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19/11/2010

Un grand sommeil noir, de Paul Verlaine

Un grand sommeil noir
Tombe sur ma vie :
Dormez, tout espoir,
Dormez, toute envie !

Je ne vois plus rien,
Je perds la mémoire
Du mal et du bien...
O la triste histoire !

Je suis un berceau
Qu'une main balance
Au creux d'un caveau :
Silence, silence !

17/11/2010

Couleurs, de Federico Garcia Lorca

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Au-dessus de Paris
la lune est violette.
Elle devient jaune
dans les villes mortes.
Il y a une lune verte
dans toutes les légendes.
Lune de toile d’araignée
et de verrière brisée,
et par-dessus les déserts
elle est profonde et sanglante.

Mais la lune blanche,
la seule vraie lune,
brille sur les calmes
cimetières de villages.

Chansons sous la lune

Tableau d'Atkinson Grimshaw

12/11/2010

Stucco violet et noir

stucco noir et violet.jpgLes enduits décoratifs "maison" se prêtent à toutes les fantaisies!

D'accord, la photo est un peu floue...Mais sur mon mur, j'ai pu exprimer la tourmente et la beauté d'un ciel sombre!

Toujours la même technique: un mélange personnel de pigments, de l'enduit de lissage...et une sucessions de couches d'enduits.

 

Cire dorée, autre exemple

Enduit ciré or.jpgJe ne me lasse pas des enduits cirés. Sur ce panneau, j'ai également travaillé  avec une cire dorée....

Poème à mon frère blanc, de Leopold SEDAR SENGHOR

Cher frère blanc,
Quand je suis né, j'étais noir,
Quand j'ai grandi, j'étais noir,
Quand je suis au soleil, je suis noir,
Quand je suis malade, je suis noir,
Quand je mourrai, je serai noir.

Tandis que toi, homme blanc,
Quand tu es né, tu étais rose,
Quand tu as grandi, tu étais blanc,
Quand tu vas au soleil, tu es rouge,
Quand tu as froid, tu es bleu,
Quand tu as peur, tu es vert,
Quand tu es malade, tu es jaune,
Quand tu mourras, tu seras gris.

Alors, de nous deux,
Qui est l'homme de couleur ?

11/11/2010

Princesse qu'on rentre, d'Eve Roland

princesse rouge dans ta cuisine rêvant
mariée pas en blanc tu préférais l'amour
oubliées les années manifs et Tombouctou
à présent tu choues vert tu torchonnes à carreaux
tu troues dans la chaussette et tu mercurochromes
ils vécurent à deux et eurent certains enfants

tu chantais la vie large et le vent et le vent
mais lui levant — les yeux au ciel qu'est-ce que t'attends
(peut-être qu'il faudrait changer une roue au carosse, il va branlant)
toi
tu penses à cet oiseau qui bat
des ailes dans ton coeur
à la lumière d'avril tu penses
au hérisson près de l'étang l'été dernier au crépuscule
tu penses
aux ruades d'une jument verte
(parce que bleue n'en a plus depuis longtemps)
tu penses
aux bris de verre dans la rue le soir
aux cris d'enfants seuls dans le noir
tu penses
à Cendrillon tu touilles
dans le pot au noir la citrouille (…)

Extrait de Princesse qu'on rentre, éditions Mémoire Vivante (2010)

09/11/2010

Le condamné à mort de Jean Genet

Sur mon cou sans armure et sans haine, mon cou
Que ma main plus légère et grave qu’une veuve
Effleure sous mon col, sans que ton cœur s’émeuve,
Laisse tes dents poser leur sourire de loup.

Ô viens mon beau soleil, ô viens ma nuit d’Espagne,
Arrive dans mes yeux qui seront morts demain.
Arrive, ouvre ma porte, apporte-moi ta main,
Mène-moi loin d’ici battre notre campagne.

Le ciel peut s’éveiller, les étoiles fleurir,
Ni les fleurs soupirer, et des prés l’herbe noire
Accueillir la rosée où le matin va boire,
Le clocher peut sonner : moi seul je vais mourir.

Ô viens mon ciel de rose, ô ma corbeille blonde !
Visite dans sa nuit ton condamné à mort.
Arrache-toi la chair, tue, escalade, mords,
Mais viens ! Pose ta joue contre ma tête ronde.

Nous n’avions pas fini de nous parler d’amour.
Nous n’avions pas fini de fumer nos gitanes.
On peut se demander pourquoi les cours condamnent
Un assassin si beau qu’il fait pâlir le jour.

Amour viens sur ma bouche ! Amour ouvre tes portes !
Traverse les couloirs, descends, marche léger,
Vole dans l’escalier, plus souple qu’un berger,
Plus soutenu par l’air qu’un vol de feuilles mortes.

Ô Traverse les murs ; s’il le faut marche au bord
Des toits, des océans ; couvre-toi de lumière,
Use de la menace, use de la prière,
Mais viens, ô ma frégate, une heure avant ma mort.

 

 

08/11/2010

Femme nue, femme noire, de Leopold Sedar Senghor

Femme nue, femme noire
Vêtue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté
J'ai grandi à ton ombre; la douceur de tes mains bandait mes yeux
Et voilà qu'au coeur de l'Eté et de Midi,
Je te découvre, Terre promise, du haut d'un haut col calciné
Et ta beauté me foudroie en plein coeur, comme l'éclair d'un aigle

Femme nue, femme obscure
Fruit mûr à la chair ferme, sombres extases du vin noir, bouche qui fais
lyrique ma bouche
Savane aux horizons purs, savane qui frémis aux caresses ferventes du
Vent d'Est
Tamtam sculpté, tamtam tendu qui gronde sous les doigts du vainqueur
Ta voix grave de contralto est le chant spirituel de l'Aimée

Femme noire, femme obscure
Huile que ne ride nul souffle, huile calme aux flancs de l'athlète, aux
flancs des princes du Mali
Gazelle aux attaches célestes, les perles sont étoiles sur la nuit de ta
peau.

Délices des jeux de l'Esprit, les reflets de l'or ronge ta peau qui se moire

A l'ombre de ta chevelure, s'éclaire mon angoisse aux soleils prochains de tes yeux. Femme nue, femme noire
Je chante ta beauté qui passe, forme que je fixe dans l'Eternel
Avant que le destin jaloux ne te réduise en cendres pour nourrir les
racines de la vie.

06/11/2010

Justine, de Lawrence Durell


    « Je repense à cette époque où le monde connu existait à peine pour nous quatre ; les jours n’étaient que des espaces entre des rêves, des espaces entre les paliers mouvants du temps, des occupations, des bavardages… Un flux et reflux d’affaires insignifiantes, qui ne nous conduisait nulle part, ne nous apportait rien, une existence qui n’attendait rien d’autre de nous que l’impossible : être nous-mêmes. Justine disait que nous étions pris dans la projection d’une volonté trop puissante et trop délibérée pour être humaine, le champ d’attraction qu’Alexandrie dirigeait sur ceux qu’elle avait élus pour être ses vivants symboles…

    Six heures. Le piétinement des silhouettes blanches aux abords de la gare. Les magasins qui se remplissent et se vident comme des poumons dans la rue des Sœurs. Les pâles rayons du soleil d’après-midi qui s’allongent et éclaboussent les longues courbes de l’esplanade, et les pigeons ivres de lumière, qui se pressent sur les minarets pour baigner leurs ailes aux derniers éclats du couchant. Tintement des pièces d’argent sur les comptoirs des changeurs. Les barreaux de fer aux fenêtres de la banque, encore trop brûlants pour qu’on puisse y poser la main. Roulement des attelages emmenant les fonctionnaires coiffés de leur pot de fleurs rouge vers les cafés de la Corniche. C’est l’heure la plus pénible à supporter, et, de mon balcon, je l’aperçois qui s’en va vers la ville, d’une démarche nonchalante, en sandales blanches, encore mal éveillée. La ville sort lentement de sa coquille, comme une vieille tortue et risque un coup d’œil au-dehors. Pour un moment elle abandonne les vieux lambeaux de sa chair, tandis que d’une ruelle cachée près de l’abattoir, dominant les beuglements et les bêlements, montent les bribes nasillardes d’une chanson d’amour syrienne. Quarts de ton suraigus, tel un sinus réduit en poudre dans un moulin à poivre.

  Lawrence Durrell, Justine, Buchet-Chastel, Paris, 1959; Le Livre de Poche, 1963, pp. 25 à 27.

28/10/2010

Stucco dans une cuisine

Dans cette cuisine, d'importants travaux ont été réalisés (cloison cassée, installation de nouveaux meubles, d'un faux plafond...). Cette pièce est devenue ainsi ouverte sur l'entrée. Dans cette entrée, il avait déjà un stucco et je devais intégrer mon travail à celui réalisé il y a quelques années. J'ai ainsi travaillé sur plusieurs murs qui jouxtaient l'ancien stucco. Mes clients ne savaient pas exactement quelle matière avait été utilisée. J'ai du effectuer des recherches de matière, de teintes et de gestes car ce travail reste toujours très personnel et chacun a sa main. Le résutat en photos!

barre 028.jpg

barre 002.jpgbarre 013.jpgbarre 005.jpgbarre 022.jpgAncien et nouveau stuccos se côtoient...

J'ai recouvert toutes les plinthes et les dessus des meubles de stucco.

 

 

 

stucco vert.JPGGros plan sur la crédence....barre 015.jpgbarre 003.jpg

25/10/2010

Sgraffito et pochoir haut relief sur enduit décoratif

échantillons 006.jpg

Deux  techniques ont été utilisées pour la réalisation de ces ornementations.

La première technique est le sgraffito, (arbres jaunes sur fond ocre rouge) qui est un travail de sculpture dans un mortier, généralement de chaux. C'est un motif en creux. Le principe est simple: on applique deux couches d'enduit, chacune de couleur différente. On dessine le contour d'un motif sur la seconde couche d'enduit alors qu'il n'est pas encore tout à fait sec. Ensuite on creuse l'intérieur du motif, laissant ainsi apparaitre l'enduit de la première couche.  

La seconde technique utilisée est le pochoir haut relief (arbres jaunes sur fond safran). On passe de l'enduit sur un pochoir, le motif apparait en léger relief.  Cette technique est plus simple à mettre en oeuvre et peut être utilisée sur de la peinture. On peut ainsi transformer l'ambiance d'une pièce avec des motifs provençaux, marocains, indiens, japonais...

Les métiers d'Art dans le Télérama n° 3170

Télérama a consacré un article aux les Métiers d'Art et et à cette occasion m'a interviewée : Télérama Article DH 10 10.pdf  Télérama couverture 10 10.pdf

"L'Artisanat d'art recouvre une grande variété de métiers. Des professions alliant technicité, rigueur et créativité qui sont autant de témoins de savoir- faire ancestraux."

Télérama couverture 10 10.jpg

Télérama Article DH 10 10.jpg

 

24/10/2010

Dominique Hordé dans Télérama

Article paru dans le Télérama du 16 au 22 octobre 2010.

Télérama couverture 10 10.pdf    Télérama Article DH 10 10.pdf

 

Télérama couverture  10 10.jpg

Télérama Article DH 10 10.jpg

 

 

 

 

20/10/2010

Feuillage sur mur à l'ancienne

 

feuillage.jpg

Voilà comment on transforme du neuf en vieux! Détail d'un mur que j'ai travaillé avec des successions de couches d'enduits (mélange d'enduit de lissage, de colle à carrelage et de plâtre).

 

J'ai peint ce feuillage avec des pigments naturels.

Stucco nacré pour délicieux chocolats: la boutique de Jean-Charles Rochoux

SL731270.JPGSL731274.JPGCoup de coeur pour les merveilleux chocolats de Jean-Charles Rochoux, 16 rue d'Assas,75006 Paris. http://www.jcrochoux.fr/

Ses chocolats sont des plaisirs sans cesse renouvellés car c'est un créatif qui invente régulièrement de nouvelles saveurs.

Il choisit les meilleurs ingrédients, qu'il change en fonction des saisons.  Cet été, ces chocolats au basilic frais m'ont apporté des sensations étonnantes. Pour les fêtes de fin d'année, il a préparé plein de délicieuses surprises, dont des scuptures en chocolat pleine d'humour et de couleurs.

Quant à moi, j'ai eu le plaisir de réaliser le stucco de sa vitrine. Un stucco à la chaux marron clair, ferré puis ciré avec une cire nacrée. C'est Corinne Crenn, styliste décoratrice  qui a imaginé ce décor, et en particulier ce plafond tendu avec un motif de peau de crocodile...JJC rochoux 2.jpgJC rochoux.jpg

Stucco vert anis dans une cuisine

SL731093.JPGJ'ai réalisé ce stucco pour la crédence d'une cuisine (Ce vert anis se marie très bien avec le blanc et le wengué des meubles).

J'ai travaillé en couches fines successives, avec des légères différences de couleurs (Un peu plus blanc, un peu plus bleu...).

J'ai ensuite ferré mon enduit (Je resserre le grain de l'enduit). Ce ferrage est très important car il fait ressortir les différents mouvements donnés à l'enduit.

Il en résulte un bel effet de profondeur, un veinage intéressant...pour cet enduit très lisse.

Pour obtenir ce vert, j'ai mélangé du jaune moyen avec un peu de noir et une pointe de bleu.

19/10/2010

Paysages (3), de James Sacré

Il y a toute cette floraison des églantiers qui donne aux buissons, à la masse de verdure qui descend là devant mes yeux jusqu’aux régularités fin peignées des jardins, une fragilité presque envolée, à la fois des pétales trop vite presque défaits dès que s’ouvrent les fleurs, et de la finesse un peu jetée en l’air de brins de feuillage épineux… qui donne aussi à tout ce vert et à la fin printemps une sorte de sourire égratigné qui saigne (mais c’est pas grave, comme de se couper un peu en usant d’un rasoir mécanique). On ne sait pas quand la main d’un peintre a mis ces légères touches, à peine roses, dans l’épaisseur des buissons, mais comme on voit (est-ce bien le mot qui convient ?) ça me fait écrire. Seulement, dans la coulée de cette assez longue phrase où sont vraiment des églantiers d’encre, ou des rêveries derrière des mots qui ne sont pas sûrs de vraiment les évoquer ?

 

James Sacré, Le poème n’y a vu que des mots, Centre Poétique de Rochefort-sur-Loire / L’idée bleue, 2007, p. 112.

 

 

 

11/10/2010

Si tu savais, de Robert Desnos

Loin de moi et semblable aux étoiles et à tous les accessoires de la mythologie poétique,
Loin de moi et cependant présente à ton insu,
Loin de moi et plus silencieuse encore parce que je t'imagine sans cesse,
Loin de moi, mon joli mirage et mon rêve éternel, tu ne peux pas savoir.
Si tu savais.
Loin de moi et peut-être davantage encore de m'ignorer et m'ignorer encore.
Loin de moi parce que tu ne m'aimes pas sans doute ou, ce qui revient au même, que j'en doute.
Loin de moi parce que tu ignores sciemment mes désirs passionnés
Loin de moi parce que tu es cruelle.
Si tu savais.
Loin de moi, ô joyeuse comme la fleur qui danse dans la rivière au bout de sa tige aquatique, ô triste comme sept heures du soir dans les champignonnières.
Loin de moi silencieuse encore ainsi qu'en ma présence et joyeuse encore comme l'heure en forme de cigogne qui tombe de haut.
Loin de moi à l'instant où chantent les alambics, l'instant où la mer silencieuse et bruyante se replie sur les oreillers blancs.
Si tu savais.
Loin de moi, ô mon présent tourment, loin de moi au bruit magnifique des coquilles d'huîtres qui se brisent sous le pas du noctambule, au petit jour, quand il passe devant la porte des restaurants.
Si tu savais.
Loin de moi, volontaire et matériel mirage.
Loin de moi, c'est une île qui se détourne au passage des navires.
Loin de moi un calme troupeau de boeufs se trompe de chemin, s'arrête obstinément au bord d'un profond précipice, loin de moi, ô cruelle.
Loin de moi, une étoile filante choit dans la bouteille nocturne du poète. Il met vivement le bouchon et dès lors il guette l'étoile enclose dans le verre, il guette les constellations qui naissent sur les parois, loin de moi, tu es loin de moi.
Si tu savais.
Loin de moi une maison achève d'être construite.
Un maçon en blouse blanche au sommet de l'échafaudage chante une petite chanson très triste et, soudain, dans le récipient empli de mortier apparaît le futur de la maison : les baisers des amants et les suicides à deux et la nudité dans les chambres des belles inconnues et leurs rêves- à minuit, et les secrets voluptueux surpris par les lames de parquet.
Loin de moi,
Si tu savais.
Si tu savais comme je t'aime et, bien que tu ne m'aimes pas, comme je suis joyeux, comme je suis robuste et fier de sortir avec ton image en tête, de sortir de l'univers.
Comme je suis joyeux à en mourir.
Si tu savais comme le monde m'est soumis.
Et toi, belle insoumise aussi, comme tu es ma prisonnière.
Ô toi, loin de moi, à qui je suis soumis.
Si tu savais.


Extrait de Corps et biens

10/10/2010

Vert, 2 d'Antoine Emaz

la lumière tourne

lente

c’est un jardin l’hiver

en fin d’après-midi

la maison calme

il faudrait que les mots ne fassent pas plus de bruit que les choses qu’on les entende à peine dire la table l’herbe le verre de vin comme une vaguelette une ride de son sur la vie silencieuse quasi rien

le frigo vibre

entre vert et jaune

la glycine hésite

pour son restant de feuilles

tout se tient

et tremble

 Extrait de PeauEdition Tarabuste

 

09/10/2010

Stucco doré

enduit terre et chaux, ciré dorée.jpgEncore un exemple de mur ciré. J'ai utilisé un enduit à la chaux et à la terre que j'ai ensuite ciré avec une cire dorée.

Ce type de décor convient autant dans des intérieurs classiques que modernes.