleur poireau. Dans un passage célèbres de son Art d'aimer, Ovide recommande aux femmes qui souhaitaient plaire aux hommes de se vêtir de vert de myrte de Paphos ou du vert plus sombre du feuillage du chêne."
Tableau de Jan van Eyck, Les époux Arnolfini" (1434)
00:00 Publié dans Conseil en couleurs, Pigments et couleurs, Vert | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vert, anne varichon, marcel mouly | Facebook | Imprimer | | |
12/05/2011
Le blanc et les prénoms
La couleur blanche étant le symbole de la pureté, il n'est pas étonnant que l'on retrouve beaucoup de prénoms dont l'origine étymologique renvoie à la couleur blanche:
Origine germanique: blank (brillant, clair): Blanche, Bianca
Origine celtique: Gwenn (blanc, pur): Guenièvre, Jennifer, Gwenn, Gwennola, Gwennoline, Goulven, Goulwen, Gwenaël (le), Gwendaline, Gwendal, Gwendoline, Maïwenn.
Origine latine
Albus, alba (d'un blanc pur): Aube, Audeline, Alban, Albine, Albina, Alba.
Candidus, candida (d'un blanc éclatant) : Candide, Candida, Candy, Candie, candido
A noter que Blandine est formée sur l'adjectif d'origine latine Blandus, qui signifie caressant et flatteur et n'a donc rien à voir avec le blanc!
(Référence Dictionnaire des prénoms de Chantal et Tristan Hordé, Larousse, Edition de 2009)
Photo d'ORLAN, Vierge Blanche au nuage de plastique Bulle, 1984, donation Camille, Coll. Centre Pompidou
05:49 Publié dans Blanc, Pigments et couleurs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : blanche, blanc, couleurs, tristan hordé, chantal tanet, dictionnaire des prénomns, orlan | Facebook | Imprimer | | |
20/04/2011
Le bleu IKB, d’Yves Klein (1928- 1962)
Les monochromes de différentes couleurs sont à l’origine de l’œuvre entière d’Yves Klein car, en choisissant une seule couleur pour recouvrir entièrement la surface de la toile, il cherche à éviter d’introduire dans la peinture un élément qui lui est extérieur, comme l’interprétation psychologique d’une forme.
Mais surtout, la couleur est pour lui le moyen, comme pour Delacroix auquel il ne cesse de se référer, d’atteindre la sensibilité :
"Jamais par la ligne, on n’a pu créer dans la peinture une quatrième, cinquième ou une quelconque autre dimension ; seule la couleur peut tenter de réussir cet exploit" ("Sur la monochromie", in Yves Klein, Centre Georges Pompidou, Paris, 1983, p.194).
Le format allongé et déroutant de ce monochrome, ainsi que l’épaisseur du panneau qui met la couleur en relief, contribuent à exprimer cette exigence.
Si, par la suite, Klein réduit ses monochromes à la seule couleur bleue, c’est parce qu’étant la plus abstraite des couleurs, elle lui permet mieux que toute autre de réaliser son programme artistique :
"Le bleu n'a pas de dimension, il est hors dimension, tandis que les autres couleurs, elles, en ont. Ce sont des espaces pré-psychologiques (…). Toutes les couleurs amènent des associations d'idées concrètes (…) tandis que le bleu rappelle tout au plus la mer et le ciel, ce qu'il y a après tout de plus abstrait dans la nature tangible et visible".
(in L’architecture de l’air, Conférence de la Sorbonne, 1959).
Entre 1955 et 1962, Klein a réalisé quelque 194 monochromes, d’une variété de supports, de formats, de textures, mais qu’il réduit à la couleur bleue à partir de 1957. IKB 3 fait partie d’une série, peinte entre 1960 et 1961, de quinze de ces monochromes dont la spécificité réside dans leurs dimensions symboliques de 2m x 1m50, "à peine plus hautes que la moyenne des spectateurs et d'une largeur inférieure à l'envergure des bras". Conçus à la mesure du corps humain, ces monochromes, tout comme les anthropométries, signifient chez Klein le lien intime qui unit la peinture au corps et à la chair.
Le bleu d'IKB 3 a pour autre particularité d’atteindre, par son degré de pulvérulence pigmentaire, à des phosphorescences violacées qui lui procurent une profondeur mystérieuse, matérialisant la "couleur de l'espace-même".
Yves Klein a fait enregistrer en 1960 ce bleu sous le nom IKB (International Klein Blue) à l’Institut National de la Propriété industrielle, sous la forme d’une « enveloppe Soleau . Elle décrit un médium fixatif (une pâte fluide originale substituée à l'huile, liant utilisé traditionnellement en peinture) qui fixe du pigment bleu outremer N° 1311.
06:03 Publié dans Bleu, Peintres et couleurs, Pigments et couleurs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : yves klein, bleu | Facebook | Imprimer | | |
17/04/2011
Histoire de pigment : Le vert véronèse
Dans ce tableau, Véronèse (1528-1588) a utilisé le fameux vert "véronèse". Ce composé d'arséniate de cuivre (acide arsénieux+ acide acétique passés sur des sels de cuivre), comptait parmi les pires poisons et virait au noir en présence de soufre (et même de plomb selon certains auteurs).
La révolution chimique du 19 ème siècle a permis de remplacer ce pigment dangereux. C'est aujourd'hui un composé phtalocyanique + un oxyde de zinc (blanc). Les variétés sans zinc ni titane sont plus transparentes et beaucoup plus intéressantes car on peut les utiliser comme l'original, en glacis.
22:16 Publié dans Peintres et couleurs, Pigments et couleurs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vert veronèse, veronèse, vert, pigment | Facebook | Imprimer | | |
29/01/2011
Les pigments jaunes
Il existe un certain nombre de pigments jaunes naturels, dont certains sont très toxiques!
Il y a bien sûr les ocres et des terres jaunes, qui sont en fait des argiles colorées par des oxydes de fer. Ces ocres sont naturellement mêlées à du sable et doivent être filtrées. Réduites en poudre, elles s'utilisent telles quelles, ou alors elles se mélangent facilement avec de la gomme arabique, de la caséine, du jaune d'oeuf ou de l'huile. Suivant leur origine géographique, elles ont des couleurs différentes: terre de sienne naturelle, ocre citron ICLES, ocre jaune...
Grotte de Lascaux
Le jaune de Naples : c'est un pigment obtenu par la calcination d'un mélange de plomb et d'oxyde d'antimoine. Il est toxique, se mélange mal avec d'autres pigments, mais sera très utilisé.
Le jaune indien: c'est un sel de magnésium et d'acide euxantique recuilli dans l'urine ou la bouse de vaches nourries de feuilles de manguier...Ce jaune est magnifique..mais il fallait asoiffer les vaches pour l'obtenir et sa production a été interdite au début du 20 ème siècle.
L'orpiment: pigment naturel très toxique dérivé de l'arsenic. Très apprécié par la qualité de sa couleur (du jaune acide à l'orangé), il n'est pratiquement plus utilisé.
La gaude, ou réseda: c'est une plante herbacée utilisée non seulement pour la teinture mais aussi en peinture. Mélangée avec de la craie et de l'alun, on obtient un produit appelé laque de gaude. cette peinture résistait mal àune exposition prolongée à la lumière, mais elle fût très utilisée jusqu'à l'invention de pigments synthétiques jaune.
Le curcuma: plante tinctoriale la plus utlisée dans toute l'Asie. Ce sont Les rhizomes frais ou séchés qui sont utilisés . Les étoffes teintes avec du curcuma craignent la lumière et virent au rouge au fur et à mesure des lavages. On la retouve en peinture, sous forme de laque . On obtient un jaune très lumineux mais fugace.
Pour teindre les étoffes, on peut aussi utiliser d'autres plantes ou fruits: le safran (pour les plus belles soies car très cher!), le sumac (ou rhus), l'écorce de grenade, le carthame (ou faux safran), le teck bâtard, les tiges du pied d'alouette...
Tableau de Francis Gimgembre qui peint avec des épices, dont le curcuma.
07:18 Publié dans Pigments et couleurs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pigments et couleurs, les pigments jaunes, francis gimgembre, grottes de lascaux | Facebook | Imprimer | | |
26/01/2011
Les pigments blancs
La couleur blanche a toujours été recherchée et il existe quelques pigments qui permettent d’obtenir cette couleur.
La craie : il existe de nombreuses sortes de craie. (Blanc de Meudon, blanc d’Espagne ou blanc de champagne). Ce sont des carbonates de calcium, qui résultent de la fossilisation de micros organismes divers. La craie permet de nuancer d’autres pigments. Elle est aussi souvent utilisée sous forme de badigeon, nature ou avec des pigments.
Le kaolin : c’est une roche tendre de couleur blanche, présente sur tous les continents. En occident, on utlise essentiellement le kaolin comme charge minérale destinée à éclaircir certains pigments tels que les ocres, les noirs de charbons ou l’azurite.
Le blanc de plomb, qui est un carbonate de plomb : on peut le trouver à l’état naturel (en Iran, ou en Turquie) On peut aussi le fabriquer : dans l’antiquité, on exposait des lamelles de plomb à l’action conjointe du vinaigre et du fumier animal. Après quelques semaines, il se forme sur le plomb un corps blanc,le blanc de plomb, dit aussi blanc de ceruse. C’était un pigment très utilisé et apprécié du fait de son opacité et de son caractère très lumineux.
Au milieu du 19 ème siècle, ce pigment toxique fut interdit et remplacé par le blanc de zinc.
Le blanc de titane est apparu vers 1920 et plus économique que le blanc de zinc, il est très utilisé.
Il a taux de réfraction particulièrement élevée: il reflète ainsi 96% de la lumière entrante.
Tableau de Giovanni Antonio Bazzi (1477-1549), peint avec du blanc de plomb.
Le dioxyde de titane est appliqué dans de nombreux domaines: peintures, laques, encres d’imprimerie, matières plastiques, caoutchoucs, fibres synthétiques, papier, émaux, céramique, matériaux de construction, ciment, savon, cosmétiques, cuir, produits pharmaceutiques, denrées alimentaires.
Autre pigment blanc très apprécié, le blanc de coquile et de coquillage.
On peut broyer des coquillages, en particulier des conques des écailles d’huitres ou de palourde. Pour ces deux dernièrs, un blanchiement au soleil est nécessaire. Pour les coquilles, on utise des oeufs de poule ou d'oie.
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22/01/2011
Les pigments verts
Si la nature offre une profusion de verts, aucune plante ne permet de teindre de façon satisfaisante et durable une étoffe de cette couleur. Pour obtenir du vert avec des pigments naturels, il est plus simple d'aditionner du jaune et du bleu ou du bleu et du jaune. A ma connaissance, il n’y a que deux pigments verts naturels - tous les deux d’origine minérale - qui permettent d’obtenir cette couleur et qui ont été utilisés dès l'antiquité.
Les terres vertes
Ce sont des roches qui doivent leur couleur au fait qu’elles contiennentt une grande proportion d’argiles vertes. Avec les terres vertes , on n’obtient des verts très doux. Elles sont utilisées pures ou mélangées entre elles ou à d’autres pigments.
Les artistes romains travaillaient beaucoup avec ses terres vertes et les couleurs de ces fresque découvertes dans de nombreuse villas (celle-ci ornait la villa de Livie, à Rome) ont très bien résisté aux ans.
La malachite
C'est une pierre (un carbonate basique de cuivre naturel) d’un beau vert vif qui se présente sous forme de concrétions aux formes rondes.
Dans son tableau (les Epoux Arnolfini, peinture sur bois datée de 1434, 82x60 cm, Van Eyckt a utilisé de la malachite. Ce drapé est obtenu grâce à des successions de glacis de densités différentes.
C'est un pigment onéreux et en occident, elle a été remplacée par le vert de chrome …Par contre, en Chine, elle est utlisée depuis la plus haute antiquité dans la peinture de paysage et la fabrication des encres vertes, et reste toujours autant appréciée par les peintres.
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