27/11/2010
Mon rêve familier, de Paul Verlaine
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.Car elle me comprend, et mon coeur transparent
Pour elle seule, hélas! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.Est-elle brune, blonde ou rousse? Je l'ignore.
Son nom? Je me souviens qu'il est doux et sonore,
Comme ceux des aimés que la vie exila.Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.Paul Verlaine (Poèmes saturniens)
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25/11/2010
Découvrir les métiers de l'artisanat
Tv.artisanat présente des portraits d'artisans passionnés. Une diversité de techniques, du boulanger au coiffeur, en passant par de nombreux métiers d'artisans d'art. Il y a même un portrait de moi!Un site très pédagogique qui pourraient intéresser nombre de jeunes et faire naître des vocations.
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23/11/2010
Mes cartes tableaux
J'aime les couleurs, les matières, le papier, le tissu et je m'amuse! Quelques exemples de mes cartes tableaux ...
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22/11/2010
Rapport de Catherine Dumas sur les métiers d'art
Extrait de l'introduction de Catherine Dumas à son rapport: Rapport de Catherine Dumas sur les métiers d'art.pdf
"Les métiers d’art sont avant tout des métiers de passion. Il est difficile de comprendre les enjeux de ce secteur si on n’intègre pas cette donnée essentielle. Travailler dans les métiers d’art, c’est souvent l’engagement d’une vie.
Cette passion est le fil d’Ariane qui unit des métiers pouvant être parfois très différents, de la dorure à la haute-couture en passant par la fabrication de porcelaine.
Mais cette passion, si elle constitue une force indéniable, ne préserve pas pour autant ce secteur des difficultés. Comme les autres secteurs d’activités, et même parfois plus que d’autres, les métiers d’art rencontrent des difficultés pour s’adapter à un environnement économique et social en profonde mutation".
Si les métiers d'art vous intéressent, je vous incite à lire ce rapport tout à fait passionnant.
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21/11/2010
Dis-moi si ta vie a la couleur de l'ombre (extraits) d'Eve Roland
tuiles sous le soleil changeantes tantôt grises, tantôt roses la mer, au loin marées de tes ans fait le compte de ta vie suit les plis tantôt bleus, tantôt gris enfant dans ton jardin ciel serein ciel marin tantôt vert, tantôt bleu planté mât de cocagne voile à l’horizon s’éloigne la vie passe, soudaine
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20/11/2010
Conseil couleurs en décoration
Choisir les couleurs de son intérieur est souvent un excercice difficile. On aime telle ou telle couleur mais on n'ose pas se lancer! Au final, on choisit une couleur neutre ou celles qu'on retrouve dans tous les magazines pour éviter "les fautes de goût". Pourquoi ne pas faire intervenir un professionnel de la couleur?Trois heures de conseil suffisent la plupart du temps pour concevoir votre gamme de couleurs.
Des conseils couleurs en video sur le site Du Côté de chez vous http://www.ducotedechezvous.com/deco/Couleurs/la-couleur-...
D'autres conseils sont à venir...
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19/11/2010
Un grand sommeil noir, de Paul Verlaine
Un grand sommeil noir
Tombe sur ma vie :
Dormez, tout espoir,
Dormez, toute envie !
Je ne vois plus rien,
Je perds la mémoire
Du mal et du bien...
O la triste histoire !
Je suis un berceau
Qu'une main balance
Au creux d'un caveau :
Silence, silence !
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17/11/2010
Couleurs, de Federico Garcia Lorca
Au-dessus de Paris
la lune est violette.
Elle devient jaune
dans les villes mortes.
Il y a une lune verte
dans toutes les légendes.
Lune de toile d’araignée
et de verrière brisée,
et par-dessus les déserts
elle est profonde et sanglante.
Mais la lune blanche,
la seule vraie lune,
brille sur les calmes
cimetières de villages.
Chansons sous la lune
Tableau d'Atkinson Grimshaw
06:43 Publié dans Art et poésie en couleurs, Poésie et couleurs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, couleurs, féderico garcia lorca | Facebook | Imprimer | | |
12/11/2010
Stucco violet et noir
Les enduits décoratifs "maison" se prêtent à toutes les fantaisies!
D'accord, la photo est un peu floue...Mais sur mon mur, j'ai pu exprimer la tourmente et la beauté d'un ciel sombre!
Toujours la même technique: un mélange personnel de pigments, de l'enduit de lissage...et une sucessions de couches d'enduits.
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Cire dorée, autre exemple
Je ne me lasse pas des enduits cirés. Sur ce panneau, j'ai également travaillé avec une cire dorée....
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Poème à mon frère blanc, de Leopold SEDAR SENGHOR
Cher frère blanc,
Quand je suis né, j'étais noir,
Quand j'ai grandi, j'étais noir,
Quand je suis au soleil, je suis noir,
Quand je suis malade, je suis noir,
Quand je mourrai, je serai noir.
Tandis que toi, homme blanc,
Quand tu es né, tu étais rose,
Quand tu as grandi, tu étais blanc,
Quand tu vas au soleil, tu es rouge,
Quand tu as froid, tu es bleu,
Quand tu as peur, tu es vert,
Quand tu es malade, tu es jaune,
Quand tu mourras, tu seras gris.
Alors, de nous deux,
Qui est l'homme de couleur ?
06:17 Publié dans Art et poésie en couleurs, Poésie et couleurs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, poème à mon frère blanc, de leopold sedar senghor | Facebook | Imprimer | | |
11/11/2010
Princesse qu'on rentre, d'Eve Roland
princesse rouge dans ta cuisine rêvant
mariée pas en blanc tu préférais l'amour
oubliées les années manifs et Tombouctou
à présent tu choues vert tu torchonnes à carreaux
tu troues dans la chaussette et tu mercurochromes
ils vécurent à deux et eurent certains enfants
tu chantais la vie large et le vent et le vent
mais lui levant — les yeux au ciel qu'est-ce que t'attends
(peut-être qu'il faudrait changer une roue au carosse, il va branlant)
toi
tu penses à cet oiseau qui bat
des ailes dans ton coeur
à la lumière d'avril tu penses
au hérisson près de l'étang l'été dernier au crépuscule
tu penses
aux ruades d'une jument verte
(parce que bleue n'en a plus depuis longtemps)
tu penses
aux bris de verre dans la rue le soir
aux cris d'enfants seuls dans le noir
tu penses
à Cendrillon tu touilles
dans le pot au noir la citrouille (…)
Extrait de Princesse qu'on rentre, éditions Mémoire Vivante (2010)
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09/11/2010
Le condamné à mort de Jean Genet
Sur mon cou sans armure et sans haine, mon cou
Que ma main plus légère et grave qu’une veuve
Effleure sous mon col, sans que ton cœur s’émeuve,
Laisse tes dents poser leur sourire de loup.
Ô viens mon beau soleil, ô viens ma nuit d’Espagne,
Arrive dans mes yeux qui seront morts demain.
Arrive, ouvre ma porte, apporte-moi ta main,
Mène-moi loin d’ici battre notre campagne.
Le ciel peut s’éveiller, les étoiles fleurir,
Ni les fleurs soupirer, et des prés l’herbe noire
Accueillir la rosée où le matin va boire,
Le clocher peut sonner : moi seul je vais mourir.
Ô viens mon ciel de rose, ô ma corbeille blonde !
Visite dans sa nuit ton condamné à mort.
Arrache-toi la chair, tue, escalade, mords,
Mais viens ! Pose ta joue contre ma tête ronde.
Nous n’avions pas fini de nous parler d’amour.
Nous n’avions pas fini de fumer nos gitanes.
On peut se demander pourquoi les cours condamnent
Un assassin si beau qu’il fait pâlir le jour.
Amour viens sur ma bouche ! Amour ouvre tes portes !
Traverse les couloirs, descends, marche léger,
Vole dans l’escalier, plus souple qu’un berger,
Plus soutenu par l’air qu’un vol de feuilles mortes.
Ô Traverse les murs ; s’il le faut marche au bord
Des toits, des océans ; couvre-toi de lumière,
Use de la menace, use de la prière,
Mais viens, ô ma frégate, une heure avant ma mort.
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08/11/2010
Femme nue, femme noire, de Leopold Sedar Senghor
Femme nue, femme noire
Vêtue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté
J'ai grandi à ton ombre; la douceur de tes mains bandait mes yeux
Et voilà qu'au coeur de l'Eté et de Midi,
Je te découvre, Terre promise, du haut d'un haut col calciné
Et ta beauté me foudroie en plein coeur, comme l'éclair d'un aigle
Femme nue, femme obscure
Fruit mûr à la chair ferme, sombres extases du vin noir, bouche qui fais
lyrique ma bouche
Savane aux horizons purs, savane qui frémis aux caresses ferventes du
Vent d'Est
Tamtam sculpté, tamtam tendu qui gronde sous les doigts du vainqueur
Ta voix grave de contralto est le chant spirituel de l'Aimée
Femme noire, femme obscure
Huile que ne ride nul souffle, huile calme aux flancs de l'athlète, aux
flancs des princes du Mali
Gazelle aux attaches célestes, les perles sont étoiles sur la nuit de ta
peau.
Délices des jeux de l'Esprit, les reflets de l'or ronge ta peau qui se moire
A l'ombre de ta chevelure, s'éclaire mon angoisse aux soleils prochains de tes yeux. Femme nue, femme noire
Je chante ta beauté qui passe, forme que je fixe dans l'Eternel
Avant que le destin jaloux ne te réduise en cendres pour nourrir les
racines de la vie.
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06/11/2010
Justine, de Lawrence Durell
« Je repense à cette époque où le monde connu existait à peine pour nous quatre ; les jours n’étaient que des espaces entre des rêves, des espaces entre les paliers mouvants du temps, des occupations, des bavardages… Un flux et reflux d’affaires insignifiantes, qui ne nous conduisait nulle part, ne nous apportait rien, une existence qui n’attendait rien d’autre de nous que l’impossible : être nous-mêmes. Justine disait que nous étions pris dans la projection d’une volonté trop puissante et trop délibérée pour être humaine, le champ d’attraction qu’Alexandrie dirigeait sur ceux qu’elle avait élus pour être ses vivants symboles…
Six heures. Le piétinement des silhouettes blanches aux abords de la gare. Les magasins qui se remplissent et se vident comme des poumons dans la rue des Sœurs. Les pâles rayons du soleil d’après-midi qui s’allongent et éclaboussent les longues courbes de l’esplanade, et les pigeons ivres de lumière, qui se pressent sur les minarets pour baigner leurs ailes aux derniers éclats du couchant. Tintement des pièces d’argent sur les comptoirs des changeurs. Les barreaux de fer aux fenêtres de la banque, encore trop brûlants pour qu’on puisse y poser la main. Roulement des attelages emmenant les fonctionnaires coiffés de leur pot de fleurs rouge vers les cafés de la Corniche. C’est l’heure la plus pénible à supporter, et, de mon balcon, je l’aperçois qui s’en va vers la ville, d’une démarche nonchalante, en sandales blanches, encore mal éveillée. La ville sort lentement de sa coquille, comme une vieille tortue et risque un coup d’œil au-dehors. Pour un moment elle abandonne les vieux lambeaux de sa chair, tandis que d’une ruelle cachée près de l’abattoir, dominant les beuglements et les bêlements, montent les bribes nasillardes d’une chanson d’amour syrienne. Quarts de ton suraigus, tel un sinus réduit en poudre dans un moulin à poivre.
Lawrence Durrell, Justine, Buchet-Chastel, Paris, 1959; Le Livre de Poche, 1963, pp. 25 à 27.
06:03 Publié dans Art et poésie en couleurs, Poésie et couleurs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème;poésie, justine, lawrence durell | Facebook | Imprimer | | |