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28/10/2010

Stucco dans une cuisine

Dans cette cuisine, d'importants travaux ont été réalisés (cloison cassée, installation de nouveaux meubles, d'un faux plafond...). Cette pièce est devenue ainsi ouverte sur l'entrée. Dans cette entrée, il avait déjà un stucco et je devais intégrer mon travail à celui réalisé il y a quelques années. J'ai ainsi travaillé sur plusieurs murs qui jouxtaient l'ancien stucco. Mes clients ne savaient pas exactement quelle matière avait été utilisée. J'ai du effectuer des recherches de matière, de teintes et de gestes car ce travail reste toujours très personnel et chacun a sa main. Le résutat en photos!

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barre 002.jpgbarre 013.jpgbarre 005.jpgbarre 022.jpgAncien et nouveau stuccos se côtoient...

J'ai recouvert toutes les plinthes et les dessus des meubles de stucco.

 

 

 

stucco vert.JPGGros plan sur la crédence....barre 015.jpgbarre 003.jpg

25/10/2010

Sgraffito et pochoir haut relief sur enduit décoratif

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Deux  techniques ont été utilisées pour la réalisation de ces ornementations.

La première technique est le sgraffito, (arbres jaunes sur fond ocre rouge) qui est un travail de sculpture dans un mortier, généralement de chaux. C'est un motif en creux. Le principe est simple: on applique deux couches d'enduit, chacune de couleur différente. On dessine le contour d'un motif sur la seconde couche d'enduit alors qu'il n'est pas encore tout à fait sec. Ensuite on creuse l'intérieur du motif, laissant ainsi apparaitre l'enduit de la première couche.  

La seconde technique utilisée est le pochoir haut relief (arbres jaunes sur fond safran). On passe de l'enduit sur un pochoir, le motif apparait en léger relief.  Cette technique est plus simple à mettre en oeuvre et peut être utilisée sur de la peinture. On peut ainsi transformer l'ambiance d'une pièce avec des motifs provençaux, marocains, indiens, japonais...

Les métiers d'Art dans le Télérama n° 3170

Télérama a consacré un article aux les Métiers d'Art et et à cette occasion m'a interviewée : Télérama Article DH 10 10.pdf  Télérama couverture 10 10.pdf

"L'Artisanat d'art recouvre une grande variété de métiers. Des professions alliant technicité, rigueur et créativité qui sont autant de témoins de savoir- faire ancestraux."

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24/10/2010

Dominique Hordé dans Télérama

Article paru dans le Télérama du 16 au 22 octobre 2010.

Télérama couverture 10 10.pdf    Télérama Article DH 10 10.pdf

 

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20/10/2010

Feuillage sur mur à l'ancienne

 

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Voilà comment on transforme du neuf en vieux! Détail d'un mur que j'ai travaillé avec des successions de couches d'enduits (mélange d'enduit de lissage, de colle à carrelage et de plâtre).

 

J'ai peint ce feuillage avec des pigments naturels.

Stucco nacré pour délicieux chocolats: la boutique de Jean-Charles Rochoux

SL731270.JPGSL731274.JPGCoup de coeur pour les merveilleux chocolats de Jean-Charles Rochoux, 16 rue d'Assas,75006 Paris. http://www.jcrochoux.fr/

Ses chocolats sont des plaisirs sans cesse renouvellés car c'est un créatif qui invente régulièrement de nouvelles saveurs.

Il choisit les meilleurs ingrédients, qu'il change en fonction des saisons.  Cet été, ces chocolats au basilic frais m'ont apporté des sensations étonnantes. Pour les fêtes de fin d'année, il a préparé plein de délicieuses surprises, dont des scuptures en chocolat pleine d'humour et de couleurs.

Quant à moi, j'ai eu le plaisir de réaliser le stucco de sa vitrine. Un stucco à la chaux marron clair, ferré puis ciré avec une cire nacrée. C'est Corinne Crenn, styliste décoratrice  qui a imaginé ce décor, et en particulier ce plafond tendu avec un motif de peau de crocodile...JJC rochoux 2.jpgJC rochoux.jpg

Stucco vert anis dans une cuisine

SL731093.JPGJ'ai réalisé ce stucco pour la crédence d'une cuisine (Ce vert anis se marie très bien avec le blanc et le wengué des meubles).

J'ai travaillé en couches fines successives, avec des légères différences de couleurs (Un peu plus blanc, un peu plus bleu...).

J'ai ensuite ferré mon enduit (Je resserre le grain de l'enduit). Ce ferrage est très important car il fait ressortir les différents mouvements donnés à l'enduit.

Il en résulte un bel effet de profondeur, un veinage intéressant...pour cet enduit très lisse.

Pour obtenir ce vert, j'ai mélangé du jaune moyen avec un peu de noir et une pointe de bleu.

19/10/2010

Paysages (3), de James Sacré

Il y a toute cette floraison des églantiers qui donne aux buissons, à la masse de verdure qui descend là devant mes yeux jusqu’aux régularités fin peignées des jardins, une fragilité presque envolée, à la fois des pétales trop vite presque défaits dès que s’ouvrent les fleurs, et de la finesse un peu jetée en l’air de brins de feuillage épineux… qui donne aussi à tout ce vert et à la fin printemps une sorte de sourire égratigné qui saigne (mais c’est pas grave, comme de se couper un peu en usant d’un rasoir mécanique). On ne sait pas quand la main d’un peintre a mis ces légères touches, à peine roses, dans l’épaisseur des buissons, mais comme on voit (est-ce bien le mot qui convient ?) ça me fait écrire. Seulement, dans la coulée de cette assez longue phrase où sont vraiment des églantiers d’encre, ou des rêveries derrière des mots qui ne sont pas sûrs de vraiment les évoquer ?

 

James Sacré, Le poème n’y a vu que des mots, Centre Poétique de Rochefort-sur-Loire / L’idée bleue, 2007, p. 112.

 

 

 

11/10/2010

Si tu savais, de Robert Desnos

Loin de moi et semblable aux étoiles et à tous les accessoires de la mythologie poétique,
Loin de moi et cependant présente à ton insu,
Loin de moi et plus silencieuse encore parce que je t'imagine sans cesse,
Loin de moi, mon joli mirage et mon rêve éternel, tu ne peux pas savoir.
Si tu savais.
Loin de moi et peut-être davantage encore de m'ignorer et m'ignorer encore.
Loin de moi parce que tu ne m'aimes pas sans doute ou, ce qui revient au même, que j'en doute.
Loin de moi parce que tu ignores sciemment mes désirs passionnés
Loin de moi parce que tu es cruelle.
Si tu savais.
Loin de moi, ô joyeuse comme la fleur qui danse dans la rivière au bout de sa tige aquatique, ô triste comme sept heures du soir dans les champignonnières.
Loin de moi silencieuse encore ainsi qu'en ma présence et joyeuse encore comme l'heure en forme de cigogne qui tombe de haut.
Loin de moi à l'instant où chantent les alambics, l'instant où la mer silencieuse et bruyante se replie sur les oreillers blancs.
Si tu savais.
Loin de moi, ô mon présent tourment, loin de moi au bruit magnifique des coquilles d'huîtres qui se brisent sous le pas du noctambule, au petit jour, quand il passe devant la porte des restaurants.
Si tu savais.
Loin de moi, volontaire et matériel mirage.
Loin de moi, c'est une île qui se détourne au passage des navires.
Loin de moi un calme troupeau de boeufs se trompe de chemin, s'arrête obstinément au bord d'un profond précipice, loin de moi, ô cruelle.
Loin de moi, une étoile filante choit dans la bouteille nocturne du poète. Il met vivement le bouchon et dès lors il guette l'étoile enclose dans le verre, il guette les constellations qui naissent sur les parois, loin de moi, tu es loin de moi.
Si tu savais.
Loin de moi une maison achève d'être construite.
Un maçon en blouse blanche au sommet de l'échafaudage chante une petite chanson très triste et, soudain, dans le récipient empli de mortier apparaît le futur de la maison : les baisers des amants et les suicides à deux et la nudité dans les chambres des belles inconnues et leurs rêves- à minuit, et les secrets voluptueux surpris par les lames de parquet.
Loin de moi,
Si tu savais.
Si tu savais comme je t'aime et, bien que tu ne m'aimes pas, comme je suis joyeux, comme je suis robuste et fier de sortir avec ton image en tête, de sortir de l'univers.
Comme je suis joyeux à en mourir.
Si tu savais comme le monde m'est soumis.
Et toi, belle insoumise aussi, comme tu es ma prisonnière.
Ô toi, loin de moi, à qui je suis soumis.
Si tu savais.


Extrait de Corps et biens

10/10/2010

Vert, 2 d'Antoine Emaz

la lumière tourne

lente

c’est un jardin l’hiver

en fin d’après-midi

la maison calme

il faudrait que les mots ne fassent pas plus de bruit que les choses qu’on les entende à peine dire la table l’herbe le verre de vin comme une vaguelette une ride de son sur la vie silencieuse quasi rien

le frigo vibre

entre vert et jaune

la glycine hésite

pour son restant de feuilles

tout se tient

et tremble

 Extrait de PeauEdition Tarabuste

 

09/10/2010

Stucco doré

enduit terre et chaux, ciré dorée.jpgEncore un exemple de mur ciré. J'ai utilisé un enduit à la chaux et à la terre que j'ai ensuite ciré avec une cire dorée.

Ce type de décor convient autant dans des intérieurs classiques que modernes.

08/10/2010

Aube d'octobre, de Philippe Jaccottet

Il fait un peu plus froid.
   
Le rouge-queue chante dans l'aube qui se dissipe.
   
C'est comme si chantait un charbon.
   
En plein midi, soudain, deux martinets très haut dans le ciel à côté d'un nuage en forme de tour blanche, légère — comme je ne sais quelle apparition foudroyante, énigmatique, ou quelle mesure de la hauteur de l'air, quelle révélation de l'espace aérien, quelle flèche de fer dans le cœur. Une joie bizarre, d'à peine une seconde — et en me relisant, je me rappelle le gerfaut des Solitudes, « scandale bizarre de l'air » —, une lettre tracée sur le bleu puis effacée, un trait — ou le crochet d'un hameçon ? Sait-on qui a pu vous ferrer ainsi ?
   
   
La fauvette dans le tilleul : chant extraordinairement, mystérieusement clair, comme s'il traversait, transperçait une enveloppe, franchissait une limite.
   
   
Fauvette
dernier oiseau parleur en plein été
de quoi me parles-tu ainsi de loin en loin
dans le feuillage du tilleul ?
De quoi peut donc parler voix si limpide ?
   
   
Philippe Jaccottet, Autres journées, Fata Morgana, 1987, 
   

Adieu, de Pierre-Jean Jouve

poème;poésie,adieu de pierre-jean jouve

 

I

Noir. Noir. Sentiment noir.
Frappe image noire un coup retentissant sur le gong du lointain
Pour l'entrée à l'épaisseur bien obscure de ce coeur
L'épaisse cérémonie à la longue plaine noire
De l'intérieur et de l'adieu, de minuit et du départ!

Frappe, comme un gong noir à la porte d'enfer!
Un aigre vent soulève les roseaux des sables
Confond les monts
Sous les nuées de mauvais temps de la mémoire
Fait retomber la vague en éclatante blancheur dans le néant.

C'est la journée épaisse intime où Elle part
Jetant un dernier oeil aux prouesses d'amant,
Où il quitte, quelques maigres longueurs encor de faible sable
Et poussant la vieillesse de l'âge un aigre vent.

Noir, noir, sentiment noir, oh frappe clair et noir
Pour l'épaisse cérémonie à la terre sans lendemain
Portant comme un socle divin le monument de leur départ.


II

De longues lignes de tristesse et de brouillard
Ouvrent de tous côtés cette plaine sans fin
Où les monts s'évaporent puis reprennent
A des hauteurs que ne touche plus le regard:
Là où nous sommes arrivés, donne ta main,

Puis aux saules plus écroulés que nos silences
A l'herbe de l'été que détruisent tes pieds
Dis un mot sans raison profère un vrai poème,
Laisse que je caresse enfin tes cheveux morts
Car la mort vient roulant pour nous ses tambours loin,

Laisse que je retouche entièrement ton corps
Dans son vallon ou plage extrême fleur du temps
Que je plie un genou devant ta brune erreur
Ta beauté ton parfum défunt près du départ
Adorant ton défaut ton vice et ton caprice
Adorant ton abîme noir sans firmament.

Laisse ô déjà perdue, et que je te bénisse
Pour tous les maux par où tu m'as appris l'amour
Par tous les mots en quoi tu m'as appris le chant.


III

Adieu. La nuit déjà nous fait méconnaissables
Ton visage est fondu dans l'absence. Oh adieu
Détache ta main de ma main et tes doigts de mes doigts arrache
Laissant tomber entre nos espaces le temps
Solitaire étranger le temps rempli d'espaces;
Et quand l'obscur aura totalement rongé
La forme de ton ombre ainsi qu'une Eurydice
Retourne-toi afin de consommer ta mort
Pour me communiquer l'adieu. Adieu ma grâce
Au point qu'il n'est espoir de relier nos sorts
Si même s'ouvre en nous le temple de la grâce.

 

Tableau (huile) d'Atkinson Grimshaw

05/10/2010

Newton et les couleurs

Pour celles et ceux qui s'intéressent aux aspects scientifiques des couleurs, et en particulier aux travaux de Newton, un article à consulter sur :

http://www.bibnum.education.fr/physique/optique/lettre-de-newton-contenant-sa-nouvelle-th%C3%A9orie-sur-la-lumi%C3%A8re-et-les-couleurs

04/10/2010

La complainte du petit cheval blanc, de Paul Fort

 

cheval blanc de rubens.jpg

Le petit cheval dans le mauvais temps,

 qu'il avait donc du courage !

C'était un petit cheval blanc,

tous derrière et lui devant.

 

Il n'y avait jamais de beau temps

dans ce pauvre paysage.

Il n'y avait jamais de printemps,

ni derrière ni devant.

 

Mais toujours il était content,

menant les gars du village,

à travers la pluie noire des champs,

tous derrière et lui devant.

 

Sa voiture allait poursuivant

sa belle petite queue sauvage.

C'est alors qu'il était content,

eux derrière et lui devant.

 

Mais un jour, dans le mauvais temps,

un jour qu'il était si sage,

il est mort par un éclair blanc,

tous derrière et lui devant.

 

Il est mort sans voir le beau temps,

qu'il avait donc du courage !

Il est mort sans voir le printemps

ni derrière ni devant.

 

02/10/2010

Depuis tant d'années...de Lorand Gaspar

Depuis tant d'années je lave mon regard
dans une fenêtre où ciel et mer
depuis toujours sont sans s'interrompre
où leurs vies sont un, sont innombrables
sont une fois encore dans mon âme
un champ magnétique d'épousailles
une goutte de lumière-oiseau.

Depuis tant d'années je lave mon regard
à la première couleur si fraîche
sur les lèvres humides de nuit
d'être la peau et d'être la pierre
où mes doigts rencontrent le secret,
ce savoir qu'ils sont et celui qui est
des tonnes infinies de lumière.
Du plus pâle au tranchant du plus sombre
sans s'interrompre entre sang et pensée
entre feuille pinceau étendue
corps de liquide musique à jamais ―


Lorand Gaspar, Cahier Lorand Gaspar, éditions Le Temps qu’il fait, Cahier Seize, sous la direction de Daniel Lançon, avril 2004, page 71.*



Note : ce poème a été publié en 2001 dans la collection Poésie/Gallimard : Lorand Gaspar, Sidi-Bou-Saïd, Patmos et autres poèmes, p. 43.