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14/06/2012

Sensation, d'Arthur Rimbaud


Unknown, Japan

Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, - heureux comme avec une femme. 


Recueil "Poésies"

Auteur japonais inconnu.

02/06/2012

Sido (extrait), de Colette

 

 

Gustav Klimt
Farm Garden with Sunflowers, c. 1912

O géraniums, ô digitales… Celles-ci fusant des bois-taillis, ceux-là en rampe allumée au long de la terrasse, c'est de votre reflet que ma joue d'enfant reçue un don vermeil. Car « Sido » aimait au jardin le rouge, le rose, les sanguines filles du rosier, de la croix-de-Malte, des hortensias et des bâtons-de-Saint-Jacques, et même le coqueret-alkékenge, encore qu'elle accusât sa fleur, veinée de rouge sur pulpe rose, de lui rappeler un mou de veau frais... A contre-cœur, elle faisait parte avec l'Est : « Je m'arrange avec ..lui, » disait-elle . Mais elle demeurait pleine de suspicion et surveillait, entre tous les cardinaux et collatéraux, ce point glacé, traître, aux jeux meurtriers. Elle lui confiait des bulbes de muguet, quelques bégonias, et des crocus mauves, veilleuses des froids crépuscules.

Hors une corne de terre, hors un bosquet de lauriers-cerises dominés par un junko-biloba - je donnais ses feuilles, en forme de raie, à mes camarades d'école, qui les séchaient entre les pages de l'atlas - tout le chaud jardin se nourrissait d'une lumière jaune, à tremblements rouges et violets mais je ne pourrais dire si ce rouge, ce violet dépendaient, dépendent encore d'un sentimental bonheur ou d'un éblouissement optique. Étés réverbérés par le gravier jaune et chaud, étés traversant le jonc tressé de mes grands chapeaux, étés presque sans nuits... Car j'aimais tant l'aube, déjà, que ma mère me l'accordait en récompense: J'obtenais qu'elle m'éveillât à trois heures et demie, et je m'en allais, un panier vide à chaque bras, vers des terres maraîchères qui se réfugiaient dans le pli étroit de la rivière, vers les fraises, les cassis et les groseilles barbues.

A trois heures et demie, tout dormait dans un bleu originel, humide et confus, et quand je descendais le chemin de sable, le brouillard retenu par mon poids baignait d'abord mes jambes, puis mon petit torse bien fait, atteignait mes lèvres, mes oreilles et mes narines plus sensibles que tout le reste de mon corps… J'allais seule, ce pays mal pensant était sans dangers. C'est sur ce chemin, c'est à cette heure que je prenais conscience de mon prix, d'un état de grâce indicible et de ma connivence avec le premier souffle accouru, le premier oiseau, le soleil encore ovale, déformé par son éclosion…


Sido, suivi Des vrilles de la vigne, Collection le livre de poche

Gustav Klimt, Farm Garden with Sunflowers, c. 1912


01/06/2012

Malentendu entre deux surréalistes, d'Erich Fried

 

 

(pour Katja Hajek)

 

« il pleut »

disait-elle

« des hommes en manteau noir

passent »

 

disait-elle

Mais Magritte

ne l’entendait

plus très bien

(puisqu’elle ne le dit que des années

après sa mort)

.

Il n’entendit donc pas

le dernier mot

et comprit seulement

« il pleut des hommes en manteau noir »

C’est cela qu’il a peint

 



(traduit de l'allemand par Chantal Tanet et Michael Hohmann)

D'autres poèmes du même auteur sur les sites http://droitdecites.org/2010/11/28/erich-fried-choix-de-p...http://terresdefemmes.blog s.com/mon_weblog/2010/12/erich-fried-das-richtige-wort.html
 http://lescarnetsdeucharis.hautetfort.com/

Tableau de Magritte Golconde (1953).

 

 

27/05/2012

La mer écrite, Marguerite Duras

Nicholas Hughes
via 3wings


“Tout est devenu BLEU.  C’est bleu.  C’est à crier tellement c’est bleu.        

C’est du bleu venu des origines de la Terre, d’un cobalt inconnu.  On ne peut pas arrêter ce bleu, ces traînées de poussières bleues des cimetières des enfants.  On souffre.  On pleure.  Tout le monde pleure. Mais le bleu reste là.  Acharné. Le bleu des enfants comme celui d’un ciel.” 

 

La Mer écrite, en collaboration avec Hélène Bamberger, Marval1996

Photo de Nicholas Hughes

26/05/2012

Les Poésies, de Georges Schehadé


Quand tremblera l'automne sur la montagne
Mets à ton cou l'oeil des cygnes
Les beautés sont dans le vent et l'heure est noire
Je t'aime on me l'a dit.


Les Poésies XIV (Poésie/Gallimard)

Tableau de Laurence-Amelie Schneider dont vous pouvez retrouver le travail sur http://laurence-amelie.com

 

25/05/2012

Mobile de camions couleurs (extrait), de James Sacré

        

Blanc à bas orange, caisse blanche - rouge à

longue ligne rouge dans le bas de la caisse. Le mot

"Central", à l'avant en haut - bleu et blanc à charge-

gement à claire-voie, grande masse grise -

"National Carries" en bleu sur la caisse blanche

j'oublie quelle couleur emporte le tout - noir et

caisse blanche la cabine motrice en escalier ramassé

collé à la caisse -

 

       Toute une gamme de couleurs fortes som-

bres : dans les bleus, verts, violets, des rouges, des

marrons riches, les noirs ;

        Toute une gamme de couleurs claires, bleu

beige, jaune et tant de blanc, ocre, violet clair;

         D'autres : bistre, ocre beige, gris métalliques

gris- blanc

         Un bleu-vert avec caisse orange

         Petit nez bleu pétrole suivi d'une volumi-

neuse élévation de tôle même couleur et la caisse

blanche

 

Extrait de : Mobile de camions couleurs, p 49 , photographies de Michel Butor, éditons Virgile, 2010.

Eric Tabuchi, Alphabet Truck., Paris, 2008, 26 cartes sous étui, 15,5 x 19,2 cm.

Avril, de Gérard de Nerval

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Déjà les beaux jours, - la poussière,
Un ciel d'azur et de lumière,
Les murs enflammés, les longs soirs ;
- Et rien de vert : - à peine encore

Un reflet rougeâtre décore
Les grands arbres aux rameaux noirs !
Ce beau temps me pèse et m'ennuie.
- Ce n'est qu'après des jours de pluie

Que doit surgir, en un tableau,
Le printemps verdissant et rose,
Comme une nymphe fraîche éclose
Qui, souriante, sort de l'eau.

 

 

Extrait du recueil "Odelettes"

Tableau d'Emmanuelle Bollack à retrouver sur son site http://bollack.carbonmade.com/about

24/05/2012

Le noir, par Hokusai

 

"Il y a le noir antique et le noir frais, le noir brillant et le noir mat, le noir à la lumière et le noir dans l’ombre. Pour le noir antique, il faut y mêler du rouge ; pour le noir frais, c’est du bleu ; pour le noir mat, c’est du blanc ; pour le noir brillant, c’est une adjonction de colle ; pour le noir dans la lumière, il faut le refléter de gris."


Les trois croix, Rembrandt, 1653,  Pointe sèche et burin.  385 x 450 mm (4 eme état) http://expositions.bnf.fr/rembrandt/grand/048_4.htm

Citation d'Hokuzai,(1760-1849) Extrait d'Hokusai, d'Edmont de Goncourt, 1896, nouv. éd. augmentée par Matthi Forrer, Paris, Flammarion, 1988

 

22/05/2012

Pourquoi je vis, de Boris Vian

   
 

Pourquoi que je vis
Pourquoi que je vis
Pour la jambe jaune
D'une femme blonde
Appuyée au mur
Sous le plein soleil
Pour la voile ronde
D'un pointu du port
Pour l'ombre des stores
Le café glacé
Qu'on boit dans un tube
Pour toucher le sable
Voir le fond de l'eau
Qui devient si bleu
Qui descend si bas
Avec les poissons
Les calmes poissons
Ils paissent le fond
Volent au-dessus
Des algues cheveux
Comme zoizeaux lents
Comme zoizeaux bleus
Pourquoi que je vis
Parce que c'est joli

Extrait du recueil "Je ne voudrais pas crever" Editions des Allusifs

Summer Evening - Edward Hopper. 1947, Collection privée

16/05/2012

Il n'y a que la voix qui reste, de Forough Farrokhzâd

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Pourquoi m'arrêterai-je, pourquoi ?

Les oiseaux sont partis en quête d'un chemin bleu

L'horizon est vertical

L'horizon est vertical et le mouvement : jaillissant

et dans les tréfonds du regard

Les planètes lumineuses tournoient

La terre dans les hauteurs se répète

Et les puits emplis d'air

Se transforment en galeries de liaison

Et le jour est une étendue

Que ne saurait contenir le rêve étroit

Du vermisseau qui ronge le journal

 

Pourquoi m'arrêterai-je ?

Le chemin passe à travers les vaisseaux de la vie

L'atmosphère de la matrice lunaire

Tuera les humeurs

Et dans l'espace chimique après le lever du soleil

Il n'y aura que la voix

Infiltrée par les particules du temps

Pourquoi m'arrêterai-je ?

[...]

 

Forough Farrokhzâd (1933-1968), traduction Sara Saïdi Boroujeni, dans Europe, "Littérature d'Iran", n° 997, mai 2012, p. 286."le poids de l'absence""

                             acrylique 30x40 de Pierre Gaudu, 1 juin 2010, (collection particulière Paris)

                             http://www.artnova-connect.com/
                             http://pierre-gaudu.over-blog.com/

                             http://gauduphoto.blogspot.fr/


12/05/2012

Le coeur marin, de Raymond Queneau

 

Regrets perdus dans la marée

crêtes abîmées par le vent

ceux-là sans cesse ramenés

et celles-ci disparaissant

nul effluve nulle rosée

ne vient calmer le palpitant

la vague verte abandonnée

s'abat perpétuellement

tandis que chaque jour rapporte

tous ces regrets devant la porte

 

Raymond Queneau, Fendre les flots, Gallimard,

1968, p. 61.

Carton enduit de 15x15 d'Elisabeth Coulognier à retrouver sur http://l-ivredematieresetdecouleurs.blogspot.fr/p/petits-...

08/05/2012

Le plaisir, de Paul Louis Rossi

 

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(donnez-nous des plaisirs aigus
                croisés comme des fers d'épées)
 
Il l'embrasse il la vénère
Elle a des cheveux roux et fous
Ils semblent dire une prière
L'un pour l'autre et contre tous
 
(ah ! donnez-nous des plaisirs aigus
                l'odeur des œillet sauvages)
 
Elle sourit au fond de la salle
Une légère moue sur les lèvres
Un col blanc comme une voile
Tendue sur la mer tranquille
 
(des aiguilles de pins
            criblées des feux de l'été)
 
Elle penche la tête pour cacher
Le trouble de son regard
Son désir et sa chasteté
Pareils au vin à l'eau mêlés
 
(violet couleur de la mer
            violet couleur de la mort)
 
Pris d'une passion ingénue
Il s'agite devant ses yeux
Les prestiges de sa bouche
Rêvant son image nue
 
(comme une bête furieuse
            un taureau ivre de rouge)
 
L'orage gronde sur la côte
Ils sentent venir le désir
De mesurer côte à côte
Le vertige du plaisir
 
(un paysage endormi
            lassé de couleurs et de cris)
 
Ils reposent ensommeillés
Sur le sable d'une plage
Abandonnés contre les épaves
Seuls et las de s'être enlacés
 
 
 
 
 
Quand Anna Murmurait, Anthologie des poésies, 1953-1999, pages 178, 179
Dessin d'Egon Shiele
        

06/05/2012

Spleen, de Charles Baudelaire

 

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle 
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis, 
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle 
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits;

Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris;

Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.


Les Fleurs du Mal, 1857

Pentti Sammallahti, Koriyama City, Fukushima, Japan, 2005

29/04/2012

La repasseuse, de Pierre Reverdy


 

Autrefois ses mains faisaient des taches roses sur le linge éclatant qu'elle repassait. Mais dans la boutique où le poêle est trop rouge son sang s'est peu à peu évaporé. Elle devient de plus en plus blanche et dans la vapeur qui monte on la distingue à peine au milieu des vagues luisantes de dentelles.

   Ses cheveux blonds forment dans l'air des boucles de rayons et le fer continue sa route en soulevant du linge des nuages — et autour de la table son âme qui résiste encore, son âme de repasseuse court et pie le linge en fredonnant une chanson — sans que personne y prenne garde.

 

Pierre Reverdy, Poèmes en prose (1915), dans Les Épaves du ciel, Gallimard, 1924, p. 22.

La repasseuse, de Picasso (1904) . Huile sur toile.  Musée Guggenheim, à New York

Contribution de Tristan Hordé

28/04/2012

Beau papillon près du sol, Rainer Maria RILKE (1875-1926)

 

 

 

Beau papillon près du sol,
à l'attentive nature
montrant les enluminures
de son livre de vol.

Un autre se ferme au bord
de la fleur qu'on respire - :
ce n'est pas le moment de lire.
Et tant d'autres encor,

de menus bleus, s'éparpillent,
flottants et voletants,
comme de bleues brindilles
d'une lettre d'amour au vent,

d'une lettre déchirée
qu'on était en train de faire
pendant que la destinataire
hésitait à l'entrée.


Extrait du recueil Les quatrains Valaisins

Tableau d'Odilon Redon, Papillons, huile, 1910

19/04/2012

Couleurs, sons et parfums, T.A Hoffman

Paul Klee

 

"Ce n’est pas seulement en rêve, et dans le léger délire qui précède le sommeil, c’est encore éveillé, lorsque j’entends de la musique, que je trouve une analogie et une réunion intime entre les couleurs, les sons et les parfums. Il me semble que toutes ces choses ont été engendrées par un même rayon de lumière, et qu’elles doivent se réunir dans un merveilleux concert. L’odeur des soucis bruns et rouges produit surtout un effet magique sur ma personne. Elle me fait tomber dans une profonde rêverie, et j’entends alors comme dans le lointain les sons graves et profonds du hautbois"


Ernst Theodor Amadeus Hoffmann (1776, 1822), Cité par Charles Baudelaire dans ses critiques d'art  (Salon de 1846)

 

 L’Aventure de l’art au XIXe siècle, sous la direction de Jean-Louis FERRIER, Editions Chêne-Hachette, Septembre 1991

Tableau de Paul Klee

17/04/2012

L'amoureuse, de Paul Eluard

 




Elle est debout sur mes paupières

Et ses cheveux sont dans les miens,

Elle a la forme de mes mains,

Elle a la couleur de mes yeux,

Elle s'engloutit dans mon ombre

Comme une pierre sur le ciel.

 

Elle a toujours les yeux ouverts

Et ne me laisse pas dormir.

Ses rêves en pleine lumière

Font s'évaporer les soleils,

Me font rire, pleurer et rire,

Parler sans avoir rien à dire.



Mourir de ne pas mourir, dans Œuvres complètes, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1968, p. 140

Tableau de Catrin Welz-Stein http://www.redbubble.com/people/catrinarno/portfolio/art


09/04/2012

Swiftizzall, de Fabienne Raphoz

 

 

 

Comment remplir le ciel ?

 

                                                    ne jamais se poser

 

le bleu fantôme les écrit partout

mains noires des shamans aiguilleurs


À quelques pics blancs près

serait l'esprit de l'air sillonné

sillon d'ailleurs dirait tous les traits

                                                       fuiterait l'air

               aéronaute


le creuserait


si le regard filtrait

ce bleu

ce bleu-là tourneboulé


de leurs cieux



Fabienne Raphoz, Jeux d'oiseaux dans un ciel vide augures,

Genève, éditions Héros-Limite, 2011, p. 40.


                Tableau de Ross Bleckner, BIRDLAND, 2000, OIL ON LINEN, 96" X 96",         http://www.rbleckner.com

07/04/2012

Viens, je te mettrai..., de Francis Jammes


Viens, je te mettrai des boucles d’oreilles
de cerises
et je te montrerai les longues treilles
où volent des merles bleus et des grives.
Viens, c’est la saison des grandes chaleurs
et des fleurs.
Sur les fossés poudreux les carottes blanches
poussent : il y a encor deux ou trois pervenches.
Dans le fond des bois frais les oiseaux crient.
Le ciel cuit.
Dans les mares il y a des joncs longs,
et les grenouilles grises font des bonds.
Dans les endroits chauds et frais, vois les sources
qui sont douces.
Dans le terrain rouge, ou bien sur la mousse,
elles coulent près des abeilles rousses.



Recueil : "De l'Angélus de l'aube à l'Angélus du soir"

Estampe d'Hokusai

05/04/2012

Inspirations couleurs: rouge, rose, vert, jaune...

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Félix Vallotton, Sur la plage, 1899.

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Paul Gauguin, 1891 Femmes de Tahiti, Sur la plage,  Oil on canvas, 69 x 91 cm  Musee d'Orsay


                     


 Edgar Degas (1834-1917)


Le Bellechasse, un hôtel couture signé Christian Lacroix

 Hôtel Bellechasse, aménagé par Christian Lacroix, 2007


En matière de décoration, tout est question de proportion, de rythmes, de nature même de chacune des couleurs. Et cette proportion, ce rythme vont être guidés par l'histoire que je vais raconter avec et pour mon client. A partir de mêmes couleurs, le ressenti va être très différent.

Cette histoire a de multiples sources d'inspiration.  La peinture à travers les siècles en fait partie.

Dernièrement, une de mes clientes me demandait si elle pouvait associer du rose, du rouge et du jaune....Cela lui paraissait violent et ne correspondant pas à l'idée qu'elle se faisait d'un décor équilibré et harmonieux.

Je l'ai rassuré imédiatement, et lui ai montré le travail de Christian Lacroix, qui a joué sur l'acidité de chacune de ces couleurs. C'est un parti pris , mais qu'autres ont apporté plus de douceur et de légérété. 

Le vert, et plus plus particulièrement un vert jaune est un excellent lien entre ses couleurs gourmandes. Pour exemple, FélixVallotton, Paul Gauguin, Edgar Degas  ont nourri cette palette de couleurs, chacun avec leur style et leur personnalité.