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30/05/2012

Quand des enduits décoratifs jouent les couleurs et structurent l'espace

 

 

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Ce chantier a séduit Cuisines&Bains qui l'a choisi pour illustrer un article sur "Des goûts et des couleurs" paru en Mars/Avril 2012. (Numéro 138)

C'est Laurence boudet qui a imaginé l'organisation et la décoration de cet appartement ainsi que le choix des couleurs.

Elle a joué sur l'utlisation des complémentaires vert et rouge (que j'utlise beaucoup moi aussi) et un choix de gris subtils.

J'ai créé et réalisé des enduits sur mesure (le rouge orangé, et le gris, très légerement rosé du salon...)

Ces enduits sont très fins et très lisses. Ils donnent une sensation de profondeur, liée à la succession de couches. 

Côté salle-à-manger, le miroir a été sublimé, côté salon, le mur de plus de cinq de hauteur a repris une dimension plus conviviale.

 Je joue sur les transparences, la lumière et les couleurs qui apportent beaucoup de modernité dans l'utilisation de la matière.

                                                                                                  

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27/05/2012

La mer écrite, Marguerite Duras

Nicholas Hughes
via 3wings


“Tout est devenu BLEU.  C’est bleu.  C’est à crier tellement c’est bleu.        

C’est du bleu venu des origines de la Terre, d’un cobalt inconnu.  On ne peut pas arrêter ce bleu, ces traînées de poussières bleues des cimetières des enfants.  On souffre.  On pleure.  Tout le monde pleure. Mais le bleu reste là.  Acharné. Le bleu des enfants comme celui d’un ciel.” 

 

La Mer écrite, en collaboration avec Hélène Bamberger, Marval1996

Photo de Nicholas Hughes

26/05/2012

Les Poésies, de Georges Schehadé


Quand tremblera l'automne sur la montagne
Mets à ton cou l'oeil des cygnes
Les beautés sont dans le vent et l'heure est noire
Je t'aime on me l'a dit.


Les Poésies XIV (Poésie/Gallimard)

Tableau de Laurence-Amelie Schneider dont vous pouvez retrouver le travail sur http://laurence-amelie.com

 

25/05/2012

Mobile de camions couleurs (extrait), de James Sacré

        

Blanc à bas orange, caisse blanche - rouge à

longue ligne rouge dans le bas de la caisse. Le mot

"Central", à l'avant en haut - bleu et blanc à charge-

gement à claire-voie, grande masse grise -

"National Carries" en bleu sur la caisse blanche

j'oublie quelle couleur emporte le tout - noir et

caisse blanche la cabine motrice en escalier ramassé

collé à la caisse -

 

       Toute une gamme de couleurs fortes som-

bres : dans les bleus, verts, violets, des rouges, des

marrons riches, les noirs ;

        Toute une gamme de couleurs claires, bleu

beige, jaune et tant de blanc, ocre, violet clair;

         D'autres : bistre, ocre beige, gris métalliques

gris- blanc

         Un bleu-vert avec caisse orange

         Petit nez bleu pétrole suivi d'une volumi-

neuse élévation de tôle même couleur et la caisse

blanche

 

Extrait de : Mobile de camions couleurs, p 49 , photographies de Michel Butor, éditons Virgile, 2010.

Eric Tabuchi, Alphabet Truck., Paris, 2008, 26 cartes sous étui, 15,5 x 19,2 cm.

Sens et matière: l'odorat

Je suis très sensible aux odeurs. Réminiscence de l'enfance. Tout est odeur. 

Elles peuvent me griser, m'entraîner, comme me perturberDes solvants toxiques, mais aussi des huiles essentielles me donnent mal à la tête. Je n’aime pas l’odeur de certaines peintures acryliques. Ces odeurs me déconcentrent. Or, j'ai besoin d'être tout à mon mur, ma matière, à l'organisation de mes couleurs, de l'espace. J’aime l’odeur âcre des pigments de terre, en particulier celle de la terre pourrie, à la couleur  très proche de l'ombre naturelle - à la terre se mêlent les parfums venant de si loin d'une herbe coupée depuis plusieurs jours - l’odeur un peu écœurante du glacis à l'huile, mélange d'huile de lin et de térébenthine, dont je n'abuse pas, les effluves acides de la chaux.

L'odeur de la matière participe au plaisir du travail. Tous les sens sollicités ont besoin d'être en harmonie: l'épreuve physique peut alors commencer! Ce travail demande une concentration totale. Etre uniquement là et dans, et surtout pas ailleurs. 



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sens,odorat,stucco 

sens,odorat,stucco

Mur de 5,10 de auteur sur 3,70 de large. Enduit minéral, pigments de terre.Travail à la taloche et au couteau américain.

 

Avril, de Gérard de Nerval

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Déjà les beaux jours, - la poussière,
Un ciel d'azur et de lumière,
Les murs enflammés, les longs soirs ;
- Et rien de vert : - à peine encore

Un reflet rougeâtre décore
Les grands arbres aux rameaux noirs !
Ce beau temps me pèse et m'ennuie.
- Ce n'est qu'après des jours de pluie

Que doit surgir, en un tableau,
Le printemps verdissant et rose,
Comme une nymphe fraîche éclose
Qui, souriante, sort de l'eau.

 

 

Extrait du recueil "Odelettes"

Tableau d'Emmanuelle Bollack à retrouver sur son site http://bollack.carbonmade.com/about

Corps et espace

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Au démarrage, un mur brut en béton qui va être enduit et peint avec une couche d'impression. Ensuite, nous réalisons un enduit décoratif que nous protégeons avec du vernis.

 

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Avec le temps, j’ai pris possession des espaces. Je peignais de petits tableaux, les murs se sont imposés à moi. 

J’ai toujours le sentiment de faire corps avec le mur. Une histoire de rencontre. Une matière, un mur et moi. Je réussis même à combattre mon vertige et à travailler sur de grandes hauteurs. 

 Ce n’est pas seulement ma main qui est en mouvement, mais tout mon corps. Petits mouvements, grands mouvements, mon corps danse devant le mur.

Tout mon corps est sollicité : à la fin d'un tel chantier, pratiquement chacun de mes muscles  a travaillé...

J’aime cette symbiose physique entre ces murs et mon corps; j'aime les imprimer de matières et de couleurs. J'aime cet espace qui s'offre à moi. J'aime que mon corps s'exprime ainsi. J'aime  avoir besoin de tout mon corps, de mon attention, de ma concentration, de ma vigilance, que chaque geste soit juste pour réaliser un mur.

Il y a une complexité à aborder ces espaces, car il faut trouver un mouvement régulier, mais pas trop. Occuper l'espace sans avoir de recul, parce que pris par le mur, parce que travaillant sur un echaffaudage et surtout, parce qu'on ne peut pas s'arrêter...

Sur ce mur, j'ai travaillé avec Valérie Auzou et il nous a fallu avoir une belle complicité et une cohérence de main et de mouvements entre nous deux.

Ce mur est situé dans un hall d'un HLM. Il reste des finitions à faire, en particulier le vernir. Le plus grand mur a une surface de 40 m2. Il y a deux passes d'enduit, trois couches de vernis. 



Stylisme : Corinne Crenn

Organisation du chantier, création des enduits (minéraux) et des couleurs: Dominique Hordé.

Réalisation des enduits: Valérie Auzou et Dominique Hordé

Outils utlisés: Taloche et couteau américain



24/05/2012

Le noir, par Hokusai

 

"Il y a le noir antique et le noir frais, le noir brillant et le noir mat, le noir à la lumière et le noir dans l’ombre. Pour le noir antique, il faut y mêler du rouge ; pour le noir frais, c’est du bleu ; pour le noir mat, c’est du blanc ; pour le noir brillant, c’est une adjonction de colle ; pour le noir dans la lumière, il faut le refléter de gris."


Les trois croix, Rembrandt, 1653,  Pointe sèche et burin.  385 x 450 mm (4 eme état) http://expositions.bnf.fr/rembrandt/grand/048_4.htm

Citation d'Hokuzai,(1760-1849) Extrait d'Hokusai, d'Edmont de Goncourt, 1896, nouv. éd. augmentée par Matthi Forrer, Paris, Flammarion, 1988

 

22/05/2012

Pourquoi je vis, de Boris Vian

   
 

Pourquoi que je vis
Pourquoi que je vis
Pour la jambe jaune
D'une femme blonde
Appuyée au mur
Sous le plein soleil
Pour la voile ronde
D'un pointu du port
Pour l'ombre des stores
Le café glacé
Qu'on boit dans un tube
Pour toucher le sable
Voir le fond de l'eau
Qui devient si bleu
Qui descend si bas
Avec les poissons
Les calmes poissons
Ils paissent le fond
Volent au-dessus
Des algues cheveux
Comme zoizeaux lents
Comme zoizeaux bleus
Pourquoi que je vis
Parce que c'est joli

Extrait du recueil "Je ne voudrais pas crever" Editions des Allusifs

Summer Evening - Edward Hopper. 1947, Collection privée

16/05/2012

Il n'y a que la voix qui reste, de Forough Farrokhzâd

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Pourquoi m'arrêterai-je, pourquoi ?

Les oiseaux sont partis en quête d'un chemin bleu

L'horizon est vertical

L'horizon est vertical et le mouvement : jaillissant

et dans les tréfonds du regard

Les planètes lumineuses tournoient

La terre dans les hauteurs se répète

Et les puits emplis d'air

Se transforment en galeries de liaison

Et le jour est une étendue

Que ne saurait contenir le rêve étroit

Du vermisseau qui ronge le journal

 

Pourquoi m'arrêterai-je ?

Le chemin passe à travers les vaisseaux de la vie

L'atmosphère de la matrice lunaire

Tuera les humeurs

Et dans l'espace chimique après le lever du soleil

Il n'y aura que la voix

Infiltrée par les particules du temps

Pourquoi m'arrêterai-je ?

[...]

 

Forough Farrokhzâd (1933-1968), traduction Sara Saïdi Boroujeni, dans Europe, "Littérature d'Iran", n° 997, mai 2012, p. 286."le poids de l'absence""

                             acrylique 30x40 de Pierre Gaudu, 1 juin 2010, (collection particulière Paris)

                             http://www.artnova-connect.com/
                             http://pierre-gaudu.over-blog.com/

                             http://gauduphoto.blogspot.fr/


12/05/2012

Le coeur marin, de Raymond Queneau

 

Regrets perdus dans la marée

crêtes abîmées par le vent

ceux-là sans cesse ramenés

et celles-ci disparaissant

nul effluve nulle rosée

ne vient calmer le palpitant

la vague verte abandonnée

s'abat perpétuellement

tandis que chaque jour rapporte

tous ces regrets devant la porte

 

Raymond Queneau, Fendre les flots, Gallimard,

1968, p. 61.

Carton enduit de 15x15 d'Elisabeth Coulognier à retrouver sur http://l-ivredematieresetdecouleurs.blogspot.fr/p/petits-...

08/05/2012

Le plaisir, de Paul Louis Rossi

 

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(donnez-nous des plaisirs aigus
                croisés comme des fers d'épées)
 
Il l'embrasse il la vénère
Elle a des cheveux roux et fous
Ils semblent dire une prière
L'un pour l'autre et contre tous
 
(ah ! donnez-nous des plaisirs aigus
                l'odeur des œillet sauvages)
 
Elle sourit au fond de la salle
Une légère moue sur les lèvres
Un col blanc comme une voile
Tendue sur la mer tranquille
 
(des aiguilles de pins
            criblées des feux de l'été)
 
Elle penche la tête pour cacher
Le trouble de son regard
Son désir et sa chasteté
Pareils au vin à l'eau mêlés
 
(violet couleur de la mer
            violet couleur de la mort)
 
Pris d'une passion ingénue
Il s'agite devant ses yeux
Les prestiges de sa bouche
Rêvant son image nue
 
(comme une bête furieuse
            un taureau ivre de rouge)
 
L'orage gronde sur la côte
Ils sentent venir le désir
De mesurer côte à côte
Le vertige du plaisir
 
(un paysage endormi
            lassé de couleurs et de cris)
 
Ils reposent ensommeillés
Sur le sable d'une plage
Abandonnés contre les épaves
Seuls et las de s'être enlacés
 
 
 
 
 
Quand Anna Murmurait, Anthologie des poésies, 1953-1999, pages 178, 179
Dessin d'Egon Shiele
        

06/05/2012

Spleen, de Charles Baudelaire

 

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle 
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis, 
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle 
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits;

Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris;

Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.


Les Fleurs du Mal, 1857

Pentti Sammallahti, Koriyama City, Fukushima, Japan, 2005

03/05/2012

Histoire de murs




Chaque mur a sa propre histoire, que le seul regard ne parvient pas toujours à appréhender;

Il porte en lui la mémoire de tout ce qui lui est arrivé. 

 

Dans le langage technique des peintres, on appelle « fantômes », les traces de la vie du mur qu’on ne pouvait voir ou même sentir avec les doigts. Ces fantômes se révélent une fois qu’on a passé son enduit.

 

La  rencontre avec un mur est toujours une nouvelle histoire. Le même enduit, la même couleur réagiront de manière très différente suivant le support. Mon métier demande de l'humilité. S'il est indispensable d'anticiper toutes les difficultés, il faut aussi accepter d'être surpris, remis en cause. Rien de définitif, d'acquis. Comme la vie.


Rares sont les murs sans surprise...


Je connais chaque millimètre carré du mur que je travaille ; ses irrégularités, ses niveaux d’absorption de la matière alors qu’à l’œil, il semble uniforme. Mon geste doit s’adapter à cette histoire.


Aucune certitude, mais une connaissance de ses produits, des techniques. Et l'amour de ce métier.




Réalisation du Stucco nacré : Dominique Hordé

Styliste : Corinne Crenn

 

01/05/2012

La peur de la couleur, exposition du 25 avril au 15 juin 2012

 

Maryam Madhavi réunit une douzaine de pièces récentes et inédites des designers et artistes de la galerie Perimeter, choisies pour l'importance de la couleur dans le contexte de leur conception et y ajoute deux de ses dernières créations.

Designers et artistes exposés: Aldo Bakker, Campana Brothers, Miguel Chevalier, Check Diallo, Janette Laverriere, Tomas Libertiny, Maryam Mahdavi, Ifeanyi Oganwu, Paola Petrobelli, Pierre Paulin, Studio Job


47, rue saint-André des arts, 75006 Paris 6e

T. 33 1 55 42 01 22
F. 33 1 55 42 05 27
contact@perimeter-editions.com
http://www.perimeter-editions.com

http://www.paris-art.com/exposition-art-contemporain/la-p...