20/02/2016
Quelque chose de mal raconté (extrait), de James Sacré
Marc Léonard, L'âme du chien errant autour de la maison abandonnée - 73 x 100 cm
Le printemps fait venir des couleurs
aux maisons d’un quartier avec des arbres des pelouses
et beaucoup de bleu paraît
l’impression qu’on a c’est un peu comme de passer
dans l'air et du terreau mêlés
à travers des serres bien entretenues très
suffisamment dans la lumière et le neuf d’une saison
on aurait défait les toits et des parois de verre
le bleu qui brille rien qui dise
s’il est un leurre étonnamment vif ou vraiment
la matière comme d’un espace très fin de temps
qu’on bouge sa main ou des mots dedans.
Figures qui bougent un peu et autres poèmes, Quelque chose de mal raconté, p 136 Poésie/Gallimard.
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21/10/2014
Lien Mortel,d'Alejandra Pizarnik
Tableau de Marc Léonard
Paroles émises par une pensée en guise de planche de sauvetage. Faire l’amour à l’intérieur de notre étreinte alluma une lumière noire : l’obscurité se mit à briller. C’était la lumière retrouvée, éteinte doublement mais d’une certaine façon plus vive que mille soleils. La couleur du mausolée enfantin, la couleur mortuaire des désirs contenus s’ouvrit dans la chambre sauvage. Le rythme des corps cachait le vol des corbeaux. Le rythme des corps creusait un espace de lumière à l’intérieur de la lumière
Alejandra Pizarnik, Œuvre poétique, traduit de l’espagnol (Argentine) par Silvia Baron Supervielle et Claude Couffon, édition préparée par Silvia Baron Supervielle, Actes Sud, 2005 (collection Le Cabinet de lecture d’Alberto Manguel), p. 243
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14/03/2014
Ce qu'on voit c'est aussi les mots, de James Sacré
Tableau de Marc Leonard, " La baie", à retrouver sur son site http://marcleonard.fr/
On est dans la couleur comme avec un visage. Un visage qui brille à cause du verbe aimer. C'est difficile de bien comprendre comment le verbe aimer paraît dans la couleur. On dirait que c'est toujours à côté de ce qu'on regarde (comme un silence, l'idée d'un sourire dans les aubépines, d'un sous-vêtement qui sèche entre un pré et le bleu du ciel). La couleur fait qu'on a le cœur et les yeux qui bougent. Comme un désir. La couleur vient aux joues.
Extrait de Ce qu'on voit c'est aussi les mots, à des peintures d'Olivier Debré,
Recueil "La peinture du Poème s'en va, Edition Tarabuste, p 15
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23/03/2013
Le poème sait bien que le malheur du monde est grand, de James Sacré
Marc Léonard. La plage sous l'orage. A retrouver sur ses sites, là et là
On finit toujours par aimer le bruit des mots
Ce qui tremble et qui chante en leur malheur
qu'on oublie
Treblinka Chatilla, l'amour et le vin doux, scandale!
Et le plaisir qu'un film prend à des endroits d'une Pologne
ou d'ailleurs
Le noir du temps qui se transforme en couleur tendre
Débris campagne qui s'est installée traveling
Pour aller où?
Le malheur du monde est sans âge
Sabra Cambodge la frange au loin du Chili Saquiet
Hiroshima Bézier sacs de Rome et de Bizance on s'habitue,
les mots
Sans rien d'assez vrai poème qui les musique en mensonges
Pour que le bonheur soit encore possible
Pour caresser le peu qui reste;
Ecrire est un geste de vivant
Qui pense au mot bonheur dans le bruit de la mort.
Une fin d'après-midi à Marrakech, Le poème sait bien que le malheur du monde est grand, p156, Editions Ryôan-ji
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15/02/2013
Hiéroglyphe, de Charles Cros
Marc Léonard. Idaho. Acrylique/bois. 60x73 cm A retrouver sur ses sites, là et là
J’ai trois fenêtres à ma chambre :
L’amour, la mer, la mort,
Sang vif, vert calme, violet.
Ô femme, doux et lourd trésor !
Froids vitraux, odeurs d’ambre.
La mer, la mort, l’amour,
Ne sentir que ce qui me plaît…
Femme, plus claire que le jour !
Par ce soir doré de septembre,
La mort, l’amour, la mer,
Me noyer dans l’oubli complet.
Femme! femme! cercueil de chair !
Charles Cros, Recueil Le collier de griffes, p 316, Rimbaud, Cros, Corbières,
Lautréamont, Collection Bouquins
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23/01/2013
Répétition, de Valérie Rouzeau
Tableau de Marc Leonard - Séance n°286 - Bienvenue - Acrylique - 146x114 cm. Lien sur son site
On ne connaît pas le cœur des gens
Il est tant mal visible que parfois
On cogne dedans
Quelle misère de prendre le train
Quand au bout i n'y a personne rien
On ne sait pas l'avais des anges
Non plus que des moulins à eau
On se sert un grand verre de vent
De source de pluie des yeux
On ignore comment vivre comme eux
On se sert un grand verre de vin
Dans une maison avec enfants avenir chien
Le quai fait des bruits de chaussures
Le quai fait des bruits de valises à roulettes et des
bruits d'avant
Le quai est vide vide vide on bute dans l'air
Pardon messieurs dames j'ai cru à un nuage
Vous êtes innombrables qui ne m'êtes personne
Je suis innombrable et comme vous presque rien
Prenons donc un pot amical au lieu d'un pot au noir
d'un mauvais coup
On ne connaît pas d'autre cœur dans le noir que le
nôtre et encore
Ni dans le jour non plus alors à la bonne vôtre
Et nous débarquerons sous le soleil battant.
Valérie Rouzeau, Quand je me deux, Le temps qu'il fait,2009, p. 45-46.
Merci à Marc Léonard pour sa confiance.
Merci à Tristan Hordé et à son blog litteraturedepartout.hautetfort.com
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