27/03/2011
Mes petites amoureuses, d'Arthur Rimbaud
Un hydrolat lacrymal lave
Les cieux vert-chou
Sous l'arbre tendronnier qui bave,
Vos caoutchoucs
Blancs de lunes particulières
Aux pialats ronds,
Entrechoquez vos genouillères,
Mes laiderons !
Nous nous aimions à cette époque,
Bleu laideron !
On mangeait des oeufs à la coque
Et du mouron !
Un soir, tu me sacras poète,
Blond laideron :
Descends ici, que je te fouette
En mon giron ;
J'ai dégueulé ta bandoline,
Noir laideron ;
Tu couperais ma mandoline
Au fil du front.
Pouah ! mes salives desséchées,
Roux laideron,
Infectent encor les tranchées
De ton sein rond !
Ô mes petites amoureuses,
Que je vous hais !
Plaquez de fouffes douloureuses
Vos tétons laids !
Piétinez mes vieilles terrines
De sentiment ;
- Hop donc ! soyez-moi ballerines
Pour un moment !...
Vos omoplates se déboîtent,
Ô mes amours !
Une étoile à vos reins qui boitent
Tournez vos tours !
Et c'est pourtant pour ces éclanches
Que j'ai rimé !
Je voudrais vous casser les hanches
D'avoir aimé !
Fade amas d'étoiles ratées,
Comblez les coins !
- Vous crèverez en Dieu, bâtées
D'ignobles soins !
Sous les lunes particulières
Aux pialats ronds,
Entrechoquez vos genouillères,
Mes laiderons !
Arthur Rimbaud, Pierre Seghers Editeur, p 94, 95,96
Tableau d'Ilya Zomb
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26/03/2011
A la limite, de Pierre Reverdy
Quand les gens passent la nuit dans l’allée bleue – la nuit d’hiver. Les branches bougent contre les murs, contre la haie qui se retranche – la barrière enchantée dans le gris plus épais – le trou vivant des ombres. Si les lumières courent, si elles naissent et meurent, tout ce qui est devant s’anime et les yeux sont meurtris. Tout ce qui pèse sur cet espace étroit où s’accoude la nuit.
La tête a son rayon qui file loin du monde. Le cœur parti à l’aile et faible au souvenir. S'il fait froid dans l’allée vide où le vent s’arrête aux branches qui déchirent – où l’aile immense touche en remuant la pluie – une larme au rebord du toit luisant, un mot qui plane. Et la lumière fixe dans le cadre des lignes – Tous ces gens qui passent le soir d’hiver dans l’allée bleue et grise qui traverse la nuit.
Pierre Reverdy, Flaques de verre, in Œuvres complètes, tome II, Flammarion, 2010, p. 521
Tableau de Paul Sérusier 1864-1927
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Des yeux pour entendre, (extrait) Oliviers Sacks
Je n’entendais plus les sons, je les voyais. […] L’orchestre était comme un peintre. Il me submergeait de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Quand le violon jouait, j’étais soudain empli d’or et de feu, et de rouge si vif que je ne pouvais me souvenir l’avoir vu auparavant sur aucun objet. Quand c’était le tour du hautbois, un vert clair me traversait, si frais qu’il me semblait percevoir le souffle de la nuit.
Oliver Sacks (citant Jacques Lusseyran). Des yeux pour entendre. Seuil, 1996.
Tableau de Vassily Kandinsky (1866-1944)
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22/03/2011
Chapitre LIII, Vie Secrète, de Pascal Quignard
Les peintres? Les cartons vert épinard. Les musiciens? Les boites noires et luisantes. Les écrivains? Les mains vides.
Les mains invisibles.
La nature communique. Le temps communique. Les animaux communiquent. Les êtres humains aussi communiquent entre eux de façonsingulière et qui n'est pas celle que leur propose le langage qu'ils parlent et qui les assujetis à l'ordre propre de chaque socièté, laquelle n'est pas un ordre mais un réflexe aussi fasciné que carnivore (que perpétuellement sanglant).
Les femmes et les homme ne communiquent pas par les points où ils le croient. Il est possible que notre souffrance ne se confonde jamais tout à fait avec la souffrance de ceux que nous aimons. Nos malheurs ne peuvent toucher entièrement l'autre. Nos douleurs ne pouvent toucher directement l'autre. Nos mains le peuvent. La force traverse la paroi, la pensée la caisse caverneuse de la tête, la volupté le sac de la peau, l'eau et les yeux.
Vie secrète, Gallimard, p 464
Estampe d'Utamaro
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20/03/2011
Odilon Redon au Grand Palais
En l'honneur du printemps....deux tableaux d'Odilon Redon à découvrir au Grand Palais à partir du 23 mars http://www.rmn.fr/francais /les-musees-et-leurs-expositions/grand-palais-galeries-nationales-9/expositions/odilon-redon
21:31 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : odilon redon | Facebook | Imprimer | | |
18/03/2011
Horizon, de Jacques Garelli
Cette brume de chaleur et sa poussée multicolore plus lointaine que ce qui scintille dans une débâcle de micas, comme un poumon solaire absorbant les plus austères respirations, qui les transfère et les transfigure, je les vois, les autarciques, comme le mauve tend vers l'indigo des mers, dans une fugitive conspiration.
17:08 Publié dans Art et poésie en couleurs, Multi couleurs, Poésie et couleurs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, horizon, jacques garelli | Facebook | Imprimer | | |
Créativité et savoir-faire
Comment introduire de la créativité dans un métier manuel et technique, en utilisant uniquement des produits basiques ?
Toute création implique une grande complicité et une intimité avec les produits qu’on utilise. Et c’est la technicité, le savoir-faire qui rend possible l’acte de création. Ce savoir faire permet de maitriser son champ d’action et ses limites. Il existe une grande liberté d’utilisation des produits mais dans le cadre d’un protocole précis.
Savoir jusqu’où on peut aller, à quel moment son geste devient irréversible, demeure réversible.
Faire confiance à son corps, ses sens. C’est mon corps qui devient outil, je mobilise tous mes sens pour exprimer ma pensée.
Savoir jusqu’où on peut amener un produit. Essayer et essayer. N’avoir aucun préjugé. Oublier un peu ce qu’on a appris. Défaire pour refaire. Ne pas avoir peur de rater, de recommencer. Se laisser surprendre. Comme tous les créateurs avant moi. Parce qu'être artisan d'art, est aussi être créateur.
Gros plan sur un mur réalisé avec un enduit minéral pigmenté par mes soins. Succession de couches très fines.
17:03 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : matière et couleurs, créativité et savoir faire | Facebook | Imprimer | | |
12/03/2011
Prière d'acier (extrait), de Carl Sandburg
maitresses.
Que je sois le grand clou qui à travers les nuits bleues cloue
le gratte-ciel sur les étoiles blanches!
15:07 Publié dans Art et poésie en couleurs, Poésie et couleurs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : prière d'acier, carl sandburg, jean fautrier, bleu, blanc | Facebook | Imprimer | | |
11/03/2011
Couleurs, de Michel Leiris
Mon sang
avant toi
était-il vraiment d'un rouge aussi foncé,
ma pierre polie,
mon eau dormante,
ma mordorée?
Haut Mal Poésie/Gallimard p 223
Tableau Dominique Hordé
22:34 Publié dans Art et poésie en couleurs, Poésie et couleurs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : couleurs, michel leiris, rouge | Facebook | Imprimer | | |
Eugène Leroy, Autoportrait noir, de Ludovic Degroote
autoportrait noir, pas sombre
décrire donc — un visage assez clair se détache ou s’enfonce dans de la couleur pâte agglomérée de tons qui vont de l’orang au noir en passant par la gammes des bruns , bronze et rouges terreux ; le visage, ovale d’amande effilé, contraste par des blancs et des clairs qui en valorisent la moitié gauche, à cause d’une lumière de côté ; la peinture est posée sur la toile au pinceau, à la brosse, peut-être au couteau ; le geste est varié ; parfois le visage comme le fond sont exprimés à l’aide de touches ou de traînées de brosse qui semblent faire glisser la couleur, parfois à l’aide de ruptures de gestes qui font comme des prélèvements de fouilles ; ce geste exploite généreusement la pâte, qui peut s’étaler par couches épaisses, ou successives, ou superposées : lorsque j’ai dit ça, est-ce que j’ai dit quelque chose ?
Ludovic Degroote, Eugène Leroy, Autoportrait noir, éditions invenit, 2011, p. 11.
Tableau d'Eugène Leroy, Autoportrait noir (1910 2000)
Contribution de Tristan Hordé
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09/03/2011
La certitude et la couleur, Jacques Roubaud
Près de la mort écrit : certitude, couleur.
Peut-on douter du rouge ?
Cuve de cuivre et vin vent veiné terrasses au centre
vert. Et toi?
Tu n'étais pas blanche et noire plate. l'étais-tu?
Tu n'étais pas découpée en rectangle dans le monde.
Cette image: tu n'as jamais répondu sur ton regard
quel après fixes-tu? où tu me places seul.
Moi, quelque chose d'entièrement neuf?
Tes yeux dans la clarté testamentaire.
Quelque chose de noir, Jacques Roubaud. Poésie Gallimard, p 55
Tableau de Lucio Fontana (1899 – 1968)
05:41 Publié dans Art et poésie en couleurs, Poésie et couleurs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, couleurs, jacques roubaud, rouge, blanc, noir | Facebook | Imprimer | | |
07/03/2011
Enduit décoratif et cuisine
Ce métier est aussi une affaire de cuisine, de recettes personnelles, de dosages précis, de mélanges, d’équilibre, de compatibilité entre produits.
Il ne faut pas hésiter à tester, à essayer...
Pour cet enduit ensoleillé, j'ai utilisé un enduit de lissage, des pigments, une taloche et un couteau américain.
21:21 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : enduit nuagé orangé, taloche, couteau américain | Facebook | Imprimer | | |
06/03/2011
Flammes, de Tôge Sankichi
D'une poussée écartant les fumées
depuis la terre à demi obscurcie
par des nuages bas et lourds
suaire déployé
heurtant la voûte céleste
grinçant des dents
se soulevant dansant dans l'air
s'unifiant
noires rouges bleues les flammes
qui soufflent dispersent des étincelles brillantes
sur la ville entière maintenant
sont dressées.
Ondulant comme des algues
des rangs de flammes avancent.
Des troupeaux de vaches qu'on menait à l'abattoir
roulent en avalanche sur les pentes de la rivière;
un pigeon couleur de cendres
ailes crispées tombe sur le pont.
Ceux qui sautillant
sortant de sous des jets de fumée rampent,
avalés dans les flammes,
sont d'innombrables humains à quatre pattes.
Sur un tas de braises effondrées
s'arrachant les cheveux
rigidifiée
la malédiction se consume
après ce temps condensé
explosé
rien que haine incandescente
se répandant palpitante.
Un silence sans rime
s'accumule dans l'espace
les chauds rayons d'uranium
qui ont repoussé le soleil
impriment sur la chair du dos des vierges
le motif fleuri d'une soie fine,
mettent instantanément en feu
la robe noire d'un prêtre
1945, Aug. 6
en ce minuit en plein midi
l'homme à coup sûr a livré Dieu
aux flammes.
Cette nuit
la lumière en flammes de Hiroshima
se reflète sur le lit de l'humanité;
avant longtemps l'histoire
aura tendu une embuscade
à tout ce qui ressemble à Dieu.
Tôge Sankichi, in Poèmes de la bombe atomique, traduits du japonais par Ono Masatsugu et Claude Mouchard et présentés par Claude Mouchard, édition Laurence Teper, 2008. (Collection Bruits du temps), p. 81-82
Tableau de Dominique Hordé
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05/03/2011
Les couleurs de l'oubli
Dans un hôpital au bord d’une forêt, François Arnold installe un jour un atelier de peinture. Dans ce lieu de tendresse, de partage et de création, des vieillards apprennent à peindre. Eux que l’on croyait déjà hors du monde se révèlent intensément présents. Et les oeuvres qu’ils créent sont bouleversantes.
Ils viennent, une fois, deux fois, cent fois, heureux d’apprivoiser pinceaux et couleurs. Beaucoup sont atteints de la maladie d’Alzheimer. C’est à leur rencontre que nous emmènent François Arnold et Jean Claude Ameisen, qui mêlent leurs voix à celles des patients.
Au-delà des couleurs, au-delà des mots, au-delà de l’oubli, il y a, chez chacun des auteurs de ces peintures, la présence d’une vie intérieure qui bat. La présence d’un monde qui n’en finit pas de se construire. Ultimes traces de beauté. Ultime témoignage d’humanité.
13:35 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : les couleurs de l'oubli, françois arnold, jean-claude ameisen | Facebook | Imprimer | | |
04/03/2011
Correspondances, de Charles Baudelaire
La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.
Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.
II est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
- Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,
Ayant l'expansion des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.
Correspondances, Les Fleurs du Mal.
Tableau de Wassily Kandinsky
19:31 Publié dans Art et poésie en couleurs, Poésie et couleurs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : correspondances, charles baudelaire, couleurs | Facebook | Imprimer | | |
03/03/2011
Carnets de Marche (extrait), d'Angèle Paoli
Un noir intense descend sur la mer. Les eaux brouillées du ciel rejoignent la ligne de crête des vagues, s'y plongent. Le triangle de lumière a encore retréci. Ciel et mer, immergés l'un dans l'autre , broient du noir.
Le petit coquelicot de novembre n'est plus. Il est mort ce matin, broyépar les vents d'hiver. Ses pétales gisent, recroquevillésdans les trous de rocaille. Nulle autre fleur tardive ne l'a remplacé. Météo, météo, météo. Le coquelicot de Zanzotto bat de l'aile dans sa tête. Elle rumine son refrain. Lallation de douleur. Un stylet planté dans le coeur. Rouge sang. Météo, météo, météo.
Carnets de Marche, les Editions du Petit Pois, p 19. Angèle Paoli anime un blog magnifique http://terresdefemmes.blogs.com/
19:33 Publié dans Art et poésie en couleurs, Poésie et couleurs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : noir, rouge, carnets de marche, angèle paoli | Facebook | Imprimer | | |
02/03/2011
Choeur d'enfants, de Jean Tardieu
Tout ça qui a commencé
il faut bien que ça finisse
la maison zon sous l'orage
le bateau dans le naufrage
le voyageur chez les sauvages.
Ce qui s'est manifesté
il faut que ça disparaisse
feuilles vertes de l'été
espoir jeunesse et beauté
anciennes vérités.
MORALITÉ
Si vous ne voulez rien finir
évitez de rien commencer.
Si vous ne voulez pas mourir,
quelques mois avant de naître
faites-vous décommander.
Recueil "Monsieur, Monsieur" Gallimard 1951
Tableau de Janda Dzenek
08:35 Publié dans Art et poésie en couleurs, Poésie et couleurs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème;poésie, choeur d'enfants, jean tardieu | Facebook | Imprimer | | |
01/03/2011
Main et savoir faire
Mon savoir faire : transformer, sublimer de la matière. Un simple enduit de lissage permet de réaliser de très beaux enduits.
Successions de couches souvent très fines, mouvement de la main. La matière inerte prend forme et en séchant raconte une nouvelle histoire, trouve de nouveaux échos.
La matière prend forme, se transforme, passe de la poudre ou de la pâte à une matière dure, minérale.
Mes mains peuvent ainsi reconstituer de la pierre, j’aime vraiment cette magie…
(Sans ma main, le produit n’est rien. C’est le geste qui fait la beauté d’un produit.)
Enduit décoratif réalisé dans un hôtel particulier. Conception et réalisation Ateliers Dominique Hordé
21:04 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : main, savoir faire, stucco nacré | Facebook | Imprimer | | |
Gstaad, de Jude Stefan
Sur un sol en brique des
Hommes en blanc qui jouent
protégés d’arbres verts s’
étirant vers le ciel jouent
cris et gestes
dans les ombres du soir
deux chaises en toile rouge
vives comme les capucines
un oisif en béret sur l’herbe
lentement caresse son chien
auprès de soldats bleus un
asiatique en chapeau porte
lunettes noires
le jeune homme en habit cendré
adossé au sapin paraît sourire
Jude Stefan, Caprices, Gallimard, 2004, p. 23.
Tableau de Maurice Estève (1904 2001)
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28/02/2011
Iris, c'est votre bleu, d'Ariane Dreyfus
Je vois le chemin
À chaque fois
Ligne vive,
Magique un doigt le long d’une main, déjà.
Justesse
De la petite chambre hissant sa seule fenêtre à la montagne.
Tu simplifies mon corps en me tirant à toi.
Les yeux font les doux remous, l’étonnement.
Nous regardons la mer que le soleil plus bas
Fait pâle, elle brille, d’un bleu remué (éclairé) de rose.
Le sable rougit un peu.
De dos si tendrement.
Tout ce qui ne se dit pas
Les yeux le gardent pour les yeux inlassables.
Ils ont tiré assez fort pour que sa tête s’en aille
Shama Rezayee
N’a pas voulu crier ni plier
Malgré l’interminable décapitation d’une, et encore une…
Femmes sous la burqah,
Fantômes bleuissant les rues de leur supplice
Le beau soleil de venu qu’on étouffe durement,
Bleu lourd, couronne d’ensevelissement.
« Et la menthe criait entièrement différente
Et l’herbe chantait comme un velours triste »
Tout à l’heure, assise près de lui j’ai vu
Un gros escargot
Magnifiquement pas écrasé !
Repu, tranquille et bien humide.
Attention.
Je l’ai posé un peu plus loin
Avec sa rondeur de cœur vivant.
Ariane Dreyfus, Iris, c’est votre bleu, Le Castor Astral, 2008, p. 97 et 82.
Tableau de Dominique Hordé
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