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15/12/2012

Sonia de Georg Trakl

Denise Eyer-Oggier 100x100cm.jpg

                  © Denise Eyer-Oggier 100x100cm 2010, Garden of full illusions III


« Le soir qui revient dans le vieux jardin ;
Vie de Sonia, bleu du silence.
Le vol lointains des migrateurs;
Arbre nu, automne et  silence.

Tournesol tendrement penché
Sur Sonia et sa blanche vie.
Plaie sanglante jamais montrée r
Éveille en les chambres la vie

Où résonnent le bleu des cloches ;
Pas de Sonia tendre silence.
Bête qui meurt salue et passe
Arbre nu, automne et  silence.

Soleil des jours anciens rayonne
Sur Sonia et ses blancs sourcils 
Neige qui humecte ses joues,
Et le fourré de ses sourcils. »

 

Trakl Poème II traduction par Jacques Legrand GF Flammarion

Denise Eyer-Oggier :

09/12/2012

Le tramway, de Claude Simon

                      P1040450

                             

Personne ne ramassait les olives tombées de l’arbre et dont les pulpes écrasées parsemaient de taches noires les trois marches de brique par lesquelles, tournant brusquement à droite, se terminait la première rampe du sentier bordé de ces buissons d’un bleu pâle, personne non plus, sauf les enfants, ne faisait attention aux figues trop mûres, à la peau ratatinée et ridée, presque noire, à la chair éclatée, pourpre, granuleuse et sucrée, éparpillées quelques mètres plus loin parmi les touffes d’herbe encore vertes du pré roussi par l’été et qu’il fallait dans l’odorant et lourd parfum des feuilles disputer aux fourmis. Au bout de l’allée bordée de mûriers, le tramway s’arrêtait au pied du grand pin parasol dont le tronc penché par le vent, presque couché à sa base, était recouvert non pas exactement d’écorce mais d’épaisses écailles encastrées l’une dans l’autre en losanges, d’un gris soyeux, légèrement teinté de rose en leur centre et bordées d’un rugueux bourrelet brun. Entre deux d’entre elles sourdait en permanence une coulée de résine qui formait d’abord une grosse bulle, à peu près de la taille d’une groseille, d’un jaune d’or étincelant au soleil et dont la base se couvrait d’une sorte de taie avant de finir par s’écouler en une longue traînée de larmes grises, peu à peu blanchâtre, comme une fiente d’oiseau. 

Claude Simon, Le tramway, les éditions de Minuit, 2001, p. 139-140

Photographie non libres de droit : © Coline Termash  http://colinetermash.canalblog.com/  que je remercie.

 


08/12/2012

Rondeau, de Georg Trakl

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"J'aime surtout ceux qu'il est difficile d'aimer" Léonard Valette, 100 x 100 cm, 12 avril 2012, © Denise Eyer-Oggier


Il s'est enfui l'or de nos jours,

Enfuis les bruns, les bleus du soir :

Mortes les flûtes du pastour

Enfuis les bleus, les bruns du soir

Il s'est enfui l'or de nos jours.


Trakl, Poèmes II, GF flammarion, page 67

Denise Eyer-Oggier :

01/12/2012

Conseil en couleurs dans une villa

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Double mission dans cette villa. Apporter de la couleur sur des murs lontgemps restés blancs. Elles se sont fondues dans le décor comme si elles avaient toujours été là. Et réalisation d'un mur en chaux brossée patinée. Pour en savoir plus, c'est ICI.


Gauguin (Lettre à Jacques Brel), de Barbara

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Près de la mer, 1892, huile sur toile, 67,9 × 91,5 cm, National Gallery of Art 


Il pleut sur l'île d'Hiva-Oa.
Le vent, sur les longs arbres verts
Jette des sables d'ocre mouillés.
Il pleut sur un ciel de corail
Comme une pluie venue du Nord
Qui délave les ocres rouges
Et les bleus-violets de Gauguin.
Il pleut.
Les Marquises sont devenues grises.
Le Zéphir est un vent du Nord,
Ce matin-là,
Sur l'île qui sommeille encore.

Il a dû s'étonner, Gauguin,
Quand ses femmes aux yeux de velours
Ont pleuré des larmes de pluie
Qui venaient de la mer du Nord.
Il a dû s'étonner, Gauguin,
Comme un grand danseur fatigué
Avec ton regard de l'enfance.

Bonjour monsieur Gauguin.
Faites-moi place.
Je suis un voyageur lointain.
J'arrive des brumes du Nord
Et je viens dormir au soleil.
Faites-moi place.

Tu sais,
Ce n'est pas que tu sois parti
Qui m'importe.
D'ailleurs, tu n'es jamais parti.
Ce n'est pas que tu ne chantes plus
Qui m'importe.
D'ailleurs, pour moi, tu chantes encore,
Mais penser qu'un jour,

 

Les vents que tu aimais
Te devenaient contraire,
Penser
Que plus jamais
Tu ne navigueras
Ni le ciel ni la mer,

Plus jamais, en avril,
Toucher le lilas blanc,
Plus jamais voir le ciel
Au-dessus du canal.
Mais qui peut dire ?
Moi qui te connais bien,
Je suis sûre qu'aujourd'hui
Tu caresses les seins
Des femmes de Gauguin
Et qu'il peint Amsterdam.
Vous regardez ensemble
Se lever le soleil
Au-dessus des lagunes
Où galopent des chevaux blancs
Et ton rire me parvient,
En cascade, en torrent
Et traverse
la mer
Et le ciel et les vents
Et ta voix chante encore.
Il a dû s'étonner, Gauguin,
Quand ses femmes aux yeux de velours
Ont pleuré des larmes de pluie
Qui venaient de la mer du Nord.
Il a dû s'étonner, Gauguin.

Souvent, je pense à toi
Qui a longé les dunes
Et traversé le Nord
Pour aller dormir au soleil,
Là-bas, sous un ciel de corail.
C'était ta volonté.
Sois bien.
Dors bien.
Souvent, je pense à toi.

Je signe Léonie.
Toi, tu sais qui je suis,
Dors bien.

25/11/2012

Eugène Delacroix et la couleur

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"La couleur est par excellence la partie de l'art qui détient le don magique. Alors que le sujet, la forme, la ligne s'adressent d'abord à la pensée, la couleur n'a aucun sens pour l'intelligence, mais elle a tous les pouvoirs sur la sensibilité."


suite  ICI


24/11/2012

Le ventre de Paris, (extrait 2), d'Emile Zola

 

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Jan Brueghel le Jeune  1601-1678  Une corbeille de fleurs -  - Metropolitan Museum of Art- Huile sur panneau 53 x 80,5 cm.

Comme ils longeaient toujours la grande rue, ils marchèrent dans une odeur exquise qui traînait autour d’eux et semblait les suivre. Ils étaient au milieu du marché des fleurs coupées. Sur le carreau, à droite et à gauche, des femmes assises avaient devant elles des corbeilles carrées, pleines de bottes de roses, de violettes, de dahlias, de marguerites. Les bottes s’assombrissaient, pareilles à des taches de sang, pâlissaient doucement avec des gris argentés d’une grande délicatesse. Près d’une corbeille, une bougie allumée mettait là, sur tout le noir d’alentour, une chanson aiguë de couleur, les panachures vives des marguerites, le rouge saignant des dahlias, le bleuissement des violettes, les chairs vivantes des roses. Et rien n’était plus doux ni plus printanier que les tendresses de ce parfum rencontrées sur un trottoir, au sortir des souffles âpres de la marée et de la senteur pestilentielle des beurres et des fromages.

 

Le ventre de Paris, Emie Zola. Livre de poche.

17/11/2012

Noir: ton doigt sur ma lèvre, de Michel Gerbal

Paul Gauguin, Te Arii Vahine (La femme du roi), 1896, Huile sur toile, 139 cm x 100 cm,  Te Arii Vahine/P.Gauguin/1896, Moscou, Musée Pouchkine

 

Noir: ton doigt sur ma lèvre.
Rouge, la miette: de piment sur ta lèvre.
Noire, noire, ta lèvre.
Natifs: l'or et l'argent à tes doigts.
Blanches tes dents et terre tes tresses.
Femme: ton ventre.
Vert: le fruit dedans.
Orange ta langue: ta langue.
Sombre, violette, ta lagune, la parole, lancéolée à chacun de tes doigts, la caresse.
Nous avons décrit ce que nous savions décrire,
- et le reste, n'est-ce pas cela qui nous écrit:
le bien, le mal, et la caresse.
Et maintenant, nous émigrons à l'intérieur de toi.

 

Texte de Michel Gerbal, inédit  © 2012 Michel Gerbal - TOUS DROITS RÉSERVÉS (que je remercie).

http://feudesouffles.blogspot.com/

 

14/11/2012

Salamandre, de Pascal Commère

 

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Dessin couleur de reptile d'après "Dictionnaire universel d'histoire naturelle" Atlas Zoologie Tome 2 reptiles et poissons par C. d'Orbigny - Paris


Un autre jour sur le canal – on dit 
cela ici pour dire le halage : 
une salamandre morte, out peut-être pas 
et quand je la prends dans ma main, elle bouge 
très faiblement. Et moi je pense 
dans le monde fragile à toutes les choses 
comme ça presque mortes ou pas encore, 
et cela dans le froid remue – ventre étroit, 
pâte pleine la couleur prise, le jaune très épais 
dans sa propre couleur. Ou c’est peut-être 
de la bave, ou le gris lentement qui vient,  
ciel et cailloux – le froid 
 

Pascal Commère, Des Laines qui éclairent, anthologie (1978-2009), co-édition Obsidiane/Le Temps qu’il fait, 2012 p. 166 . Merci à Poézibao

11/11/2012

Le monde vert, d'Henry Bauchau

 

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Ta musique était de feuilles légères

Ton amour était l'habitant de l'air 

Et quand tu voulais revenir à terre

Tu reprenais pied dans le monde vert


Poésies complètes, La pierre sans chagrin, L'été, p 142

Illustration: source

 

10/11/2012

Stucco lilas nacré pour la boutique rainbow people

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C'est un mur en stucco lilas nacré que la jeune créatrice de la marque  rainbow people ®,  Ngoc Phung DANG, a choisi pour sa première boutique située au 23 rue de l'Exposition, à Paris (Métro Ecole Militaire).

Ses collections s'inspirent du cinéma des années 1940 à 1960, tout en étant très modernes et intemporelles. Des lignes pures très étudiées, des fibres naturelles (soie, laine). Une fabrication européenne, des petites séries. Bref, une belle interprétation du luxe et de la féminité....

Ambiance naturelle et chaleur de ce mur, qui se marie en douceur avec la gamme de couleurs des collections rainbow people ® : ivoire, rose pâle, vieux rose, émeraude, lilas...

D'autres aménagements sont prévus, dont une création signée rainbow people. Une belle surprise qui attend les fans de cette marque.

Plus de photos ICI

 

(Réalisation: Dominique Hordé)

 

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Leonard de Vinci et la couleur

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vinci - Annunciation. 1472-1475. Tempera on wood. 98 x 217 cm. Uffizi Gallery, Florence, Italy.

Le noir a sa beauté dans les ombres, le blanc dans ses lumières, le bleu, le vert et le brun dans les ombres moyennes, le jaune et le rouge dans la lumière, l'or dans les reflets, et la laque dans les ombres moyennes."

Suite ICI

Léonard de Vinci, Les carnets, trad. Louise Servicen, Paris, Gallimard, 1942, coll. « Tel », 1987

04/11/2012

De nuit, de Georges Trakl

 

Le bleu de mes yeux s’est éteint dans cette nuit,
L’or rouge de mon cœur. O ! Le silence de la lampe allumée.
Ton manteau bleu enveloppa celui qui tombait.
Tes lèvres rouges scellèrent l’enténèbrement de l’ami.


Poèmes, traduits et présentés par Guillevic, éditions Obsidiane, 1986, réédité (Vingt poèmes de Georg Trakl) en 2006, p. 35.

Pastel de 1879 de Giuseppe de Nittis (1846-1884) 

Dates de mes prochaines formations chez Opus Rouge en novembre et décembre


Calendrier de mes interventions  en novembre et décembre 2012  chez Opus Rouge, école de décoration situé au coeur de Paris:

 21 novembre 2012  : Initiation à la couleur dans la décoration

12 décembre 2012  : Créer sa gamme de couleurs

13 décembre 2012  : Initiation à la couleur dans la décoration  

17, 18 et 19 décembre 2012 : La couleur en décoration   

Opus Rouge est un lieu d'inspiration et de formation, dédié à la décoration intérieure, situé au coeur de Paris. Un espace atypique et prestigieux, qui intégre un pôle de ressources (bibliothèque, matériauthèque) dédié à l’univers de la décoration et du design ainsi qu' un laboratoire de créativité. J'y interviens sur le thème de la couleur.

 

Plus d'information sur mes interventions: www.dominiquehordé.com/formation/ 

30/10/2012

Femme Actuelle du 29 octobre au 4 novembre 2012: Spécial beauté

Quand Femme actuelle me demande mon avis sur le choix de quelques couleurs dans le cadre de mes interventions sur le thème de la couleur chez Opus Rouge, école de décoration .....

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Pour lire l'article, c'est ici! 

Pour consulter ma revue de presse, c'est ici!

29/10/2012

Frantisek Kupka, (1871-1957), un des maîtres de l’abstraction

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Plans verticaux I, 1912-1913 Huile sur toile 150 x 94 cm Acquisition en 1936 JP 807 P © Adagp, Paris 20, Centre Pompidou

 

 

« Adieu, pauvres peintres, obligés de voler des costumes dans les loges des comédiens pour parsemer vos toiles de quelques taches de couleurs osées ! Adieu, artistes-décorateurs, appliqués à l'instar des tapissiers et des modistes, à harmoniser matières et objets colorés ! Vous avez oublié que le sens des couleurs se trouve en vous-mêmes. C'est là qu'il faut aller le chercher. »


Suite ICI

23/10/2012

Confections, de Paul Eluard

 

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Les arbres blancs les arbres noirs

Sont plus jeunes que la nature

Il faut pour retrouver ce hasard de naissance

Vieillir

 

A toute épreuve, Gérald Cramer éditeur édition de 1958

Tableau de Lesser Ury (1861-1931)

22/10/2012

Atelier découverte sur la préparation des fonds le 27 octobre 2012, chez Matériaux Verts (Houilles)

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La rénovation et la préparation des murs et plafonds, avant d'appliquer la peinture ou le papier mural, sont la base d'un travail de décoration réussi. 

Samedi 27 octobre 2012, de 14 à 18h, formation sur la préparation des fonds : 

 

- Les produits et les principes de rénovation des murs et plafonds

- Le rebouchage et la réparation

- Le lissage, le ponçage et l'impression

- Conseils personnalisés


Pour toutes modalités pratiques sur cette formation, c'est ICI

(Inscription préalable auprès du magasin avant le 25 octobre)

Pour en savoir plus sur mes formation (couleurs, enduits décoratifs...), c'est ICI

 

19/10/2012

La rose noire, Zbigniew Herbert

 [brett walker]


elle apparaît

noire

aux yeux aveuglés

par la chaux

 

elle effleure l'air

et se fige

diamant

rose noire

dans le chaos des planètes

 

jouant

du pipeau de l'imagination

fais sortir

les couleurs

de la rose

noire

comme un souvenir

de la ville calcinée

 

le violet — pour le poison et la cathédrale

le rouge — pour le bifteck et le roi

l'azur — pour l'horloge

le jaune — pour l'os et l'océan

le vert — pour la jeune fille changée en arbre

le blanc — pour le blanc

 

Zbigniew Herbert,  Corde de lumière, Œuvres poétiques complètes I, édition bilingue, traduit du polonais par Brigitte Gautier, Le Bruit du temps, 2011, p. 393.

Photo de Brett Walker

18/10/2012

Le point de rosée, de Heather Dohollau

 


Ce qui est là dans le là
Point à la ligne
Retour insurgé
D’un seuil de blanc
Et distance conçue
Comme parcours sans bord
Mais vrillé dans l’espace
D’une voie étroite
Main courant dans le temps
De l’arc-en-ciel
Chaque couleur a sa place
De simple appui

L’instant est le creux
Où tombent les choses
Ourlées de lumière
Bercées de l’ombre
Par la fenêtre
Le bleu se loge aux yeux
Les livres habitent leur marge
Et blanc sur noir
En créent un singulier
De présences réelles
Venus de loin
Les tableaux montent aux murs


Heather Dohollau, Le point de rosée, Folle Avoine 1999, p. 14.
Tableau de  Nicolas de Staël