Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

18/02/2012

Décoration : les complémentaires rouge et le vert

Hiroshige 1797-1858,
Plum Estate, Kameido

 

Hiroshige (1797, 1898)

 Jean-Edouard Vuillard

 

Félix Vallotton
Das Bad, Sommerabend, 1892

Félix Vallotton, 1892

 

Nude in a Red Armchair by Felix Vallotton.jpg

Félix Vallonton, 1897

Giovanni Bellini, 1430, 1516.jpg

Giovanni Bellini, (1430, 1516)

 

Portrait - Painting - Mother and child napping.jpg

Alphonse-Eugène Lecadre (1842-1875)



En décoration, j'utilise beaucoup l'association des deux couleurs complémentaires rouge et vert. Ce sont des couleurs de la nature, le vert de l'eau, de l'herbe, de la mousse, des tiges, des feuilles, le rouge des fleurs, des fruits d'été, de la terre, du lever et du coucher du soleil,...

J'aime cette sensation d'énergie et de vigueur qu'apportent ces deux couleurs. Sur les murs, je ne l'utilise pas nécessairement dans la même pièce,  souvent dans des pièces qui se juxtaposent. Mais un beau rouge brun très foncé  se marie merveilleusement avec un mur  terre verte.

Je joue sur les valeurs, des verts foncés ou très pâles, des rouges profonds ou des roses....

Je n'hésite pas à mélanger des doubles rideaux de velours rouge hermès, avec des fauteuils vert amande, ..., d'introduire des plantes vertes à côté d'un mur rouge, de jouer sur la complicité énergisante de ces deux couleurs, en choisissants des tissus ou des papiers peints à motifs.

17/02/2012

Colloque sentimental, de Paul Verlaine

Frida Kahlo
The Dream 1940
oil on masonite
via Olga’s Gallery

Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux formes ont tout à l'heure passé.

Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles,
Et l'on entend à peine leurs paroles.

Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux spectres ont évoqué le passé.

- Te souvient-il de notre extase ancienne?
- Pourquoi voulez-vous donc qu'il m'en souvienne?

- Ton coeur bat-il toujours à mon seul nom?
Toujours vois-tu mon âme en rêve? - Non.

Ah ! les beaux jours de bonheur indicible
Où nous joignions nos bouches ! - C'est possible.

- Qu'il était bleu, le ciel, et grand, l'espoir !
- L'espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir.

Tels ils marchaient dans les avoines folles,
Et la nuit seule entendit leurs paroles.



Les Fêtes galantes

Illustration: Frida Kahlo, The Dream 1940

 


16/02/2012

Bien choisir la couleur de sa peinture sur Marie-Claire Maison TV

 

Marie-Claire Maison a vraiment aimé le concept novateur d'Opus Rouge

En tant qu'expert couleur chez Opus Rouge, Marie-Claire Maison m'a demandé quelques conseils pour bien choisir sa peinture  http://www.marieclairemaison.com/,peinture-bien-choisir-s...

Chez Opus Rouge, j'interviens dans le cadre de plusieurs formations, en particulier: 

La couleur en décoration intérieure (3 jours)

Conseil en décoration intérieure (Formation sur 10 jours)

Nous abordons les bases de la couleur (le cercle chromatique et les théories sur la couleur de Johannes Itten n'auront plus de secret pour vous...),  nous décryptons des tableaux (le travail des  peintres est une source importante d'expertise et d'inspiration), vous créez des palettes de couleurs en tenant compte de l'ambiance souhaitée, de la lumière, de la valorisation de telle ou telle oeuvre d'art, objets , tapis...ou de l'environnement extérieur. Vous utiliserez aussi la couleur pour structurer l'espace.

Je peux ainsi partager avec chacun(e) mon expérience passionnée d'artisan d'art et de conseil en couleurs!

Et bien sûr, si vous avez besoin de conseil en couleurs, du sol au plafond en passant par vos meubles vos tapis et vos tissus...je suis à votre disposition.!

14/02/2012

Ouï dire (extrait), de Michel Deguy

 

Moraine bleue dans le glacier du soir

 

La vigne rentre sous le vert, le bleu reprend le

ciel, le sol s'efface dans la terre, le rouge

s'exhausse et absorbe en lui les champsde Crau.

Les couleurs s'affranchissent des choses et

retrouvent leur règne épais et libre avant

les choses, pareilles à la glaise qui précédait Adam.

 

Le saurien terre émerge et lève mâchoire

vers la lune, les années rêveuses sortent des grottes

et rôdent tendrement autour de la peau épaisse. Falaise se

redresse, Victoire reprend son âge pour la nuit. Les nuages

même s'écartent, les laissant.

 

En hâte quittée cette terre qui tremble

ils se sont regroupés dans la ville, bardée de portes.

 

 Ouï dire, Gallimard, 1966, p. 64.

Ronnie Landfield: The Deluge, 1998, 108 x 120 inches, acrylic on canvas, http://ronnielandfield.com/

12/02/2012

Conseil couleurs : Peindre un soubassement

soubassement bas.jpgLes soubassements sont des éléments décoratifs qui vont animer une pièce et modifier son impact visuel.

Comment déterminer la hauteur de ce soubassement?

En principe, on tient compte de la hauteur total du mur et on mesure un tiers pour le soubassement et  deux tiers au dessus. Pour une hauteur de plafond de 2m60, on mesure 86 cm, ce qui correspond à la hauteur d'un plan de travail.

soubassement et meuble.jpgOn peut aussi jouer avec la hauteur d'éléments du décor : un meuble, un canapé, un lit, des étagère, une fenêtre, un radiateur...Dans une entrée, une commode ou une console seront mises en valeur si le soubassement arrive à la hauteur du plateau.

Et pourquoi ne pas peintre un soubassement sur un seul mur?

La hauteur de ce soubassement aura un impact visuel.

 

soubassement gris.jpgPlus le soubassement sera haut, plus la pièce semblera plus petite.

A contrario, plus il sera bas, plus on aura le sentiment que la pièce est plus grande....

Pour le choix des couleurs, on jouera les  camaieux ou les contrastes.

Je conseille de peindre la partie basse avec une couleur plus foncée ou plus soutenue et d'utiliser une peinture qui ne soit pas trop fragille, les bas de murs étant souvent très sollicités.

soubassement haut.jpg

(Ces photos ne sont pas celles de chantiers que j'aurais pu réaliser)

07/02/2012

Lichens 3, de Jacques Dupin

 

 

Ce que je vois et que je tais m'épouvante. Ce dont je parle, et que j'ignore, me délivre. Ne me délivre pas. Toutes mes nuits suffiront-elles à décomposer cet éclair? O visage aperçu, inoxerable et martelé par l'air aveugle et blanc!

 

A l'aplomb, Lichens 3. L'embrasure Poésie Gallimard p 54

Tableau de Tapiès

05/02/2012

La chevelure, de Baudelaire


O toison, moutonnant jusque sur l'encolure!
O boucles! O parfum chargé de nonchaloir!
Extase! Pour peupler ce soir l'alcôve obscure
Des souvenirs dormant dans cette chevelure,
Je la veux agiter dans l'air comme un mouchoir!

La langoureuse Asie et la brûlante Afrique,
Tout un monde lointain, absent, presque défunt,
Vit dans les profondeurs, forêt aromatique!
Comme d'autres esprits voguent sur la musique,
Le mien, ô mon amour! nage sur ton parfum.

J'irai là-bas où l'arbre et l'homme, pleins de sève,
Se pâment longuement sous l'ardeur des climats;
Fortes tresses, soyez la houle qui m'enlève!
Tu contiens, mer d'ébène, un éblouissant rêve
De voiles, de rameurs, de flammes et de mâts:

Un port retentissant où mon âme peut boire
A grands flots le parfum, le son et la couleur;
Où les vaisseaux, glissant dans l'or et dans la moire,
Ouvrent leurs vastes bras pour embrasser la gloire
D'un ciel pur où frémit l'éternelle chaleur.

Je plongerai ma tête amoureuse d'ivresse
Dans ce noir océan où l'autre est enfermé;
Et mon esprit subtil que le roulis caresse
Saura vous retrouver, ô féconde paresse!
Infinis bercements du loisir embaumé!

Cheveux bleus, pavillon de ténèbres tendues,
Vous me rendez l'azur du ciel immense et rond;
Sur les bords duvetés de vos mèches tordues
Je m'enivre ardemment des senteurs confondues
De l'huile de coco, du musc et du goudron.

Longtemps! toujours! ma main dans ta crinière lourde
Sèmera le rubis, la perle et le saphir,
Afin qu'à mon désir tu ne sois jamais sourde!
N'es-tu pas l'oasis où je rêve, et la gourde
Où je hume à longs traits le vin du souvenir?

 

Les Fleurs du mal


© Pierre Gaudu.Dessin plume et encre, 65cm x 25 cm

http://www.flickr.com/photos/pierregaudu/6816344359/sizes...

http://www.artnova-connect.com/les-artistes/85-pierre-gau...

 

 

29/01/2012

Charles Darwin et la couleur



Étant donné qu’il naît beaucoup plus d’individus de chaque espèce qu’il n’en peut survivre, il en résulte que chaque être vivant, s’il varie aussi peu que ce soit, d’une manière quelconque qui lui est bénéfique, aura une meilleure probabilité de survivre, et sera ainsi sélectionné naturellement. En raison du principe important de l’hérédité, toute variété sélectionnée va tendre à propager sa forme nouvelle. […] 

Les individus de chaque espèce dont les couleurs et l’apparence sont les mieux adaptées à les rendre invisibles à leurs ennemis ou à les protéger contre ces ennemis survivront et se reproduiront d’autant mieux.

 

Charles Darwin. De l’origine des espèces

Cette gravure est attribuée à "Kolb chr, mais je n'ai pas encore trouvé de références précises sur lui.

28/01/2012

La mélancolie (1532) de Lucas Cranach

 

(à propos de ce tableau La mélancolie (1532) de Lucas Cranach

"Vêtue de rouge, une femme ailée s'emploie à tailler une baguette. Pourquoi cette couleur, dans une œuvre placée sous le signe de la bile noire ? Je soutiens, après d'autres, que le peintre adopte une position anti-humaniste : loin de valoriser la mélancolie, il rejette l'idée ficinienne d'un mélancolique inspiré et génial. Son point de vue est religieux : nous sommes en pleine Réforme, et Cranach (comme Melanchthon ou Luther ) voit dans la mélancolie un péché. Plus qu'au génie, il faut penser au salut. À cette fin, l'artiste met en scène une séduction : sa Mélancolie est séductrice, ravissante et dangereuse, parce qu'elle nous détourne du droit chemin. Dans sa robe couleur de sang, la coquette nous fait de l'œil, avant de nous expédier – par un dispositif génial ! – au fond du tableau, vers un nuage noir qui préfigure l'enfer. La mélancolie, nous dit en somme Cranach, est une traîtresse qui se déguise en son contraire. Le rouge et le noir jouent ici, comme souvent, des rôles opposés et complémentaires.

 

Exttrait d'un entretien d' Yves Hersant dans Mag Philo  http://www2.cndp.fr/magphilo/philo16/hersant.htm

27/01/2012

Des yeux pour entendre, (extrait) Oliviers Sacks

 

 


Je n’entendais plus les sons, je les voyais. […] L’orchestre était comme un peintre. Il me submergeait de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Quand le violon jouait, j’étais soudain empli d’or et de feu, et de rouge si vif que je ne pouvais me souvenir l’avoir vu auparavant sur aucun objet. Quand c’était le tour du hautbois, un vert clair me traversait, si frais qu’il me semblait percevoir le souffle de la nuit.


Oliver Sacks (citant Jacques Lusseyran). Des yeux pour entendre. Seuil, 1996.

Tableau de Joan Mitchell (1925-1992)



26/01/2012

Proust et la couleur....


Geisha Walk


« Il n' y a que les femmes qui ne savent pas s'habiller qui craignent la couleur. On peut être éclatante sans vulgarité et douce sans fadeur.  »

Citation extraite de Sodome et Gomorrhe

Auteur de l'illustration inconnu...


24/01/2012

(Oriolidés) & Ictéridés, de Fabienne Raphoz

 

Jan Van Kessel I (1626-1679)
Bird Tree, 17th century


(Oriolidés) & Ictéridés

Le sphécothère est un loriot

Tous les loriots piquent rouge sauf le Loriot ensanglanté le Loriot pourpré

Et le Loriot argenté – qui portent rouge – et les trois sphécothères – qui

voient rouge

Penser loriot c’est penser jaune or comme en latin pour un Européen un

Africain un Philippin un Indien un Chinois mais par pour un Australien

qui pensera vert comme en grec ni un Papou un Moluquais un Timorais

qui pensera brun

Le Loriot d’Europe est un court pendu un orgelet un lirou ar glazaour un

pendulo un pirol un rigogolo ein Herr von Bülau ein Schulz von Taran ein

Koch von Kulan eine Bierule  ein Regenvogel

Pour tout le vieux Continent siffler loriot c’est siffler beau


Jeux d'oiseaux dans un ciel vide augures, Ediditions Héros-Limite, p 181

Tableau de Jan  Van Kessel I (1626-1679), l'Arbre à oiseaux

21/01/2012

« Il faut regarder toute la vie avec des yeux d'enfants », d'Henri Matisse

CRÉER, c'est le propre de l'artiste ; - où il n'y a pas de création, l'art n'existe pas. Mais on se tromperait si l'on attribuait ce pouvoir créateur à un don inné. En matière d'art, le créateur authentique n'est pas seulement un être doué, c'est un homme qui a su ordonner en vue de leur fin tout un faisceau d'activités, dont l'œuvre d'art est le résultat. C'est ainsi que pour l'artiste, la création commence à la vision. Voir, c'est déjà une opération créatrice, ce qui exige un effort. Tout ce que nous voyons, dans la vie courante, subit plus ou moins la déformation qu'engendrent les habitudes acquises, et le fait est peut-être plus sensible en une époque comme la nôtre, où cinéma, publicité et magazines nous imposent quotidiennement un flot d'images toutes faites, qui sont un peu, dans l'ordre de la vision, ce qu'est le préjugé dans l'ordre de l'intelligence. L'effort nécessaire pour s'en dégager exige une sorte de courage ; et ce courage est indispensable à l'artiste qui doit voir toutes choses comme s'il les voyait pour la première fois: il faut voir toute la vie comme lorsqu'on était enfant ; et la perte de cette possibilité vous enlève celle de vous exprimer de façon originale, c'est-à-dire personnelle. 

Lire la suite

15/01/2012

Salomé, (extrait), d'Oscar Wilde

 

samomé,osacar wilde,rouge,andrew wyeth,overflow 1978

 

Ta bouche est comme une bande écarlate sur une tour d'ivoire. Elle est comme une pomme de grenade coupée par un couteau d'ivoire. Les fleurs de grenade qui fleurissent dans les Jardins de Tyr et qui sont plus rouges que les roses, ne sont pas aussi rouges. Les cris rouges des trompettes qui annoncent l'arrivée des rois, et font peur à l'ennemi, ne sont pas aussi rouges. Ta bouche est plus rouge que les pieds de ceux qui foulent le vin dans les pressoirs. Elle est plus rouge que les pieds des colombes qui demeurrent dans les temples et sont nourries par les prêtres Elle est plus rouge que les pieds de celui qui revient d'une forêt où il a tué un lion et vu des tigres dorés. Ta bouche est comme une branche de corail que les pêcheurs ont trouvé dans le crépuscule de la mer et qu'ils réservent pour les rois...!(...) Il n'y a rien au monde d'aussi rouge que ta bouche...

 

 

Extrait de Salomé, d'Oscar Wilde

Gallhof, Wilhelm (1878 - 1918 ) The Coral Chain


04/01/2012

Les Lettres d’Idumée (extrait), de Marie Etienne

 

 

C-aspar David -Friedrich-peinture.jpg



Je vis d’un monde vide, couleur de sable, on m’y attend, on m’y contente. J’y suis la proie et la traverse, la beauté rouge le mécompte, votre perte l’a fait, a fait de moi cette passante au soir couchée dans l’encre mauve, dans la fraîcheur dans les jardins le froid, dans la buée la lune, derrière l’église.

Au bord de mon voyage des silhouettes brunes ont l’immobilité de ces statues de terre qu’interdisent les lois. Ce sont des hommes morts qui ne le savent pas.

Je suis l’arbre parfait mais je n’ai plus de chant.

Plaignez-moi car je vous en prie. 

 

Le Livre des recels, Collection Poésie chez Flammarion

 

Le blog de Marie Etienne http://leblogdemarieetienne.wordpress.com/   

Tableau de Caspar David Friedrich, (1775 1842L'abbaye dans le bois, 1809/1810 

voeux 2012

Carte voeux D (1).JPG

03/01/2012

Ballade en rêve, de Paul verlaine

Irving Ramsey Wiles  - The Green Cushion 1895



J'ai rêvé d'elle, et nous nous pardonnions
Non pas nos torts, il n'en est en amour,

Mais l'absolu de nos opinions
Et que la vie ait pour nous pris ce tour.
Simple elle était comme au temps de ma cour,
En robe grise et verte et voilà tout,
(J'aimai toujours les femmes dans ce goût),
Et son langage était sincère et coi.
Mais quel émoi de me dire au débout :
J'ai rêvé d'elle et pas elle de moi.

Elle ni moi nous ne nous résignions
À plus souffrir pas plus tard que ce jour.
Ô nous revoir encore compagnons,
Chacun étant descendu de sa tour
Pour un baiser bien payé de retour !
Le beau projet ! Et nous étions debout,
Main dans la main, avec du sang qui bout
Et chante un fier 'donec gratus'. Mais quoi ?
C'était un songe, ô tristesse et dégoût !
J'ai rêvé d'elle et pas elle de moi.

Et nous suivions tes luisants fanions,
Soie et satin, ô Bonheur vainqueur, pour
Jusqu'à la mort, que d'ailleurs nous niions.
J'allais par les chemins, en troubadour,
Chantant, ballant, sans craindre ce pandour
Qui vous saute à la gorge et vous découd.
Elle évoquait la chère nuit d'Août
Où son aveu bas et lent me fit roi.
Moi, j'adorais ce retour qui m'absout.
J'ai rêvé d'elle et pas elle de moi !


Recueil "Chair" (1896)

Tableau de Irving Ramsey Wiles  - The Green Cushion 1895 

02/01/2012

Fleurs, d'Arthur Rimbaud

 

Alexis Anne Mackenzie.jpg

D'un gradin d'or, - parmi les cordons de soie, les gazes grises, les velours verts et les disques de cristal qui noircissent comme du bronze au soleil, - je vois la digitale s'ouvrir sur un tapis de filigranes d'argent, d'yeux et de chevelures.

Des pièces d'or jaune semées sur l'agate, des piliers d'acajou supportant un dôme d'émeraudes, des bouquets de satin blanc et de fines verges de rubis entourent la rose d'eau.

Tels qu'un dieu aux énormes yeux bleus et aux formes de neige, la mer et le ciel attirent aux terrasses de marbre la foule des jeunes et fortes roses.

 

Recueil Illuminations (1874)

Collage d''Alexis Anne Mackenzie. "Short Night of the Glass Dolls" (2010). Hand-cut collage on found paper, 12 x 14 inches.  Site internet : http://news.alexisanne.com/

 

 

01/01/2012

Iris, c'est votre bleu d'Ariane Dreyfus


                 George Lawrence Bulleid 1858-1933
Iris
watercolor
via rwa.org



Mais Dieu, surtout pas.
Ne mettez pas de mots vides dans votre bouche,
Hommes, regardez
Iris, malgré le mur,
Debout
C’est votre bleu.


Votre ligne, imaginons
Une plaie vivement recousue.


Votre broderie, sa joie se gonflant,
Quelques secondes d’amour par miracle successives.


Ici,
Du balancement le velours dressé,
Iris.

Je m’endors les mains sur toi.

Tu m’aimes si profondément qu’en dormant
Il y a ton visage pour le dire.


La nuit n’est pas noire.
Reconnaître ton sexe
A mon bonheur touché,
Fleur de l’infinie sculpture, fleur.


Plus rien de multiple.
La simplicité qui serait violente de te perdre,
qui serait d’un coup.


La vie simple vite tranchée
Serait mon visage dans la sciure.


Tu fermes les yeux pour que je les embrasse aussi,
C’est en confiance le ciel.


La langue dans le baiser, je dis la vérité.


Si j’ai la voix grave ?
Tantôt basse, tantôt soulevée dans le corps que tu cherches au milieu de tes mains.
Mes enfants grandissent, l’air passe. Serre-moi, toi qui es l’amour amour.

La vie éternelle n’est que mort, la vie veut seulement que les épaules frémissent l’une et l’autre et s’il fait froid, c’est qu’il n’y a pas de lumière sans qu’elle change.


La nuit les mains dansent obscurément.

Parfois le jour tu pars,
Je ramasse de l’invisible à plein courage.


 

Extrait de Iris, c'est votre bleu, éditions: Le Cahier astral

George Lawrence Bulleid 1858-1933 , Iris, huile sur toile

30/12/2011

Blanc seing, de Robert Desnos

 

poème;poésie,blanc seing,robert desnos

 

Hommes mangés aux mythes
il est trop tard pour soupeser vos tares
            aux cinq blancs seins si saints de n'être pas sains
            nous sommes soumis.
            L'appeau ? La peau, peau-pierre.
Aimez-vous la paupière des seins ?
Ces pots de peau simulent la pierre blanchie par les flots.
Pour mesurer ces seins p
r est inutile.
Ces pots de lait sont laids, je les abandonne aux faiseurs de lais.
Moi, j'aime l'épaule de la femme
                   les pôles de l'affame
                   et ses reins froids comme les cailloux du Rhin.



Corps et biens (1922)

Tableau de Steven Kenny à retrouver sur son site : 

http://wwww.stevenkenny.com