30/05/2011
Horizon du sol (extrait), d'Etienne Faure
Le soir dans la rue aux cent pas
où déambulent des bassins qui donnèrent la vie,
l’écho du mur d’en face avertit parfois
du brouhaha d’un bar qu’on traverse
soudain frappé du halo bleu ou rouge
des néants révélés, le temps d’entrevoir
l’intention dolosive, les hésitations
marquées par des regards en fuite, dos hostiles,
un recoin de bouche effilée, la menace
martelée du poing sur le zinc, nom de dieu
— comme s’il y était pour quelque chose —
du meurtre préfiguré dans le carmin des trognes
— ça va cogner — et contre les prédateurs
du spectacle un avertissement de couleur semblable
— ma photo, mon poing sur la gueule —
quand plus haut s’ouvrent les fenêtres noires,
s’encadrent dans le chambranle, portraits de nuit,
les fumeurs et les adolescents qui sécrètent
des propos à mi-voix, secrets sans fil,
juste en deçà des arroseurs de forêts primitives
cachés dans le vert jaunissant.
Extrait d' Horizon du sol, Champ Vallon, 2011, p. 26.
Tableau de Roberto Crippa (1921 1972)
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29/05/2011
Peindre un soubassement dans une entrée ou un couloir: astuce de peintre
Dans cette entrée au rez-de chaussée et dans ce couloir à l'étage, peindre un soubassement a permis d'élargir visuellement les espaces et de les personnaliser.
Petite astuce: la lumière n'est pas la même dans les deux pièces (lumière jaune à l'étage, lumière naturelle au rez-de chaussée) et les perceptions des couleurs sont donc différentes. La peinture du soubassement du couloir du haut paraissait très pâle en bas. Pour augmenter la valeur de la couleur et retrouver la même perception visuelle, il a suffit de rajouter des pigments dans la peinture, les mêmes qui ont servis à la fabrication de la peinture du soubassement de l'étage. La peinture du rez de chaussée est donc plus foncée que celle de l'étage.
Pigments utlisés pour le soubassement: ombre naturelle, ombre calcinée, et terre de sienne. Pour le haut du mur: sienne naturelle
Chantier en cours. Conception et réalisation Dominique Hordé et Valérie Auzou (www.en-tous-sens.com)
Fabrication des couleurs : Dominique Hordé
06:52 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peindre un soubassement | Facebook | Imprimer | | |
26/05/2011
Spleen, de Paul Verlaine
Les roses étaient toutes rouges,
Et les lierres étaient tout noirs.
Chère, pour peu que tu te bouges,
Renaissent tous mes désespoirs.
Le ciel était trop bleu, trop tendre
La mer trop verte et l’air trop doux.
Je crains toujours,- ce qu’est d’attendre!
Quelque fuite atroce de vous.
Du houx à la feuille vernie
Et du luisant buis je suis las,
Et de la campagne infinie
Et de tout, fors de vous, hélas!
Aquarelles, Romances sans paroles
Tableau Egon Schiele
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21/05/2011
Finitions stucco, l'été sera chaux, dans Habitat Naturel
Le dernier numéro d'Habitat Naturel est en kiosque. Dans ce numéro, des conseils pratiques pour travailler la chaux donnés en particulier, par Valérie Auzou http://www.en-tous-sens.com/ avec qui je réalise régulièrement des chantiers, et moi-même. Voir également notre intervention à la Foire de Paris: http://vivelescouleurs.hautetfort.com/archive/2011/05/04/...
La chaux retrouve ses lettres de noblesse dans nos intérieurs. Je travaille la chaux sous ses multiples formes:badigeon, chaux brossée, chaux ferrée, stucco, marmorino, tadelakt....Si vous souhaitez réaliser vous-même un chantier, je vous propose de vous accompagner pendant une journée et vous donner ainsi des conseils pratiques sur les produits et la gestuelle.
.Pour lire cet article .Habitat naturell texte.pdf.
07:16 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : stucco, chaux, habitat naturel, accompagnement chantier | Facebook | Imprimer | | |
Histoire de bleu, (extrait) de Jean-Michel Maulpoix
Le bleu ne fait pas de bruit.
C'est une couleur timide, sans arrière-pensée, présage, ni projet, qui ne se jette pas brusquement sur le regard comme le jaune ou le rouge, mais qui l'attire à soi, l'apprivoise peu à peu, le laisse venir sans le presser, de sorte qu'en elle il s'enfonce et se noie sans se rendre compte de rien.
Le bleu est une couleur propice à la disparition.
Une couleur où mourir, une couleur qui délivre, la couleur même de l'âme après qu'elle s'est déshabillée du corps, après qu'a giclé tout le sang et que se sont vidées les viscères, les poches de toutes sortes, déménageant une fois pour toutes le mobilier de ses pensées.
Indéfiniment, le bleu s'évade.
Ce n'est pas, à vrai dire, une couleur. Plutôt une tonalité, un climat, une résonance spéciale de l'air. Un empilement de clarté, une teinte qui naît du vide ajouté au vide, aussi changeante et transparente dans la tête de l'homme que dans les cieux.
L'air que nous respirons, l'apparence de vide sur laquelle remuent nos figures, l'espace que nous traversons n'est rien d'autre que ce bleu terrestre, invisible tant il est proche et fait corps avec nous, habillant nos gestes et nos voix. Présent jusque dans la chambre, tous volets tirés et toutes lampes éteintes, insensible vêtement de notre vie.
Histoire de bleu, collection poésie Gallimard
Tableau d'Elisabeth Couloignier que je remercie. Vous pouvez retrouver son travail:
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18/05/2011
Les réparties de Nina, d'Arthur Rimbaud
LUI - Ta poitrine sur ma poitrine,
Hein ? nous irions,
Ayant de l'air plein la narine,
Aux frais rayons
Du bon matin bleu, qui vous baigne
Du vin de jour ?...
Quand tout le bois frissonnant saigne
Muet d'amour
De chaque branche, gouttes vertes,
Des bourgeons clairs,
On sent dans les choses ouvertes
Frémir des chairs :
Tu plongerais dans la luzerne
Ton blanc peignoir,
Rosant à l'air ce bleu qui cerne
Ton grand oeil noir,
Amoureuse de la campagne,
Semant partout,
Comme une mousse de champagne,
Ton rire fou :
Riant à moi, brutal d'ivresse,
Qui te prendrais
Comme cela, - la belle tresse,
Oh ! - qui boirais
Ton goût de framboise et de fraise,
O chair de fleur !
Riant au vent vif qui te baise
Comme un voleur ;
Au rose, églantier qui t'embête
Aimablement :
Riant surtout, ô folle tête,
À ton amant !....
........................................................
- Ta poitrine sur ma poitrine,
Mêlant nos voix,
Lents, nous gagnerions la ravine,
Puis les grands bois !...
Puis, comme une petite morte,
Le coeur pâmé,
Tu me dirais que je te porte,
L'oeil mi-fermé...
Je te porterais, palpitante,
Dans le sentier :
L'oiseau filerait son andante
Au Noisetier...
Je te parlerais dans ta bouche..
J'irais, pressant
Ton corps, comme une enfant qu'on couche,
Ivre du sang
Qui coule, bleu, sous ta peau blanche
Aux tons rosés :
Et te parlant la langue franche - .....
Tiens !... - que tu sais...
Nos grands bois sentiraient la sève,
Et le soleil
Sablerait d'or fin leur grand rêve
Vert et vermeil
........................................................
Le soir ?... Nous reprendrons la route
Blanche qui court
Flânant, comme un troupeau qui broute,
Tout à l'entour
Les bons vergers à l'herbe bleue,
Aux pommiers tors !
Comme on les sent tout une lieue
Leurs parfums forts !
Nous regagnerons le village
Au ciel mi-noir ;
Et ça sentira le laitage
Dans l'air du soir ;
Ca sentira l'étable, pleine
De fumiers chauds,
Pleine d'un lent rythme d'haleine,
Et de grands dos
Blanchissant sous quelque lumière ;
Et, tout là-bas,
Une vache fientera, fière,
À chaque pas...
- Les lunettes de la grand-mère
Et son nez long
Dans son missel ; le pot de bière
Cerclé de plomb,
Moussant entre les larges pipes
Qui, crânement,
Fument : les effroyables lippes
Qui, tout fumant,
Happent le jambon aux fourchettes
Tant, tant et plus :
Le feu qui claire les couchettes
Et les bahuts :
Les fesses luisantes et grasses
Du gros enfant
Qui fourre, à genoux, dans les tasses,
Son museau blanc
Frôlé par un mufle qui gronde
D'un ton gentil,
Et pourlèche la face ronde
Du cher petit.....
Que de choses verrons-nous, chère,
Dans ces taudis,
Quand la flamme illumine, claire,
Les carreaux gris !...
- Puis, petite et toute nichée,
Dans les lilas
Noirs et frais : la vitre cachée,
Qui rit là-bas....
Tu viendras, tu viendras, je t'aime !
Ce sera beau.
Tu viendras, n'est-ce pas, et même...
Elle - Et mon bureau ?
9ème poème du cahier de Douai écrit alors qu'il n'a pas encore 16 ans
Tableau de Pierre Bonnard (Prairie, peint dans les années 30
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15/05/2011
Orient, de Nizar Kabbani
Brisées les jarres
Les jarres de couleurs
Notre rendez-vous
Est dans les nuages
Sous les fenêtres de l'Orient.
Notre voyage
Dans les ports de turquoise
Et sur les stores bleus
De l'Occident.
Avec les parfums
Notre couche voyage
Rose
Changeante aux horizons.
Nourrissons-nous
Aux surplis de la rose
A tout ce que la nuit recèle
De rythmes et d'amour.
Extrait du Poème Orient, Anthologie de la littérature arabe contemporaine, éditions du seuil, p150
Tableau de Matisse (L'escargot, 1952)
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13/05/2011
Le vert en seconde vie, de Dominique Sorrente
Épuisé de sa journée, le vert
fait grimace
tout au fond des carrières arides.
Il se rappelle la joue de la forêt,
comment bourdonnent les elfes en rangs serrés
qui ont le baiser facile,
la prière d’âge nu sur les mousses
et son nectar.
La vie va vite derrière le verger,
sur le carré d’herbe où l’on essuie déjà les traces
des rendez-vous, à bruits de tôles et de marteaux - piqueurs,
vite sur l’accoudoir blême où s’appuient les morts
qui ont troqué leur tapis volants
contre des urnes.
En ville, on parlemente avec
la feuille qui sait qu’elle n’attrapera jamais le ciel.
Un lierre rebelle se met à invectiver le jardinier
devenu pesticide.
Mais le vert ne trouve aucune raison
pour que le monde passe son tour.
Il attend obstinément de naître,
de naître encore,
et qu’on apprenne à épeler son nom
en broutant dans un feu d’herbe rare.
Texte inédit (Merci à Dominique Sorrente de me confier ce texte). On peut retrouver Dominique Sorrente sur son blog http://www.scriptorium-marseille.fr
Dessin de Federico García Lorca
06:49 Publié dans Art et poésie en couleurs, Poésie et couleurs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le vert en seconde vie, federico garcía lorca, dominique sorrente | Facebook | Imprimer | | |
12/05/2011
Le blanc et les prénoms
La couleur blanche étant le symbole de la pureté, il n'est pas étonnant que l'on retrouve beaucoup de prénoms dont l'origine étymologique renvoie à la couleur blanche:
Origine germanique: blank (brillant, clair): Blanche, Bianca
Origine celtique: Gwenn (blanc, pur): Guenièvre, Jennifer, Gwenn, Gwennola, Gwennoline, Goulven, Goulwen, Gwenaël (le), Gwendaline, Gwendal, Gwendoline, Maïwenn.
Origine latine
Albus, alba (d'un blanc pur): Aube, Audeline, Alban, Albine, Albina, Alba.
Candidus, candida (d'un blanc éclatant) : Candide, Candida, Candy, Candie, candido
A noter que Blandine est formée sur l'adjectif d'origine latine Blandus, qui signifie caressant et flatteur et n'a donc rien à voir avec le blanc!
(Référence Dictionnaire des prénoms de Chantal et Tristan Hordé, Larousse, Edition de 2009)
Photo d'ORLAN, Vierge Blanche au nuage de plastique Bulle, 1984, donation Camille, Coll. Centre Pompidou
05:49 Publié dans Blanc, Pigments et couleurs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : blanche, blanc, couleurs, tristan hordé, chantal tanet, dictionnaire des prénomns, orlan | Facebook | Imprimer | | |
10/05/2011
Chapitre XV, l'ombre, (extrait des Ombres errantes) de Pascal Quignard
(A propos du texte que JunichiroTanizaki publia en 1933 où il disait qu'il regrettait l'ombre)
Il aimait la pénombre que développe le thé dans son monde chaud et liquide.
Et les couleurs que la petite feuille roulée déploie en filament dans l'eau avant de s'y mêler.
Et le déchet rougeâtre et à certains égard automnal qui vient peu à peu gésir au fond du bol de porcelaine.
xx
Il aimait l'affût lié aux ténébres et à l'immensité flottante qu'elles ajoutent.
Il aimait les vêtements aux belles couleurs sombres dans les marrons ou les gris.
Les Ombres errantes, édition Grasset, p 47 et 48
Tableau de zao wou ki
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09/05/2011
Le ruisseau de Jacques Prévert
Beaucoup d’eau a passé sous le pont
et aussi énormément de sang
Mais aux pieds de l’amour
coule un grand ruisseau blanc
Et dans les jardins de la lune
où tous les jours c’est ta fête
ce ruisseau chante en dormant
Et cette lune c’est ma tête
où tourne un grand soleil bleu
Et ce soleil c’est tes yeux
Extrait de Histoires
Tableau de John Atkinson Grimshaw (6 septembre 1836 – 13 octobre 1893)
21:30 Publié dans Art et poésie en couleurs, Poésie et couleurs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : john atkinson grimshaw, le ruisseau, jacques prévert, histoires | Facebook | Imprimer | | |
07/05/2011
Atelier découverte de la chaux à la Foire de Paris 2011
Un petit aperçu de notre intervention du 3 mai 2011, à la Foire de Paris, dans le cadre du Café Slow. Merci à Kasavox www.kasavox.com, le premier réseau social sur l'univers de l'habitat qui a initié cet atelier découverte de la chaux: "La chaux dans tous ses états".
Avec Valérie Auzou *(www.en-tous-sens.com), nous avons fait un tour historique de la chaux et de ses différentes utilisations. Ensuite, découverte "en vrai", de cette matière si sensuelle aux nombreuses qualités: elle laisse respirer le maçonneries et réduit les risques d'humidité; elle est également antiseptique (et désinfecte), perméable à la vapeur, imperméable à l'eau, isolante phonique et thermique.
Nous avons présenté nos outils de travail et les matières que nous utilisons, commenté des échantillons de diférentes manière de travailler la chaux, et mis la main à la pâte, plus précisement au tadelakt et à la chaux ferrée. Ces deux heures à la fois théoriques et pratiques ont permis de mieux appréhender cette matière.
Nous avions apporté nos outils de travail : platoirs de diférentes tailles, taloche éponge bleu, brosse à badigeon, couteaux américains, gants de protection, galets....
Matières: chaux en poudre, chaux en pâte, blanc de meudon, caséine, poudre de marbre, sables de différentes couleurs, pigments (terres, ocres, oxydes..), savon noir...
Nous avons même pu masser avec un galet et du savon noir un échantillon de tadelakt. (Valérie Auzou en pleine action!)
Échantillons présentés : badigeon, peinture à la chaux, chaux ferrée, marmorino, stucco, tadelakt...: dans le domaine de la décoration, la chaux offre de nombreuses possibilités!
* Valérie et moi travaillons ensemble régulièrement sur des chantiers, à l'atelier, échangeons sur notre métier, les techniques...
06:24 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chaux, enduits décoratifs, kasavox, atelier découverte | Facebook | Imprimer | | |
03/05/2011
Les erreurs, de Jean Tardieu
(La première voix est posée, polie, maniérée et prétentieuse; l’autre est rauque, méchante et dure.)
Je suis ravi de vous voir
bel enfant vêtu de noir.
- Je ne suis pas un enfant
je suis un gros éléphant.
Quelle est cette femme exquise
qui savoure des cerises ?
- C’est un marchand de charbon
qui s’achète du savon.
Ah! que j’aime entendre à l’aube
roucouler cette colombe !
- C’est un ivrogne qui boit
dans sa chambre sous le toit.
Mets ta main dans ma main tendre
je t’aime ô ma fiancée!
- Je n’suis point vot’ fiancée
je suis vieille et j’suis pressée
laissez-moi passer !
Jean Tardieu ("Monsieur monsieur" Gallimard 1951)
22:30 Publié dans Art et poésie en couleurs, Poésie et couleurs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean tardieu, les erreurs, ilya zomb, noir | Facebook | Imprimer | | |
Matisse et la couleur (1943)
"JE SENS par la couleur, c’est donc par elle que ma toile sera toujours organisée. Encore convient-il cependant que les sensations soient condensées et que les moyens utilisés soient portés à leur maximum d’expression. Pour aboutir à une traduction directe et pure de l’émotion, il faut posséder intimement tous les moyens, avoir éprouvé leur réelle efficacité. Les jeunes artistes n’ont pas à craindre de faire de faux pas.
La peinture n’est-elle pas une incessante exploration en même temps que la plus bouleversante des aventures. Ainsi quand je faisais mes études je cherchais tantôt à obtenir un certain équilibre et une rythmique expressive rien qu’avec des couleurs, tantôt à vérifier le pouvoir de la seule arabesque.
Et lorsque ma couleur arrivait à une trop grande force d’expansion, je la meurtrissais –ce qui ne veut pas dire que je l’assombrissais –afin que mes formes parviennent à plus de stabilité et de caractère. Qu’importent les dérivations, si chacune permet d’avancer vers le but ! Il n’y a pas de règles à établir, encore moins de recettes pratiques, sinon on fait de l’art industriel. Comment d’ailleurs pourrait-il en être autrement puisque, lorsque l’artiste a produit quelque chose de bien, il s’est involontairement surpassé et ne se comprend plus.
Ce qui importe ce n’est pas tant de se demander où l’on va que de chercher à vivre avec la matière, de se pénétrer de toutes ses possibilités. L’apport personnel de l’artiste se mesure toujours à la façon dont il crée sa matière et plus encore à la qualité de ses rapports."
Ecrits et propos sur l'Art d'Henri Matisse
Tableau "La tristesste du roi".
06:02 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : matisse, peintre, peinture, couleurs | Facebook | Imprimer | | |